Un homme engagé Léon
Alègre – Bagnols sur Cèze
Léon Alègre, (1813-1884),
Bagnolais du 19ème siècle, lauréat de l’Académie de Nîmes en 1864
(travaux sur la préhistoire), membre de la Société Française
d’Archéologie,……chevalier de la Légion d’Honneur en 1883. Peintre, historien,
collectionneur, humaniste, archéologue, il a parcouru le monde et couvert ses
carnets de croquis, en curieux éclairé. Peut-être plus proche du siècle des
Lumières, de l’avant Révolution de 1789 que du 19ième siècle..
Ses parents étaient teinturiers.
Léon commence ses études au collège Bagnols puis à celui de Montélimar. Il
abandonne en classe de 4è pour rejoindre son père à la teinturerie. Il est un
autodidacte avec une soif immense de comprendre, de connaitre. Histoire, arts,
tout l’intéresse. Son grand-père est collectionneur et lui transmet l’amour des
belles choses. Il rencontre Joseph Lacroix alors à Bagnols et suit ses cours de
dessin.
Au moment de la guerre de 1870,
Léon Alègre implante une antenne bagnolaise de la Société de Secours aux
blessés militaires la « Société de Bienfaisance ». Ce comité envoie
du vin de notre Midi aux soldats et blessés de Strasbourg. Il est en compagnie
des gardois Auguste Mallet médecin, de Cabrol notaire, Naud ….Les notables et
toute la ville de Bagnols se mobilisent. Les ouvrières des filatures offrent
une journée de travail pour nos blessés. Une ambulance mobile est offerte avec
un hôpital de campagne, une infirmerie. Nos 118 prisonniers de guerre en Prusse
reçoivent une aide. Léon Alègre avait été fortement influencé par Henri Dunant,
le fondateur de la Croix-Rouge.
Déjà actif en 1846 au Bureau de
Bienfaisance des Dames de Nevers il vient en aide aux Gardes mobiles et à leurs
familles, 29 familles seront ainsi secourues. Il souhaite « éteindre la
mendicité à Bagnols ». Il viendra aussi en aide aux victimes d’une des
inondations de la Cèze. Quêtes, collectes, recherches de subventions…un Coluche
d’un autre temps.
Auguste Renoir 1905 |
Il croit à l’éducation. En 1858
il crée la première bibliothèque cantonale de France. Elle fait aussi office de
musée. D’abord installée à la mairie puis en 1868 au deuxième étage de l’Hôtel
Madier. En 1879 la bibliothèque s’installe à l’Hôtel Mallet, legs du docteur
Mallet.
Les dons enrichissent les
collections. A la mort de Léon, son ami Léopold Truphémus puis sa fille Marie
Garidel-Alègre continuent de faire vivre cette installation. La bibliothèque
sera transférée à l’Espace Saint Gilles en 2001.
Le musée a une vocation
encyclopédique. A côté des collections personnelles de Léon Alègre, on peut
admirer tableaux, dessins, fossiles, animaux empaillés, vestiges antiques….
En 1917 Albert André devient
conservateur du musée et des œuvres contemporaines sont exposées. Il est ami
avec de nombreux artistes et collectionneurs, Renoir, Rodin, le critique d’art George
Besson.
Camille Claudel |
Léon Alègre sera proche aussi des
Félibriges comme Frédéric Mistral qui donnera des médailles antiques au musée
en 1861. Nous pouvons voir la signature de Mistral sur le livre d’or de la
bibliothèque-musée. Il sera très lié aussi avec les autres fondateurs du
Félibrige, Joseph Roumanille, Théodore Aubanel, Anselme Mathieu…. Certains de
ses poèmes seront publiés par Roumanille dans l’Armana Prouvençau d’Avignon
Il réfléchit en 1878 à comment
soulager les ouvrières des filatures de soie en créant une crèche pour leurs
enfants. Elle serait située dans la maison de Charité ou bien au-dessus de la
salle d’Asile, ancêtre de nos maternelles. Il faut seulement pourvoir à son
fonctionnement : quête lors des mariages par exemple. Le projet n’ira pas
plus loin. Eugénie Thome épouse de Joseph Thome subventionnera cet
établissement en 1889.
On lui doit deux volumes de Notices Biographiques du Gard
canton de Bagnols (chez Alban Broche – imprimeur-libraire à Bagnols sur Cèze),
publiés en 1878. Il est fait officier de l’Instruction Publique en 1881 pour
son implication culturelle. L’année suivante le musée reçoit le prix Wickham
pour la fondation du premier musée cantonal de France.
Le 14 juillet 1883 il est fait chevalier de la Légion d’Honneur.
Il
ferme les yeux dans sa maison de Bagnols le 27 novembre 1884 après une vie bien
remplie. La ville prendra en charge ses funérailles le 29 novembre.
Au détour d'une rue de Bagnols sur Cèze |
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