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Les ouvriers-fouettiers
– Les réblaquaires
– Les plégaïres
Le micocoulier, des fourches et des cravaches… Nous connaissons les
fourches de micocoulier, mais moins bien les fouets, les cravaches fabriqués
dans son bois. Et que dire de la liqueur, l’aigardent (eau de vie) à base de
baies de micocoulier, les micocoules.
Le nom du micocoulier vient du grec Mikrooudouli « celui qui produit
des baies minuscules ». Il existe dans le monde plus de 80 espèces de
micocouliers. En France, le micocoulier de Provence est appelé aussi Micocoulier du Midi, falabréguier, bois de
Perpignan, poirier à fourches, fabricoulier, farigoulier, fabrigoulier,
fabrégoulier, fanabréguier, frégolier….. Nous retrouvons des noms de lieux, des
noms de familles qui s’en inspirent, Falabrègues, Faverger,
Fabrègues, Fabas, Fabrezolles….
Selon une légende celte, les femmes
offraient à l'arbre une mèche de leurs cheveux afin qu'une corneille ou une
tourterelle viennent leur donner des nouvelles de leur époux ou de leur fils
partis guerroyer.
Cet arbre peut atteindre des hauteurs et des
rondeurs imposantes, jusqu’à 25 mètres de haut ; un tronc lisse qui ressemble
à une patte d’éléphant, il orne jusqu’à peu les allées, les rues, les parking
de nos villages. Il peut vivre quatre cents ans, parfois bien plus, ce qui en
faisait un arbre à planter proche d’une église, d’une chapelle, ornant les
lieux pour un bon moment de son port magistral.
Sous
l’effet de la chaleur intense, ses feuilles s’inclinent vers le bas et les deux
bords se replient pour réduire la transpiration et la surface au soleil. Son bois est d’une grande souplesse, il peut
être déformé à chaud et il garde sa nouvelle forme après refroidissement.
Son bois va servir dans la fabrication de
divers outils et encore maintenant il est utilisé pour la fabrication de la
fourche de Sauve (Gard), la cravache et le fouet de Sorède
(Pyrénées-Orientales).
Depuis que le cheval nous servait de moyen de locomotion, pour lui flatter la croupe on se munissait de petites branches de micocoulier. Une famille les Massot des Pyrénées-Orientales implantée à Sorède crée une entreprise artisanale de cravaches et fouets. Vers 1850, la vapeur remplace le trempage du bois, le village se spécialise dans cette fabrication. Dans les années 1920, une centaine d’ouvriers-fouettiers travaillent sur ces produits qui sont expédiés jusqu’aux Etats-Unis, Angleterre, Allemagne, Espagne, Canada, Turquie. Ce sera un succès jusqu’aux années 1950, lorsque les tracteurs envahissent les champs. Ce sera le déclin pour les fabriques de micocoulier. Mais la
cravache, les
fouets de Sorède (les fouets de perpignan) et les chambrières sont à nouveau à
la mode depuis les années 1981. ( © couleursbois.com )
Un Centre d’Aide par le Travail en relance la fabrication. Le boom de l’équitation et de l’attelage remplissent les carnets de commande. Même une grande entreprise du luxe comme Hermès fait fabriquer les cravaches de sa ligne équestre à Sorède : les plus belles pièces sont achetées brutes puis habillées par les selliers des
maisons de luxe.
La fabrication demande du temps : les
troncs ou barres sont sciés puis mis à sécher un ou deux ans, puis tronçonner
pour en tirer des « carrats » pour la confection des manches ;
les carrats sont ensuite refendus en quatre baguettes qui seront torsadées
comme une corde après avoir été étuvées pour les assouplir.
Actuellement, le bois de micocoulier sert dans la fabrication d’avirons, de manches d’outils et de cannes d’appui et de pêche, cercle, essieu, sculpture… et dans la fabrication des colliers des moutons. Son écorce et ses racines nous donnent un colorant jaune pour teinter le cuir. On en trouve aussi cultivés en bonsaï.
« La
Trinité, mes frères, est comparable aussi à une fourche, à une jolie fourche,
de ces fourches qu’ils font à Sauve ».
Frédéric Mistral. Proso d’Armana. La Trinita
Au pied des Cévennes, le village
de Sauve continue la tradition de la fabrication de fourches en micocoulier. Cet
arbre a la faculté de repartir du pied ou des racines. Ces drageons sont
utilisés pour produire des fourches à trois dents d’un seul tenant, solides et
légères, non sujette à vermoulure. C’est une technique qui remonte probablement
au 12ème siècle. On en retrouve la trace dans le Cartulaire de
Maguelone de cette époque.
La coopérative
s’installe en 1815 dans les casernes de Sauve. Les fourches moins dangereuses
que celles en métal, servent essentiellement aux écuries de chevaux.
Antistatique les matelassiers et les industries lainières de Mazamet entre
autres les utilisent pour manier le duvet, la laine…
Aujourd’hui surtout
utilisée dans les milieux hippiques, les jardiniers, les céréaliers, les
lavandiers… et les touristes. La coopérative a fermé en 1994. Une association
essaie de maintenir cette tradition.
A visiter :
Sources et pour en savoir plus : nemausensis.com/Traditions/FourchSauv.htm internet
-----fourchedesauve.free.fr › conservatoire fourche › fabric...--www.ville-de-sauve.fr/?page_id=499--- Jean GERMAIN « Sauve, Antique et Curieuse Cité » 1952 – wikipedia.org-- FRANÇOIS CONDOTTA, « Sauve : à la fourche des micocouliers », Midi libre, 17 août 2013 (lire en ligne [archive--- Hubert Delobette Alice Dorques Trésors retrouvés de la Garrigue édit Papillon Rouge Isbn 2-9520261-0-6----garrigue-gourmande.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=1199&Itemid=102
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