Charles-Marie de
Buonaparte
Il a dit :
Si pour être libres, il ne s'agissait que de le vouloir, tous les
peuples le seraient ; cependant l'histoire nous apprend que peu sont arrivés au
bienfait de la liberté, parce que peu ont eu le courage, l'énergie et les
vertus nécessaires.
Charles-Marie Bonaparte
ou Carlo-Maria de Buonaparte est le père de Napoléon 1er empereur
des Français et le grand-père de Napoléon III empereur du second empire.
Plusieurs de ses enfants seront rois ou mariés dans les grandes familles
européennes pendant le règne de Napoléon.
Charles est né à Ajaccio
en Corse le 27 mars 1746 et va mourir à 38 ans à Montpellier le 24 février
1785. La Corse est sous la dépendance de la République de Gênes. Il fait ses
études de droit à Rome et à Pise. Il a 17 ans à la mort de son père et se
retrouve mineur sous la tutelle de son oncle paternel Lucien Bonaparte
archidiacre d’Ajaccio. La majorité était à 25 ans pour les hommes à cette
époque.
En 1764 il épouse Maria Laetizia
Ramolino (née en 1749 ou 1750 ?) ; elle a 14 ans, lui 18. Son père
Jean-Jérôme est capitaine dans l’armée génoise, puis inspecteur général des
Ponts et Chaussées de l’île. Sa mère Angela-Maria Pietra-Santa est originaire
de Sartène. Le premier Ramolino à s’établir à Ajaccio avait épousé la fille
d’un doge de Gêne.
Bonaparte ou Buonaparte ?
Dans les archives, le nom de la famille va varier. Dans l’acte de mariage de
Charles, la particule « de » est mentionnée mais pas de
« uo ». Lorsque enfin la famille est reconnue noble, Charles
enregistrera son nom et celui de ses enfants avec particule et uo, comme pour
la famille florentine de Buonaparte, qui les reconnut d’ailleurs comme parents.
Les Bonaparte sont des
proches de Pascal Paoli. Charles-Marie aurait contribué à allumer la guerre
d’indépendance contre la république de Gênes. Laetizia suit à cheval son mari
dans ses expéditions, même enceinte. Charles est estimé de Paoli et de ses
compatriotes. Lorsque les patriotes corses sont défaits en 1769 à Ponte-Novo,
Charles et sa famille refusent de s’exiler en Italie. Laetizia était là lors de
la retraite et aurait répété plusieurs fois sur le chemin de la déroute
jusqu’au Monte Rotondo que le bébé dans son ventre (Napoléon) serait le vengeur
de la Corse !!
Ils prennent le maquis.
Puis quand Pascal Paoli s’exile en Angleterre, ils choisissent le parti de la
France.
Charles reconnu
de la noblesse devient l’un de 23 députés de l’assemblée générale des Etats de
Corse qui dure du 11 mai au 23 juillet 1777. Par contre l’un des postes de
représentants de la noblesse corse auprès des Commissaires du Roi lui échappe.
Le 15 décembre 1778 il part pour Versailles ; il sera reçu par le roi
Louis XVI. Il l’avait peut-être déjà rencontré en 1776. Il en profite pour
déposer ses fils Joseph, Napoléon au collège d’Autun. Lucien intégrera le
collège en 1784. Napoléon trois mois plus tard intégrera l’Ecole Royale
Militaire de Brienne-le-Château dans l’Aube. Charles doit assurer un avenir à
ses enfants. Il est à bout de ressources, il doit emprunter. Il intrigue,
affirme « il est réduit à l’indigence par l’entreprise du dessèchement des
salines et l’injustice des Jésuitees… ». Charles Louis de Marbeuf, nouveau
gouverneur de Corse et ami intime de la famille aurait aidé la famille à placer
ses enfants dans les écoles pour filles et garçons de la noblesse.
Fin 1784,
Charles se rend à Montpellier pour rencontrer des médecins renommés pour
soigner les maux d’estomac. Il souffre de vomissements. Il doit manger avec
parcimonie. Un cancer, un ulcère, les soucis ? Les enfants !! Joseph
ne veut plus être prêtre, les trousseaux à payer pour les filles à St Cyr, les
bien marier, et les autres enfants à caser… Joseph était sûr de devenir évêque,
soutenu par l’évêque d’Autun .. Quels bénéfices pour la famille !!
Son voyage avait
mal commencé : son bateau deux fois rejeté à la côte par les tempêtes
d’hiver. Il était arrivé à Marseille, vieilli de vingt ans, méconnaissable,
sans avoir vraiment pu s’alimenter pendant les quinze jours de la traversée.
Charles avait d’abord rejoint le demi-frère de Laetizia, l’abbé Fesch à Aix. Le
mistral, les mauvais chemins l’avaient achevé ; l’abbé l’avait tout de
suite expédié à Montpellier pour consulter. Joseph le fils ingrat y est
convoqué.
Charles
s’installe d’abord à l’auberge du Parc sur le « faux-bourg » de la
Sonnerie. Mais il sentait la mort et l’aubergiste ne voulait pas de ce
pensionnaire. Charles s’installe alors chez Madame Delon, dans une grande
maison de vigneron en dehors de la ville, le temps de suivre un traitement de
lait d’ânesse et de poudre de gomme prescrit par les médecins. Une amie Laure
Pernon, corse mais d’origine grecque, est venue aider Mme Delon. Elle sera la
mère de Laure Junot duchesse d’Abrantès. On a susurré qu’elle avait eu une
aventure avec Charles à Ajaccio lorsque son mari était contrôleur des recettes
du Roi. Napoléon loge chez les Pernon à Paris lors de ses jours de sortie dans
leur hôtel particulier de Sillery au 13 place de Conti. C’est la raison pour
laquelle la future Laure Junot peut nous décrire le jeune homme.
Mais pendant
trois semaines, Charles-Marie rejette tout aliment, et les taches de sang sur
les draps et les serviettes n’augurent rien de bon. Les prêtres sont appelés,
des franciscains. Les médecins, Vigouroux, Sabatier, Barthès, ont largement
permis de donner de l’opium contre la douleur. Le 24 février 1785 il s’éteint à
39 ans.
Joseph assiste à
l’agonie de son père. L’oncle Fresh est là aussi. On ne parle plus de prêtrise
pour lui. Il doit rentrer en Corse pour aider la famille, surveiller les
métayers, les notaires. Laetizia sait à peine écrire son nom. Napoléon apprendra la mort de son père le 23
mars. Il sera hanté par cette mort « à cent lieues de son pays, dans une
contrée étrangère, indifférente à son existence, éloignée de tout ce qu’il a de
plus précieux… ». Une prémonition de ce que sera sa propre mort ?
(Buste de Charles-Marie Bonaparte Ajaccio Musée Fesh –Joseph-Charles
Marin)
On ne peut
transférer le corps sur son île. Il est descendu dans un des caveaux du couvent
des Cordeliers. Mme Pernon paie les obsèques, Charles n’avait plus un sous et
Joseph encore moins. Il sera exhumé en 1803 par son fils Louis Bonaparte pour
la chapelle du château de Saint-Leu ; En 1819 ses cendres sont transférées
dans la crypte de l’église de Saint-Leu-la-Forêt par le prince de Condé. Puis
Charles retournera à Ajaccio en avril 1951 et il repose dans la chapelle
Impériale aux côtés de son épouse. La boucle est bouclée.
A l’autopsie,
quatre médecins dont un chirurgien-major du régiment de Vermondois, vont
découvrir une tumeur volumineuse au niveau du pylore. Ses enfants Napoléon et
Caroline vont mourir de la même maladie.
Certains de
leurs enfants vont vite oublier la Révolution : Joseph, roi de Naples puis
roi d’Espagne – Napoléon empereur et roi d’Italie- Lucien prince de Canino par
le pape Pie VII – Elisa grande-duchesse de Toscane – Louis époux d’Hortense de
Beauharnais, roi de Hollande – un fils Charles-Louis empereur Napoléon III –
Pauline duchesse de Guastalla – Caroline Bonaparte épouse Murat roi de Naples –
Jérôme roi de Westphalie…….
Sources : André Castelot
« Bonaparte » Librairie Académique Perrin 1967—Alain Decaux
« Letizia R Bonaparte, la mère de l’Empereur éd Amiot Dumont 1951—Patrick
de Carolis Letizia R Bonaparte la mère de toutes les douleurs Plon2014 roman historique---Claud Manceron
Les Hommes de la Liberté Le bon Plaisir 1782-1785 édit Robert Laffont1976—Max Gallo Napoléon t1
--Hervé Pinoteau, Vingt-cinq ans d'études dynastiques, Paris, Ed.
Christian, 1982, p.228. --
wwwhistoireeurope.fr/RechercheLocution.php?Locutions=Charles+Marie+Bonaparte
--www.napoleon.org/jeunes-historiens/napodoc/charles-et-letizia-bonaparte-les-parents-de-napoleon/
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