L’ASPERGE – Aphrodisiaque ?
Asperges mosaïque romaine |
Vallabrix cultive l’asperge
pour la vente depuis une bonne quarantaine d’années. St Quentin la Poterie avait
même en 1975 un marché au cadran pour les asperges et les cerises, d’où
partaient les caisses d’asperges triées. Ce marché donnait du travail
essentiellement à des femmes des villages environnants.
L’asperge ou asparagus officinalis
est une cousine éloignée du poireau et de l’oignon, de la grande famille des
liliacées, où fleurs et légumes se côtoient. L’asperge fait partie du sous
groupe de asparagaceae.
Ces plantes sont nos amies : elles fournissent lors de la
digestion un grand nombre de fibres alimentaires et nourrissent ainsi les
bactéries amies de notre microbiote intestinal. C'est le moment d'en profiter.
Son parcours historique est aussi ancien que
celui du poireau, car elle est consommée depuis plus de 2000 ans. Des traces de
variétés sauvages ont été retrouvées en Afrique. L’asperge sauvage
est originaire de régions tempérées de l’Eurasie (Europe Centrale et
Méridionale, Afrique du Nord, Asie Centrale et Occidentale, pays de l’est de la
Méditerranée).
Des archéologues croient
qu’elle aurait été également cultivée en Égypte. Une fresque Egyptienne datant de 3000
avant J.C. la montre en offrande aux dieux. Elle était également appréciée des
Grecs et des Romains qui la consommaient fraiche ou sèche en fonction des
saisons
Dans la Grèce ancienne,
l’asperge passait pour une plante aux vertus sacrées et aphrodisiaques. De ce
fait, les Grecs s’intéressèrent à ses qualités biologiques et pharmacologiques.
photo chefsimon.lemonde.fr |
Hippocrate, médecin de l’Antiquité grecque, utilisait l’asperge pour
soigner les diarrhées et les douleurs de l’urètre. Cette plante contient en
effet de l’asparagine reconnue pour ses qualités diurétiques. Les Romains, pour
leur part, appréciaient plutôt ses attraits gastronomiques. Ils la dégustaient
comme entrée ou comme légume d’accompagnement des plats de poissons. Ce sont
surtout les légions de César, qui au retour d’Orient, ramenèrent l’asperge en
Europe. Les Romains développèrent sa culture, mais ce légume restait un mets réservé
aux riches gastronomes.
L'asperge tomba ensuite dans l’oubli au Moyen Âge, mais continua tout de
même à être cultivée par les Arabes.
Bien plus tard, elle séduit les hommes de la
Renaissance : l’asperge est perçue comme un aliment de première classe.
C’est la Reine Catherine de Médicis qui la ramène d’Italie à la cour de France.
Produit de luxe, l’asperge était appréciée des rois
et des princes. Henri III en servait à ses mignons,
À partir du XVIe siècle,
l’asperge est servie dans les cours royales et princières de l’Europe.
Au XVIIe siècle, l’asperge est cultivée en France pour Louis XIV qui en raffolait.
À cette époque, elle était, selon les chroniques du temps, de la grosseur d’une plume de cygne. Louis XIV l’exigeait sur sa table en toute saison : pour satisfaire son désir, même dès le mois de décembre. La Quintinie, le responsable des jardins royaux, mit au point un système de culture sous abri et en «couche chaude», permettant une récolte pratiquement toute l’année
Au XVIIe siècle, l’asperge est cultivée en France pour Louis XIV qui en raffolait.
À cette époque, elle était, selon les chroniques du temps, de la grosseur d’une plume de cygne. Louis XIV l’exigeait sur sa table en toute saison : pour satisfaire son désir, même dès le mois de décembre. La Quintinie, le responsable des jardins royaux, mit au point un système de culture sous abri et en «couche chaude», permettant une récolte pratiquement toute l’année
La production de l’asperge se limitait alors aux besoins de la noblesse et c’est seulement au XVIIIe siècle que l’asperge fait son apparition sur le marché populaire ainsi que dans de nombreux ouvrages culinaires.
Cependant, jusqu'au début du 19è
siècle, seuls les amateurs fortunés peuvent s'offrir ce légume raffiné et fort
cher. L'asperge
commence seulement à se démocratiser, lorsque les cultures se répandent.
D’abord en région parisienne (près d'Argenteuil, Bezons et Épinay,
socle dont dérivent une bonne part des variétés contemporaines), puis dans les
années 1870, dans le Val de Loire. Puis l'Aquitaine, la Provence et le Midi de la
France, autres
grandes régions de production.
Proust dans Du côté de chez Swann, nous raconte ce
légume : "[...]mon
ravissement était devant les asperges, trempées d’outremer et de rose et dont
l’épi, finement pignoché de mauve et d’azur, se dégrade insensiblement jusqu’au
pied,-encore souillé pourtant du sol de leur plant,-par des irisations qui ne
sont pas de la terre. Il me semblait que ces nuances célestes trahissaient les
délicieuses créatures qui s’étaient amusées à se métamorphoser en légumes et
qui, à travers le déguisement de leur chair comestible et ferme, laissaient
apercevoir en ces couleurs naissantes d’aurore, en ces ébauches d’arc-en-ciel,
en cette extinction de soirs bleus, cette essence précieuse que je
reconnaissais encore quand, toute la nuit qui suivait un dîner où j’en avais
mangé, elles jouaient, dans leurs farces poétiques et grossières comme une
féerie de Shakespeare, à changer mon pot de chambre en un vase de parfum."
Aujourd’hui, l’asperge est cultivée
dans toute la France, par plus de 3000 producteurs sur environ 4500 ha (sources : Recensement Général de
l’Agriculture 2010 et Franceagrimer, les filières des F&L, données 2014,
édition janvier 2016).
A consommer sans modération, en salade,
en quiche, en cake, velouté, mousse… mille recettes où chaque espèce d’asperge
peut s’exprimer.. Même crue
L’asperge violette est une asperge blanche dont les pointes ont
réussi à se libérer de leur butte de terre à quelques jours de la récolte. Elle
est fruitée avec une légère pointe d’amertume.
L’asperge verte, la plus libre, pousse entièrement (ou presque) à
l’air libre, sous les rayons du soleil. Elle en tire sa jolie teinte verte et
son goût presque sucré
(Photo marmiton.org)
Aujourd’hui, l’asperge verte se retrouve en Amérique et en Chine, tandis
que l’asperge blanche est surtout cultivée en Europe.
·
L’asperge aime les femmes enceintes
et les jeunes mamans. Elle
présente en effet un intérêt tout particulier à cette période de la vie puisqu’elle stimule la production de lait
maternel.
·
L’asperge
un aphrodisiaque ?! la présence
de certains composants de l’asperge irait effectivement dans ce sens, mais il
n’existe pas de preuves scientifiques des vertus aphrodisiaques de l’asperge.
Il ne vous reste plus qu’à essayer pour appuyer ou rejeter cette hypothèse.
(Crue : longues tranches fines
coupées avec une mandoline, puis plongées dans un saladier rempli de glaçons, 1
heure au réfrigérateur, puis égouttées, et en salade avec tomates, dés de
comté, de jambon, olives…ou autres choix)
16ème siècle |
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