Jean-Baptiste Carrier
(1756-1794).
Gravure extraite du Livre rouge : histoire de l’échafaud en France paru
en 1863
Guerre chimique en 1793 ?
Nos stratèges en matière
de guerre ne manquent jamais d’imagination. En 1793, un projet de guerre
chimique pour éliminer les Vendéens trotte dans bien des têtes de quelques
responsables républicains.
En particulier dans la
tête du sinistre Carrier et de son compère Santerre.
Le 9 novembre 1793, Jean
Baptiste Carrier, qui va s’illustrer dans les « noyades de Nantes »,
cherchait des procédés plus efficaces pour éliminer les opposants à la
République : « Vous avez à délivrer le pays d’un chancre qui le dévore. Le poison est
plus sûr que toute votre artillerie. Ne craignez donc pas de le mettre en jeu.
Faites empoisonner les sources d’eau. Empoisonnez du pain que vous abandonnerez
à la voracité de cette misérable armée de brigands, et laissez faire l’effet. Vous
avez des espions parmi ces soldats qu’un enfant conduit. Lâchez-les avec ce
cadeau et la partie sera sauvée. »
Ici et là on fait provision de toxiques.
Savin écrivait à Charrette : « Nous fûmes vraiment étonnés, écrivait Savin à
Charette, le 25 mai 1793, de la quantité d’arsenic que nous trouvâmes à
Palluau au commencement de la guerre. On nous a même constamment assuré qu’un
étranger qu’ils avaient avec eux et qui fut tué à cette affaire, était chargé
d’assurer le projet d’empoisonnement contre nous. »
Un pharmacien, Proust d’Angers, fait des
essais sur un troupeau de moutons dans un pré de la Baumette : des boules
tueuses destinées à être respirées… mais le procédé échoua. Leur odeur
intoxiqua les voisins mais ne les tua pas !
On pensa à des gaz soporifiques. C’est le
général Antoine Joseph Santerre qui les conseilla. On l’appelait « général
roulement » car au moment de l’exécution de Louis XVI, il avait ordonné un
roulement de tambour pour couvrir la voix du souverain sur la guillotine… Il
proposa au ministre de la guerre « des mines, des mines, des fumées
soporifiques et puis tomber dessus »…
Le 11 septembre Jean Antoine Rossignol demandait
au Comité de Salut Public l’envoi du chimiste Antoine François Fourcroy pour « aider
à la destruction des brigands ». Celui-ci ne se dérangea pas mais fit un
rapport à la demande de Robespierre, rapport introuvable à ce jour.
Heureusement les généraux n’aimaient pas
ces moyens ; ils craignaient surtout que les Sans-Culottes et les Bleus
soient aussi victimes de ces procédés. Ils pouvaient par mégarde boire l’eau ou
manger le pain empoisonnés. Quant aux fumées soporifiques, elles ne s’arrêteront
pas à la ligne de front !!! Le général Jean-Baptiste Kléber,
dit-on, mis au courant des propositions de Carrier, menaça de lui passer son
sabre au travers du corps.
A lire à l’occasion :
Paul Delaunay « La pharmacie et la guerre chimique
An I et II » 1933 Revue d’ Histoire
de la Pharmacie p131-132 Persée Internet--
Antoine-Joseph
Santerre (1752-1809). Gravure d’Auguste Raffet réalisée en 184
Sources et
pour en savoir plus : La France Pittoresque 20/11/2023----/www.lysardent.fr/2012/09/30/projet-de-guerre-chimique-en-1793-pour-eliminer-les-vendeens/----
www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/guerres-de-vendee-il-faut-enfin-crever-labces-1459644--- Paul Delaunay « La pharmacie et la
guerre chimique An I et II » 1933
Revue d’ Histoire de la Pharmacie p131-132 Persée ---
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