Les Potins de l’Uzège –
Uzès 1794 - 1840
aUn Citoyen Hésitant : 1794
Nous sommes en pleine
Révolution. 1789, puis 1792,1793 et la Terreur. Les archives municipales nous
racontent l’histoire d’un ancien gendarme Antoine Leroy, nom très difficile
à porter en cette période, même compromettant. On en a guillotiné pour moins
que cela. Après la mort de Louis XVI en janvier 1793, la Révolution dérape et la
Terreur révolutionnaire s’empare du pays. Les tribunaux se chargent
d’entretenir délations, suspicions, on arrête, juge et exécute sans trop
chercher de preuves. C’est l’heure des règlements de compte. On guillotine
bourgeois et seigneurs uzétiens à Nîmes. Heureusement nous avons qu'une seule guillotine
qu’on transporte entre Alès, Nîmes… pas en très bon état, ce qui ralentit les
exécutions. Lors de la fête funèbre en l’honneur de Marat assassiné, quatre
mannequins sont promenés dans les rues d’Uzès, représentant « le
despotisme, l’odieuse féodalité, le fanatisme terrassé ( ?), la chicane
renversée ». Ils seront brûlés symboliquement sur l’Esplanade. Les tuyaux
de plusieurs jeux de l’orgue sont enlevés et convertis en balles, l’Eglise
Saint-Etienne dévastée sert de tribunal révolutionnaire. Les cloches comme
toujours en pareille situation sont fondues. La bibliothèque du château de
Castille à Argilliers est brûlée. Les archives du château d’Uzès sont sauvées en
partie grâce à l’homme d’affaires du Duc d’Uzès qui a la présence d’esprit de
les entasser dans des tonneaux et les emmener à Remoulins où il s’était
réfugié. On quitte précipitamment Paris pour se retrouver à Uzès ou dans les
villages des environs. D’autres s’exilent en Allemagne, Italie..
Antoine demande donc de
changer de patronyme. C’était prévu par les nouvelles lois. Il est républicain
et le revendique. Il obtient de porter le nom de Leyris. La municipalité est
jacobine et lui fait bon accueil. Mais vient la mort de Robespierre et la fin
de la Terreur. Alors notre Antoine veut reprendre son nom de Leroy. Il était
temps de retourner sa veste comme bien d’autres.
A Nîmes en plein mois de
juillet à l’annonce de la mort de Robespierre des cheminées fumaient de joie,
nous dit un journaliste, brûlant archives, papiers compromettants… Les prisons
s’ouvrent, le tribunal révolutionnaire est supprimé. Peut-être 300 prisonniers
à Uzès, 800 à Nîmes, les archives sont parcellaires. A Nîmes on enterre précipitamment
des coffres dans les jardins. Une fosse commune prévue pour une nouvelle
charrette de condamnés reçoit des malles de vaisselles, vêtements… Des juges
craignant des représailles préfèrent se suicider. Encore maintenant nous
n’avons pas fait le deuil de cette période qui a entaché les grandes idées de 1789.
J-M Chambon-Latour BNF
Gallica P20795 –estampe
J-P Rabaut St Etienne AssociationAbrahamMazel
–Musée du Désert Mialet- Le Républicain d’Uzès et du Gard 2000 ans de notre
Histoire 1999-2000 -
aLe Mort Vivant de la rue Sigalon :
Dans les années 1840, le
docteur Bouschon avait installé dans un petit mazet au fond de la rue Sigalon à
Uzès, proche du cimetière. Il y faisait des études anatomiques sur des cadavres
de personnes décédées à l’hôpital et sans famille.
Un jour ayant installé
son cadavre sur la table du mazet, il s’absente un moment pour aller chercher
un instrument. A son retour, il retrouve son mort assis sur la table, lui
tendant les bras dans un geste d’effroi en disant : « Monsieur ne me
faites pas mal !! ».
Le docteur en eut un coup de sang et s’écroula mort
sur le champ. Son patient lui survécut une dizaine d’années.
On dit qu’à Uzès à partir de ce jour, mille précautions
seront prises pour ne pas enterrer des morts vivants !!!
Uzès sous la neige -photo Becker 2012 |
Le Républicain d'Uzès et du Gard -2000 de notre Histoire -
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