Statue de sainte
Corona, dans l'église de Sankt Corona am Wechsel,
en Autriche.©Wolfgang Glock / Wikimedia Commons
Sainte Corona
Cette année Carême devient un combat sanitaire, social
après avoir été un combat spirituel. Chacun y verra ce qu’il souhaite y voir….
Corona, car nous disent les scientifiques, un virus avec une forme de couronne.
Un nom tristement d’actualité, qui nous rappelle combien nous sommes des géants
aux pieds d’argile ! « Un virus qui fauche nos certitudes »….vient
d’écrire un sage. Notre légendaire individualisme est bien mis à mal.
Allons-nous en tirer des leçons ? Une « Couronne » qui
révèle nos difficultés à nous discipliner, à penser aux autres. Notre esprit
« bravache » est sympathique chez D’Artagnan, mais en ce moment il
est totalement déplacé.
Mais voyons les autres
Corona en laissant de côté la bière.
Corona, une sainte
à peine connue. Une petite chapelle du 19ème siècle porte son nom
près d’Arget au sud de Munich au milieu d’une forêt
près de Sauerlach, en Allemagne. Jusqu’à présent elle était surtout
vénérée en Autriche et en Bavière. Une ferveur
nouvelle commence à être observée. Elle redevient priée, honorée en
Italie, en Europe.. Des prières sur Internet circulent en son nom.
Rien à voir avec la
dévotion à la couronne d’Epines du Christ et les églises italiennes nommées
Santa Corona. Comme c’est le cas de l’église de Santa Corona à Vicence de 1261
qui accueille la relique de la sainte Epine offerte par le roi Saint-Louis à
l’évêque de Vicence.
Sainte Corona à 15 ou 16
ans assiste à la mort de son époux Victor (ou un ami de Victor). Il ne faisait
pas bon être chrétien à cette époque sous le règne de l’Empereur romain. Nous
sommes en 175 après JC en Syrie ou en Egypte. Elle sera à son tour exécutée,
attachée entre deux palmiers recourbés vers le sol et écartelée lors de la
libération de ces arbres.
Dans le Martyrologe romain du pape Grégoire XIII on peut lire à la date du 14 mai : ( Martyrologe romain publié par l'ordre de Grégoire
XIII, Paris, Adrien Le Clère et Cie, 1830 (lire
en ligne [archive]), p. 137)
« In Syria sanctorum Martyrum Victoris et Coronae, sub
Antonino Imperatore; ex quibus Victor a Sebastiano Judice variis et horrendis
affectus est cruciatibus. Cum autem ipsum Corona, uxor cujusdam militis,
coepisset beatum praedicare ob martyrii constantiam, vidit duas coronas de
caelo lapsas, unam Victori et alteram sibi missam; cumque hoc audientibus
cunctis testaretur, ipsa quidem inter arbores scissa, Victor vero decollatus
est. »
« En Syrie saint Victor et sainte
Couronne martyrs, sous l’empereur Antonin. Victor fut d'abord tourmenté par le
juge Sébastien, de plusieurs manières, et toutes également horribles. Alors la
femme d'un soldat nommée Couronne, admirant la constance avec laquelle il
endurait de si cruelles douleurs, commença à louer son courage, et à l'appeler
bienheureux : en même temps elle vit deux couronnes tombées du ciel, l'une
pour Victor, l'autre pour elle ; ce qu'ayant assuré à tous ceux qui
étaient présents, elle fut démembrée entre deux arbres et Victor
décapité. » (Antonin est mort en 161, probablement plutôt
Marc-Aurèle ?)
Sainte Corona est sollicitée
par les investisseurs, les joueurs, ou les chasseurs de trésors dont elle est
la gardienne. Elle est la maîtresse des mauvais esprits et patronne de la
boucherie dans quelques régions. Elle aiderait aussi à soulager les rages de
dents.
Elle est fêtée le 14 mai
chez les catholiques et le 24 novembre (11 novembre selon le calendrier
orthodoxe) dans l’église orthodoxe.
Sur les pentes du mont
Miesna près de la ville de Feltre dans le Nord de l’Italie, les Croisés de la
Première Croisade ont construit au 11ème siècle la basilique des
Saints Victor et Couronne. La basilique
abriterait les reliques des deux saints.
:Basilica Santi
Vittore e Corona - Innenhof.jpg Creato: 27 agosto 2012
https://it.wikipedia.org/wiki/Basilica_santuario_dei_Santi_Vittore_e_Corona#/media/File:Basilica_Santi_Vittore_e_Corona_-_Innenhof.jpg
Les reliques de ces
deux saints, Victor et Corona, ont rejoint dans un premier temps les
cathédrales de Prague et d’Aix-la-Chapelle vers l’an 1000 dans le Saint-Empire
Germanique à l’époque de Charles IV et Otton III. En Autriche deux endroits
portent le nom de Sankt-Corona. En Bavière dans le diocèse de Passau, deux
églises commémorent Sainte Corona. Deux
enquêtes, en 1943 et 1981, ont prouvé que les reliques de la basilique de
Feltre appartiennent bien à un homme et à une femme. Du pollen de cèdre a été
trouvé, confirmant une inhumation originale en Syrie puis à Chypre. En Vénétie
dans la basilique de Feltre, reliques de
Victor et Corona ou d’un autre couple ? L’essentiel est la foi…
L’Histoire de la chapelle Ste Corona d’Arget en
Bavière est pleine de rebondissements. En 1599, un couple trouve dans une
chapelle une sculpture en bois anonyme. Il l’emporte chez lui. Mais la
sculpture retourna mystérieusement ou miraculeusement dans la chapelle où elle
avait été trouvée. Le culte de Sainte Corona est né. En 1648 on construit un
lieu de recueillement. Mais la vénération à la sainte se développe à tel point
que le prêtre responsable du lieu dénonce en 1807 des excès autour de la
chapelle : on y boit, danse, on s’y bat… Alors il fait démolir le bâtiment.
L’aubergiste d’Arget
prend les pierres de démolition et construit sa porcherie avec. Mais l’élevage
périclite et les pierres sont à nouveau à disposition.
En 1820 on reconstruit
la chapelle. Et elle est entretenue ; sa dernière rénovation date de 1986.
Des services religieux trois fois par an y sont célébrés, la fête de la Sainte
le 14 mai donne lieu à des dévotions.
Sources :
wikipedia.org---Emmanuel Tagnard (RTSreligion) avec Barbara Just (kath.ch) et
Bernard Litzler (cath.ch)--Martyrologe romain Adrien Le Clère et Cie Paris 1830 -- ww.lavoieduciel-garanbandal.fr<archives<2020/03/12--- www.cathobel.be/sainte-corona-maitresse-des-mauvais-esprits/---
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