Darwin et le ver de
terre
Avec le printemps, les vers de terre s’activent dans nos jardins.
Nous devons à l’anglais Charles
Darwin la théorie de l’évolution. Théorie qui va révolutionner la pensée
humaine et scientifique. Il se penche sur l’origine des espèces et la sélection
naturelle ou la lutte de tout le vivant pour exister et survivre aux
modifications de la nature, qu’elles soient naturelles ou de la main de
l’homme.
Un de ses centres
d’intérêt que l’on connait peu, c’est le ver de terre. On a plus retenu ses
travaux sur les singes. Une de ses premières communications devant la Société
de Géologie de Londres en 1837 porte sur « la
formation de la terre végétale » et son dernier livre en 1881 s’intitule
« La formation de la terre végétale
par l’action des vers de terre et quelques observations sur leurs habitudes ».
Nous pouvons dire qu’il a commencé et terminé sa carrière scientifique avec le
ver de terre !
Entre parenthèses,
chauvinisme oblige, il a repris avec son compatriote Alfred Wallace, l’hypothèse
du français Jean-Baptiste Lamarck qui pensait que toutes les espèces vivantes
ont évoluées au cours du temps, changements dus au processus de sélection
naturelle.
En 1837 Darwin a 28 ans.
Il vient de terminer un tour du monde de 5 ans. De son périple il ramène d’énormes
collections de plantes, d’animaux, fossiles. Sa tête fourmille de nouvelles
théories. Il est déjà célèbre dans le monde scientifique anglais.
Son intérêt pour le ver
de terre démarre lors d’une visite chez son oncle maternel Josiah Wedgwood.
Celui-ci lui fait remarquer que sa pelouse actuelle était huit ans auparavant
recouverte de fragments de briques, de marnes, de cendres. Le tout maintenant a
disparu, enterré. L’oncle pense que l’enfouissement de ces déchets a été fait
par les vers de terre. Darwin creuse un fosse dans le sol, (on dit un profil
scientifique), et la coupe révèle effectivement les déchets décris par l’oncle,
à plus de 15 cm de profondeur. Les vers de terre ont fait « remonter »
15 cm de terre végétale que nous devrions appeler « terre animale » puisqu’elle
est issue du tube digestif de l’animal !!
Une correspondance
abondante entre Darwin et ses confrères anglais ou étrangers, des expériences et
des observations menées avec l’aide de trois de ses fils aboutissent à une
étude approfondie de cette espèce publiée en 1881 quelques mois avant le décès
de Darwin (« avant qu’il ne les rejoigne » comme il aimait à le dire).
Cet ouvrage sera un best-seller, 3500 exemplaires, traduit dès 1882 en russe,
allemand et italien, et après trois ans réédité.
Ce qu’apporte le ver de
terre à l’homme :
-
Formation des sols, fertilité des terres,
croissance des plantes, brassage répété du sol, incorporation des matières
organiques, enrichissement du sol….
-
-transformation des paysages par l’érosion,
le transport des particules et la sédimentation des lacs, fleuves et océans…
-
Protection des vestiges archéologiques par
recouvrement ….
Darwin va plus loin que l’étude
de la simple utilité du ver de terre. Il étudie son comportement, en précurseur
de l’éthologie animale.
Avec lui nous apprenons
que le ver de terre n’a pas d’yeux mais est sensible à la lumière et à l’obscurité.
Il est sourd mais est sensible aux vibrations. Il a le sens du toucher ;
malgré une faible capacité d’odorat il a des préférences alimentaires :
oignon, chou rouge … Darwin démontre aussi une forme d’intelligence du ver ce
qui inquiète et soulève le voile pudique de l’époque sur l’intelligence animale.
Darwin réhabilite le ver
de terre, jugé indésirable au 18è et 19ème siècle. Pourtant nos
très-anciens le considéraient de manière positive. Pour Aristote, il était l’intestin
de la terre, pour les Egyptiens c’était un animal sacré, le maltraiter était
sacrilège et offensant pour le Dieu de la Fertilité…
Après Darwin, le ver de terre redevient utile et bénéfique. On lui attribue même « intelligence et bienfaisance ».
Sources et pour en savoir plus :
Christian Feller La Nouvelle Cigale Uzégeoise janvier 2010-- L’Origine des espèces [édition du
Bicentenaire], Genève, Slatkine, 2009. Et Paris, Champion
Classiques, 2009 (format poche).--- La Filiation de l’Homme et la sélection liée au sexe, Genève, Slatkine, 2012. Et Paris : Champion Classiques, 2013 (format poche).---Denis Buican, La révolution de
l’évolution. L’évolution de l’évolutionnisme, Paris, PUF, « Histoires », 339 p.,
1989.--- /fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Darwin
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