Louis VIII, mort pour avoir
refusé de coucher avec une vierge
Il y a quelques temps j’avais
vu un article racontant qu’en Afrique du Sud, des hommes enlevaient et
violaient des fillettes, leur virginité devant les guérir de leur sida. Nous
avons eu aussi de ces idées baroques comme ce qui suit va le démontrer. Nous
sommes vraiment des animaux sans beaucoup de jugeote !!
Cette
histoire concerne le roi Louis VIII le Lion. Il n’a pas régné longtemps de 1223 à 1226. Il s’inscrit
dans une lignée royale active : son grand-père Louis VII 43 ans de règne, son
père Philippe Auguste, 43 ans de règne, et son fils Louis IX ou Saint Louis, 43
ans de règne aussi.
Louis VIII le
Lion (1223-1226). Gravure de Jacques-Étienne Pannier publiée dans GaleriesHistoriques de Versailles (1845) et réalisée d’après une peinture de Henri Lehmann
(1837)
Il
devient « Cœur de Lion » puis Le Lion en remportant sur Jean sans
Terre roi d’Angleterre la victoire de La Roche-aux-Moines en 1214 sous le règne
de son père. Les barons anglais lui proposent la couronne d’Angleterre, son
épouse Blanche de Castille étant la petite-fille du roi anglais Henri II. Louis
est proclamé roi le 2 juin 1216 à Londres. Il ne peut être couronné, aucun
archevêque n’est disponible pour effectuer l’onction (ou n’a envie de se
mouiller !). Il prend possession du Sud de la belle Albion, mais Jean sans
Terre meurt et les barons anglais retournent leurs vestes et se prononcent en
faveur d’Henri III fils du roi défunt. Louis reprend la guerre mais est battu
et doit renoncer à ses prétentions anglaises en 1217…
Sacré
roi de France en 1223, Louis VIII profite de la minorité du roi anglais Henri
III et sous prétexte que l’Angleterre n’a pas exécuté toutes les conditions du
traité de 1217 pour s’emparer des dernières possessions anglaises sur le
territoire français. Une campagne rapide et la majorité des terres de
l’Aquitaine, les villes du Poitou, de la Saintonge, du Périgord, de l’Angoumois
et une partie du Bordelais tombent dans son escarcelle. Bordeaux, la Gascogne
et les îles anglo-normandes échappèrent à la mainmise française.
Mais
nous allons surtout nous souvenir de lui dans sa gestion de la croisade contre
les Albigeois et le siège d’Avignon.
Instrument de la papauté, qui voulait à
tout prix réduire les états indépendants du midi, les comtés de Toulouse, de
Foix, de Béziers, centres de l'hérésie nouvelle ? Ou bien voyant plus
loin, Louis VIII combattait pour l'accroissement de la domination royale. 1218, Simon de Montfort est tué au siège de Toulouse, portant un rude coup
à l’avancée de la croisade contre les hérétiques. Louis Le Lion pas encore roi
se lance dans la reconquête, prend Mirmande mais échoue à Toulouse. Il repart
dans le Nord et le fils de Simon, Amaury de Montfort se retrouve seul avec des
effectifs de soldats réduits. En 1224, il ne lui reste que Carcassonne et il
conclut une trêve avec Raymond VII de Toulouse. Il cède au roi Louis VIII tous
ses droits sur le Languedoc. C’est alors que le roi avec la bénédiction du pape
Honorius III repart en croisade en Occitanie en janvier 1226. La famille des
Toulouse est partagée, le jeune Raimond Berenger comte de Provence soutient
l’ost royal ce qui facilite l’intervention.
Grandes
Chroniques de France, enluminées par Jean Fouquet, Tours, vers 1455-1460
1.
Siège d'Avignon en 1226 (sur la gauche)
2.
Mort de Louis VIII le Lion
3.
Couronnement de Louis IX (sur la droite)
Sa campagne dans le Languedoc, dès
le siège d'Avignon, prépare la réunion définitive des provinces
méridionales de l'ancienne Gaule à la couronne de France.
Lorsque
l’avant-garde de l’armée arrive devant Avignon, les portes sont closes, les
remparts rendaient la cité imprenable. Un pont de bois devait permettre à
l’armée de traverser le Rhône en dehors de la ville pour rejoindre l’Occitanie.
Mais le 10 juin le roi arrive à son tour et décide d’assiéger la cité, pourtant
impériale. Mais le roi fait savoir à l’Empereur Frédéric II qu’il s’agit de
châtier les hérétiques de la ville.
Les Avignonais guidés
par leurs consuls comme Guillaume Raymond et Raymond Riali, défendent leur
ville vaillamment, repoussant les assauts des croisés. Ils sont encouragés par
le troubadour Bertrand d’Avignon. A l’extérieur de la cité Raymond VII de Toulouse
attaque les convois de ravitaillement en vivres et en fourrage. La dysenterie vient
aider les assiégés en frappant les soldats. Le moral n’est pas bon chez les
croisés, et certains grands seigneurs souhaitent quitter le siège. Ils ont
rempli leurs obligations militaires vis-à-vis du roi et repartent sur leurs
terres comme le comte Thibaud IV de Champagne.
Un nouvel assaut le 8
août repoussé. Mais le siège est prolongé et le blocus renforcé. Les vivres
commencent à manquer dans la ville et les consuls négocient la reddition de la
ville. Le 12 septembre le roi entre dans la ville.
De justesse, car le 17
des inondations comme Avignon en connaissait à l’époque avec le Rhône et tous
les cours d’eau gonflés, noyant tout sur leurs passages. A huit jours près, les
assaillants auraient été noyés et la ville sauvée !!
La reddition de la ville
change le visage de la région : Beaucaire est cédée au royaume, le bourg
de Villeneuve-lès-Avignon est construit sur la rive droite en face d’Avignon
avec garnison de soldats, œil de la royauté sur l’autre rive ; Avignon
doit abattre ses remparts, payer 6000 marcs d’argent au roi et 1000 à l’Eglise.
Le roi et son armée
reprennent la route et de nombreuses villes se soumettent sans combat, de même
que plusieurs seigneurs alliés du comte de Toulouse.
Le roi
tombe malade de la dysenterie à Montpensier et y rend l’âme le 8 novembre 1226.
Dans son entourage on pense à un empoisonnement. Ou plus vraisemblablement à
une trop grande fidélité à son épouse. A cette époque et encore pendant
longtemps, les nombreuses maitresses royales et une activité sexuelle déchainée
sont considérées comme le gage d’une bonne santé d'un monarque. Les longs mois d’abstinence
de Louis XVIII pendant le siège d’Avignon auraient déréglés la santé royale !!
La chronique raconte que ses proches lui
auraient suggéré un remède efficace : déflorer une jeune vierge !! Et
auraient même glissé une jeune femme dans le lit royal. Louis VIII avait rejeté
cette idée, par piété et par fidélité à son épouse Blanche de Castille. Le
pêché d’adultère conduisait directement en Enfer…
On aurait préféré qu’il
refuse par humanité ; imaginons cette jeune femme dans les bras d’un homme
se vidant, agonisant, odoriférant, même roi !!!
Sources
ou pour en savoir plus : www.herodote.net/14_juillet_1223-evenement-12230714.php
--www.avignon-et-provence.com › monuments › rempar...
--wikipedia.org--www.vallee-du-ciron.com/Documents/Ouvrages/Michelant/1226.Avignon.htm
--
Edouard Baratier(sous la
direction de) - Histoire de la
Provence, page 155.-- Georges Bordonove
La Tragédie cathare, Paris, Pygmalion – Gérard Watelet,
coll. « Les Grandes Heures de l’Histoire de France », 1991,
462 p. (ISBN 2-85704-359-7), p. 364-369.--
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