Une
vie de chien ou chienne de vie ? :
Chien-écureuil dans la cuisine Chiens attelés à une mitrailleuse Guerre 1914-1918 |
Nous avons profité largement de ces animaux qui ne demandent
qu’un peu d’attention et qui nous accompagnent depuis probablement le temps des
cavernes. Leur ancêtre le loup nous a fait confiance à ce moment-là, peut-être
à tort ?!!
Il
faut y voir un autre intérêt, semble-t-il sanitaire. Avant 1855, trois millions
de chiens environ peuplaient le pays, et les cas de rage étaient fréquents, un
peu plus de deux cents cas par an pour les humains. Un arrêté du baron Haussmann à Paris en 1852 affirme que cette taxe est
« le seul moyen de prévenir l’accroissement incessant des chiens et des
nombreux accidents qui en découlent » « ces animaux absorbent une
quantité considérable de substances alimentaires qui pourraient être employées
à la nourriture d’animaux plus utiles »…Sale temps pour les chiens !!
Cette loi de 1855 fait baisser
très rapidement de moitié le nombre de chiens ainsi que les cas de rage canine
chez les humains. Cela a entrainé aussi une
disparition importante des chiens âgés ou infirmes, malades ou en liberté, ce
qui a peut être apporté une meilleure santé chez les survivants. On s’est aussi
posé la question des chiens employés dans l’industrie, comme ceux qui
tournaient la roue des forgerons ou ceux attelés à une charrette de livraison,
souvent esclaves d’un autre temps. Ils avaient leur utilité même dans les
cuisines, tournant la roue et le tournebroche de la cheminée. Assez
bizarrement, cette loi a aidé la cause animale, du chien en particulier, ce qui
n’était pas prévu au départ.
Chien ambulancier Camp de Mailly octobre guerre 1914-18 |
Les communes pouvaient
fixer elles-mêmes le montant de cette taxe entre 1 et 10 francs, ceci après
avis du Conseil Général. La taxe était différente selon les qualités de
l’animal : la première catégorie comprenait les chiens d’agrément et ceux
de chasse, les chiens en liberté dans les rues, les chiens de promenade, ceux
admis au foyer de leur maître, les chiens âgés ou infirmes…..Dans la deuxième
catégorie étaient catalogués les chiens de garde, et les
autres utilitaires : chiens d’aveugle, les chiens de bergers, de bouchers,
gardien d’habitation, d’atelier, et les chiens employés pour des besoins
industriels. Il fallait que leur utilité soit majeure, déterminée et justifiée.
La race n’entrait pas en ligne de compte, un petit chien pouvant être un
excellent gardien.
Chaque propriétaire devait faire
chaque année une déclaration en mairie, avec le nombre de chiens et leur usage.
Un récépissé faisait foi du paiement de la taxe. Les bébés chiens allaités encore par leur
mère au 1er janvier étaient exemptés de la taxe. Dans quelques
villes une médaille était accrochée au collier du chien attestant que l’impôt
avait été payé.
Chien à la forge
Chien facteur |
D’après le Petit Code Rural des Contributions directes à l’Usage des autorités municipales de 1889 (M Desliguières et Lambert – A Sagnier Galica), en cas de fausse déclaration, incomplète, ou en retard, la taxe pouvait être doublée, voir triplée ou quadruplée en cas de récidive.
Chien pour invalide de guerre |
A Vallabrix la taxe était de 6
frs pour la première catégorie. Un peu trop cher en 1893 d’où la décision du 15
février de cette année-là de la baisser à 4 frs par chien. Les chiens de cette
première catégorie était nombreux, pour la chasse mais aussi parce qu’il était
coutumier que les chiens traînent dans les rues à cette époque, attirés par les
éviers qui se déversent allègrement dans les passages.
En 1935 le conseil municipal vallabrixois
augmente la taxe pour les chiens de 2ème catégorie qui passe de 1
frs à 2 frs sur conseil du préfet. Les chiens de bergers et les gardiens
d’habitation sont visés.
A ce jour nous ne savons pas
quand cette taxe sera supprimée sur notre commune. La loi de juin 1971 la
supprime sur tout le territoire sauf le Bas-Rhin, Haut-Rhin et la Moselle. Elle n'était pratiquement plus exigée depuis une dizaine d'années.
En 2005 on comptait huit millions
de chiens en France. Certains pays (Belgique, Luxembourg, Suisse…) ont encore
cette taxe. Chez nous régulièrement nos autorités en reparlent. En 1999 à Montpellier, la taxe Toby au poids de
l’animal, en 2000 à Paris avec le député Gautier qui rendait le tatouage obligatoire et la
taxe facultative. Tout cela sans suite. Cette taxe récupérée par les communes,
permettrait de financer le nettoyage des rues et de responsabiliser les
propriétaires d’animaux. Ce serait aussi l’occasion d’un recensement des
animaux et des maîtres.
Actuellement, les chiens de
travail sont mieux traités et mieux considérés : chien pour handicapé,
chien d’avalanche, chien de recherches policières, chiens de traîneau pour
touristes…. Même les chiens de chasse ou de garde voient le vétérinaire. L’industrie
fait fortune avec les aliments et produits dérivés pour chiens. Mais il y a
toujours des exceptions que nous devons dénoncer comme ces élevages industriels
de chiens.
Le nombre de chiens de compagnie
dans notre village diminue de jour en jour. Les chiens gênent les plus âgés qui
veulent voyager une fois à la retraite. Ils nous obligent à marcher pour leur
promenade quotidienne, ils laissent des poils partout… Mais on se prive de
câlins, de beaux regards, de clowneries..
Taxe
sur les chiens 1957 - Le Toupin – Ampus
– (internet)
Sources : archives communales de Vallabrix –
Petit Code Rural Desliguières et Lambert – BN Galica - Cartes postales anciennes et documents prêtés
amicalement (collection Antoinette Jandreau et Juliette Magneux)
– cartes postale Delcampe -www.assembléenationale 1/3/2000 proposition de loi– Blog les Couloirs de Bercy
– animalblog internet- Maryvonne Ollivry Paris Match Bêtes de tranchées 2-4-2014-
₪₪₪₪₪₪₪₪₪
Vallabrix Les remparts, maison André Gouffet au fond |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.