La Plus Grande
Catastrophe Ferroviaire en France
Nous
sommes en pleine guerre de 14-18. Un déraillement de train va faire 435
victimes (425 sur le lieu de l'accident, 8 des suites de leurs
blessures et 2 cheminots). Cette catastrophe
ferroviaire reste encore aujourd’hui la cinquième de l’histoire et la plus
grande arrivée en France.
Le Petit Journal, 14 décembre 1917
Peu de journaux
en parlèrent. L’actualité de la guerre, le moral des troupes et de leurs
familles éclipsèrent bien vite cet événement. La censure, la justice militaire
saisie au lieu de la justice civile, les archives militaires et celle de la
compagnie ferroviaire ont couvert l’accident d’une chape de plomb. Ce qui a
entrainé un doute dans l’opinion sur la véracité du bilan : l’imaginaire
collectif, les familles des morts ou des blessés vont faire allusion à 600,
voire 1200 morts.
Jusqu’en
1972, le drame sera évoqué parfois, mais vite oublié étant donné le manque
d’archives.
Le magazine Historia lui consacre un article en 1972, bien qu’incomplet, mais ce sera le début d’une enquête, d’un travail de recherches : Rail Passion en 1996, mais surtout à partir de 2007 avec l’ouverture des archives et à la demande d’un habitant de Saint-Michel de Maurienne, André Pallatier. On doit à ce chercheur un livre « La Tragique Destin d’un Train de Permissionnaires » (édi l’Harmattan 2013). On se rend compte que les circonstances du drame sont indissociables du contexte de la guerre.
Nous sommes dans la nuit du 12 au 13 décembre
1917, dans les Alpes. Le train est rempli d’un millier de soldats qui viennent
de combattre en Italie et qui se rendent en France pour rejoindre leurs
familles et y goûter une permission bien méritée, fêter Noël. Certains ont
juste 19 ans ; ils dorment dans des wagons bondés, fatigués par cette
guerre sans fin.
Ils ont embarqué à Bassano del
Grappa, entre Trévise et Vicence, 17 voitures toutes en bois. Quinze voitures sont à bogies,
les deux autres voitures ainsi que les deux fourgons sont à essieux..
Le train arrive à Turin dans
l’après-midi du 12, prend la direction du tunnel du Fréjus via la vallée de
Suse. Le train est d’abord séparé en deux parties, compte tenu de son tonnage
(525 tonnes à vide), à sa longueur (350m) et à sa composition.
Il ne pouvait pas gravir les rampes qui mènent au tunnel de Fréjus.
Puis il est reconstitué en une seule partie à Modane, direction Chambéry à
22h47. Le train entame une longue descente vers la vallée, mais le dénivelé de
22% à 30% est trop important, le train prend de la vitesse, jusqu’à 150 km/h,
devient incontrôlable. Dans la forte pente, les freins ont chauffé à
blanc. L'unique locomotive n'est plus assez puissante pour retenir son
chargement de plusieurs centaines de tonnes. Et le train déraille
dans un tournant au lieu-dit La Saussaz à une centaine de mètres du pont
ferroviaire qui enjambe la rivière l’Arc, juste avant d’arriver en gare de
Saint-Michel-de-Maurienne. Le mécanicien Louis Girard avait pourtant prévenu du
danger d’accident lié à l’absence de freins automatiques et d’une motrice de
queue. En vain….
En fait au départ du
train, le système de freinage automatique ne reste activé que sur le fourgon de
tête et sur les deux premières voitures. Sur les autres voitures, sept
garde-freins sont répartis pour assurer un freinage manuel. Ce système était utilisé par la compagnie PLM
pour les trains de marchandises et les trains militaires.
Les wagons s’encastrent contre un mur de soutènement et contre le
pilier du pont routier. Les hommes qui ne sont pas tués sur le coup sont brûlés
vifs dans l’incendie qui s’est déclaré…
En mars 1919, le tribunal de première instance de Saint-Jean-de-Maurienne se prononce officiellement sur un bilan à 425 morts. Il ne concerne que les militaires morts sur le lieu de l'accident. C'est ce bilan qui est le plus souvent repris sur les monuments commémoratifs. Les blessés morts des suites de l’accident et ceux qui vont trainer des années des blessures sont oubliés… Après enquête en particulier de généalogistes, le chiffre le plus réaliste approchera plutôt les 700 victimes. Les rescapés, les habitants de St Michel et de la vallée qui ont aidé à sortir les blessés, qui ont vu mourir ces jeunes hommes ne s’en sont jamais vraiment remis. « ça m’a travaillé des années » raconte un rescapé.
Cette tragédie sera commémorée en décembre 2017 dans sept communes : Modane, Fourneaux, Le Freney, Saint-André, Orelle, Saint-Jean et Saint-Michel-de-Maurienne proposeront des conférences, des expositions, des concerts et d’autres animations pendant une quinzaine de jours.
Stèle commémorative de St Michel de Maurienne
Des accidents ferroviaires seront nombreux au début du 20ème siècle, mais pas de cette ampleur. Nous devons nous féliciter des avancées en matière de sécurité dans le transport par train. Mais dans le cas présent, un peu d’empathie de la part des autorités n’aurait pas été de trop. Les survivants vont mettre des années pour accepter….
Origines des victimes sur le territoire français.--
Sources
et pur en savoir plus : , André Pallatier.
« La Tragique Destin d’un Train de Permissionnaires » (édi
l’Harmattan 2013)---www.lamaurienne.fr/territoire-de-saint-michel-de-maurienne/2017/11/09/centenaire-de-la-catastrophe-ferroviaire-de-1917-neuf-conferences-et-de-nombreuses-animations#:~:text=Le%2012%20décembre%20-- Par Monique Thomasset Le 09/11/2017 à 05:00 - actualisé le 28/12/2017 à 09:48 /france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/savoie/il...--
/fr.wikipedia.org/wiki/Accident_ferroviaire_de_Saint-Miche…--memoiresdescatastrophes.org/catastrophe/catastrophe...--
www.bing.com/search?q=catastrophes+ferroviaires+en+france&FORM=QSRE1wikiplm.railsdautrefois.fr/wikiPLM/index.php?title=12_décembre_1917...---
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