Un Uzétien célèbre : Charles Gide
Paul Henri Charles Gide
est né le 28 juin 1847 à Uzès dans le département du Gard. Sa naissance est
déclarée par un ancien fabricant de bas et un géomètre d’Uzès.
Il quitte ce monde à
Paris 16ème arrondissement, le 12 mars 1932 à 84 ans. Il est inhumé
au cimetière protestant de Nîmes. Son épouse Adeline Anna Adèle Im-Thurn (1855
à Nîmes-1931à Paris) est décédée l’année précédente. Ils étaient mariés depuis
août 1878. Trois enfants, deux garçons et une fille. Un de ses fils Paul Louis est
étudiant en Droit à Paris et engagé volontaire en 1903, caporal, sergent et
sous-lieutenant à titre temporaire en 1914 ; tué le 6/7/1915 à Targette
pendant la Grande Guerre. Toutes les familles du pays ont payé le prix fort de
cette guerre….
Son épouse née à Nîmes
est d’une famille d’origine suisse orientale, un arrière-grand-père Johan
négociant décédé à Nîmes en 1801, un grand-père John Conrad né à Nîmes en 1795
et aubergiste à Naples, un père Emile né à Naples, élève du peintre Tobias
Hurter et propriétaire viticole à Alès, un oncle pianiste….. Une famille
typique de ce 19ème siècle dans ses déplacements. Les Européens bougeaient, changeaient d'horizon. Emile son père est
membre de la commission des Beaux-Arts de Nîmes en 1855, membre résident de
l’Académie du Gard en 1868-84, et non-résident en 1855 avec domicile à
Bellegarde.
Charles fait
ses études de droit à Paris. Il passe sa thèse en 1872 qui porte sur « le
droit d’association en matière religieuse ». Il y réunit les trois règles
de toute vie : liberté, association, religion, questions qui
l’interrogeront toute son existence.
Une vie pour Charles bien
remplie : professeur d’Economie Politique aux facultés de Bordeaux puis à
la faculté de Montpellier. La faculté de Droit de Paris en 1898 et le Collège
de France en 1921 l’accueillent. Il enseignera aussi à l’Ecole des Ponts et
Chaussées et à l’Ecole Supérieure de Guerre. Il est Président du Mouvement du
Christianisme Social et co-fondateur de L’Ecole d Nîmes.
En 1887, il créa la Revue d’économie politique, dont il fut le rédacteur
en chef jusqu’en 1932. Il participa aux premiers pas de la Ligue des Droits de
l’Homme et de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) et il
s’impliqua dans le mouvement des universités populaires. Il fut le théoricien
de l’économie sociale, et l’un des fondateurs du christianisme social. Il est
un militant du coopératisme, système élaboré au 19ème siècle qui
favorise une plus juste répartition des profits et des responsabilités dans les
entreprises.
On lui doit un manuel « les Principes d’Economie Politique »
étudié par des générations d’étudiants français et étrangers. Cette publication
engrangera 26 éditions en France de 1884 à 1931, 19 traductions, une en
braille, et même en 1968 en persan, en anglais et en 1970 aux Etats-Unis.
En 1918, son neveu André Gide admiratif à la lecture de ses
propositions, écrivait à son oncle : « quel profit
j’ai déjà retiré de ce qui précède, et que j’aime l’honnêteté de tes
expositions… ! »
La solidarité est essentielle à la vie du groupe. Il écrit : « La solidarité est un fait d’une
importance capitale dans les sciences naturelles, puisqu’elle caractérise la
vie. Si l’on cherche, en effet, à définir l’être vivant, l’individu, on ne
saurait le faire que par la solidarité des fonctions qui lient les parties
distinctes, et la mort n’est pas autre chose que la rupture de ce lien entre
les divers éléments qui constituent l’individu, et qui désormais désassociés,
vont entrer dans des combinaisons nouvelles, dans des êtres nouveaux... »
Charles derrière une certaine austérité toute protestante, cache une
sensibilité a
(maison de Charles Gide à Uzès)
Les suivants seront
toujours à Lussan, propriétaires et tisserand à serge, cardeur de laine,
peigneur de laine, …. Puis avec Jean (1723-1803) à Uzès facturier, négociant,
géomètre, épouse en 1749 la fille d’un lieutenant de juge Anne Guiraud. Il
pousse son aîné à faire de études de droit en en 1774 lui paie une charge de
notaire : Joseph Etienne Théophile (1750-1815) est le premier d’une lignée
de notaires et magistrats installés en Uzège…. Joseph Etienne Théophile
participera pendant la Révolution à la rédaction des cahiers de doléances de
Lussan, secrétaire de Rabaut Saint Etienne. Ses sympathies vont aux Girondins
ce qui lui vaut de graves menaces sous la Terreur. En 1793 aidé de son frère et
des paysans il se cache jusqu’en
septembre 1794 dans une grotte des Concluses. A la chute de Robespierre il
devient président départemental du Directoire.
Jean Pierre (1754-1826)
toujours propriétaire à Lussan et greffier du juge de Lussan. Et Paul Tancrède
le père de Charles.
Quelques membres de la
famille se sont expatriés en Suisse (Genève) et en Belgique au 18ème
siècle, en Lorraine…..
- Un autre ancêtre Xavier Gide. (Né en 1737 à Lussan -Décédé le 14 septembre 1814 - Bernis, Gard, à l'âge de 77 ans—père Etienne Gide,1686-1772 -Peigneur de laine à Lussan (Gard). Facturier en laine)(Marié le 9 septembre 1763, église de la Barrière de Tournai, Hainaut , Belgique, avec Pernette Louise Gervais †1814) --
Xavier est horloger à Paris puis Inspecteur de Subsistances à
l'Armée des Alpes (1794).
Il est associé de 1787 à 1791 à Abraham Louis Breguet, célèbre horloger et inventeur des montres à mouvement perpétuel. Celui-ci a besoin de capitaux pour faire face à son expansion. Xavier Gide apporte 100 830 livres dans l’entreprise, cash et stock de montres. Mais Breguet est un piètre homme d’affaire. La politique les sépare : Gide est républicain jacobin, Breguet fréquentait la royauté et les aristocrates. La période n’est pas bonne pour les affaires !! En 1794, au mariage de son fils, Pierre-Xavier, Xavier Gide est Inspecteur de subsistances à l'Armée des Alpes. En avril, mai 1796, il s'associe avec 9 "négociants tous habitant de Nismes" pour soumissionner aux ventes des biens nationaux ou d'émigrés. Le 25 germinal an 6 (14 avril 1798), ils se répartiront les biens ainsi acquis, acte devant M° Darlhac notaire à Nîmes. A cette date Xavier Gide habite Paris section de l'unité rue de Thionville.
Le 8 juin 1810, Xavier et son épouse, pour le
remboursement d'un prêt de 6000 Frs, font une rente de 600 Frs par an à
Demoiselle Marie Gide leur nièce majeure habitant Genève, probablement fille de
Théophile, frère de Xavier.
Son fils Pierre-Xavier né
le 23 octobre 1771 à Paris, est avocat
et Juge suppléant au tribunal de première instance de Sarrebourg (Moselle). Les
Gide de Lorraine.
Une intégration plus que réussie en deux siècles !!
Sources et pour en savoir plus : Lavondès, Charles Gide. Un précurseur de l'Europe unie et de l'ONU. Un apôtre de
la coopération entre les hommes, Uzès, Éditions La Capitelle,
1953.----Frédéric
Rognon, Solidarité : les intuitions de Charles Gide seraient-elles
d’actualité ? --PENIN Marc, Charles Gide (1847-1932) :
l’esprit critique, L'Harmattan, Paris, 1997--- généanet –filae--- Revue des
études coopératives Gallica Revue des études coopératives (1950) - 1951/01 (Année
23, N°83)-1951/03 Bernard Lavergne (Octobre
1921)--- droiticpa.eklablog.com/xxxiv-les-professeurs-paul-charles-gide-et-le-jeune-andre-a153341018--
e-gide.blogspot.com/2015/08/lussan-bercea.html
---
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.