Les Saints Cavaliers ou les Saints de Glace -
Il faut remonter jusqu'en
500 ans après notre ère pour retrouver les premières traces de ces
croyances liées aux saints de glace. À cette époque, les gens priaient saint
Mamert pour qu'il protège les cultures et les plantations. N'obtenant pas
toujours gain de cause, ils constatèrent que le temps se dégradait, cette baisse
des températures intervenant toujours à la même période et pouvant aller
jusqu'au gel. Initialement, ce furent saint Mamert (archevêque de
Vienne), saint Pancrace, saint Servais et saint Urbain les
premiers saints de glace. Le 11 mai, saint Mamert introduisait les trois jours des Rogations qui précédaient immédiatement le
jeudi de l'Ascension. Lors de ces fêtes religieuses, les paysans se
retrouvaient et récitaient, au cours de processions paroissiales, des prières pour protéger les
cultures et les plantations et mettre fin aux calamités
naturelles. Pour les paysans, le patronage des saints qui avaient la réputation
d'apporter le froid et la gelée, signait l'ultime sursaut de l'hiver.
(Saint Mamet 1878- Littel pictoral Lives of the Saints BenzigerBrothers
wikipedia)
Qu'en est-il au juste de ce phénomène météorologique habituel, éloigné des préoccupations des urbains mais bien connu des paysans et des jardiniers expérimentés ?
En réalité, sous nos latitudes moyennes de l'hémisphère Nord où le courant de l'Atlantique Nord et les déplacements de l'anticyclone des Açores provoquent de fortes turbulences, le mois de mai correspond à une période où, si l'hiver est fini, le passage de fronts froids, amenant de l'air du nord, se produit encore de temps à autre. En l'absence de vent, en cas de ciel dégagé, il est normal d'avoir une baisse importante des températures, surtout la nuit, accompagnée parfois de gelées tardives, même si la tendance est à la hausse. Les archives de Météo France montrent que les températures sont contrastées sur ces périodes, avec des possibilités de gel même en juin.
Dans les régions plus méridionales, les dernières
gelées printanières ont lieu en avril, d'où les dictons d'autres saints météorologiques appelés
déjà par Rabelais « saints gresleurs, geleurs et
gasteurs de bourgeons .
Dans notre Midi, on invoque les Saints cavaliers ou Saints Chevaliers : saint Georges (23 avril), saint Marc (25 avril), saint Eutrope (30 avril), saint Philippe ou fête de la Sainte Croix (3 mai) et saint Jean Porte Latine (6 mai). Leurs noms ont des diminutifs en langue d'oc : Jorget, Marquet, Tropet, Philippet, Crozet et Joanet. Le dicton « Marquet, Georget et Philippet sont trois casseurs de gobelets » signifie que la grêle ces jours–là est néfaste pour la vigne, donc aux gobelets de vin. À Béziers on craint plus particulièrement saint Georges (23 avril), saint Marc (25 avril) et saint Aphrodise (28 avril).
Un dicton concerne deux d'entre eux : « Saint-Georges et Saint-Marc sont réputés saints grêleurs ou saints vendangeurs. » Dans les Landes, Marc, Vital (28 avril) et la sainte Croix sont appelés « les trois marchands de vin » car ils correspondent à une période critique pour la vigne. Dans le Gard, les quatre cavaliers (correspondant au dicton dialectal « Jorget, Marquet, Croset e Tropet son de maissants garçonets ») sont souvent confondus avec les saints de glace.
La période des Saints cavaliers va généralement du 23 avril au 6 mai alors que la lune rousse va généralement du 5 avril au 6 mai.
« Gelées de Saint-Georges, Saint Marc, Saint Robert, récoltes à l’envers » - « Entre Saint Georges et Saint Marc est un jour d’hiver en retard «
Si le nom des saints de glace a changé, les dates quant à elles restent
fidèles aux origines. Il s'agit des 11, 12 et
13 mai. Une quatrième date, le 25 mai, est souvent évoquée
et correspond au vieil adage : Mamert, Pancrace, Servais sont les trois
saints de glace, mais saint Urbain les tient tous dans sa main.
Ces saints ont chacun non seulement leur date mais également leur dicton.
Le 11 mai, Attention, le premier
saint de glace, souvent tu en gardes la trace. Le 12 mai, Saint Pancrace souvent apporte la glace, et le 13 mai, Avant saint Servais point d'été, après saint Servais
plus de gelée. Le 25 mai, qui n'est pas un saint de glace mais qui y est rattaché,
indique : Mamert, Pancrace et
Servais sont des saints de glace, mais saint Urbain les tient tous les trois
dans sa main.
Le bon saint Boniface,
entre en brisant la glace. (Dicton populaire). Dans certaines régions se rajoutent d'autres
saints de glace, comme saint Boniface, célébré le 14 mai en Lorraine,
Alsace ou encore en Ligurie (Italie du Nord), saint Yves, le 19 mai et
Saint Bernardin, le 20 mai.
Mais vous
aurez beau scruter votre calendrier, vous ne dénicherez aucun saint
Mamert, Pancrace, Servais ou Urbain... Et c'est normal. En 1960, l'Église
catholique a décidé de "remplacer" les saints associés aux
inquiétudes agricoles par d'autres saints et saintes qui n'auraient aucun
lien avec ces croyances populaires, réminiscences de paganisme ancestral.
Voilà pourquoi, dans le calendrier actuel, le 11 mai, on fête les Estelle
au lieu des Mamert, le 12 ou 13 mai, les Achille au lieu des Pancrace, le
13 ou 14 mai, les Rolande au lieu des Servais et le 25 mai, les Sophie au
lieu des Urbain.
Lors de
l'apparition de la croyance des saints de glace, une mini-vague de froid
printanier apparaissait une année sur deux, au cours du mois de mai, au nord
de la Méditerranée où l'on observait alors une chute des températures
nocturnes et matinales.
Poussières d'étoiles ?
Certains
avancent une explication astrophysique et scientifique au phénomène de
la quinzaine des saints de glace. Chaque année, à la mi-mai, l'orbite de la
Terre arriverait dans une zone de l'espace où les poussières stellaires,
plus importantes, feraient obstacle aux rayons du soleil et provoqueraient une
baisse significative des températures. Une explication infirmée par le fait que
les astronomes ne détectent aucun nuage de poussières de ce type sur la
trajectoire de la Terre, même avec des instruments très sensibles comme les
miroirs de télescopes spatiaux et les instruments de la Station spatiale
internationale.
Mais, comme chaque année ou presque, l'hiver n'est pas tout à fait fini.
Sous nos latitudes, les bouffées de chaleur printanière ne doivent pas faire
oublier qu'un retour de bâton, la pluie, le froid, voire le gel, sont toujours
possible jusqu'à la fin du joli mois mai, après le dernier jour des
saints de glace, le 25. Et ce, même si le réchauffement climatique semble atténuer de tels épisodes.Qu'en est-il au juste de ce phénomène météorologique habituel, éloigné des préoccupations des urbains mais bien connu des paysans et des jardiniers expérimentés ?
En réalité, sous nos latitudes moyennes de l'hémisphère Nord où le courant de l'Atlantique Nord et les déplacements de l'anticyclone des Açores provoquent de fortes turbulences, le mois de mai correspond à une période où, si l'hiver est fini, le passage de fronts froids, amenant de l'air du nord, se produit encore de temps à autre. En l'absence de vent, en cas de ciel dégagé, il est normal d'avoir une baisse importante des températures, surtout la nuit, accompagnée parfois de gelées tardives, même si la tendance est à la hausse. Les archives de Météo France montrent que les températures sont contrastées sur ces périodes, avec des possibilités de gel même en juin.
« Quand
la Saint-Urbain est passée, le vigneron
est rassuré »
« À
la saint Urbain s’il fait beau, on le porte en procession. S’il gèle, les
vignerons fâchés le jettent le cul dans les orties. » "
Saint Georges Hans Schaufelien 1508 British Museum |
Dans notre Midi, on invoque les Saints cavaliers ou Saints Chevaliers : saint Georges (23 avril), saint Marc (25 avril), saint Eutrope (30 avril), saint Philippe ou fête de la Sainte Croix (3 mai) et saint Jean Porte Latine (6 mai). Leurs noms ont des diminutifs en langue d'oc : Jorget, Marquet, Tropet, Philippet, Crozet et Joanet. Le dicton « Marquet, Georget et Philippet sont trois casseurs de gobelets » signifie que la grêle ces jours–là est néfaste pour la vigne, donc aux gobelets de vin. À Béziers on craint plus particulièrement saint Georges (23 avril), saint Marc (25 avril) et saint Aphrodise (28 avril).
Un dicton concerne deux d'entre eux : « Saint-Georges et Saint-Marc sont réputés saints grêleurs ou saints vendangeurs. » Dans les Landes, Marc, Vital (28 avril) et la sainte Croix sont appelés « les trois marchands de vin » car ils correspondent à une période critique pour la vigne. Dans le Gard, les quatre cavaliers (correspondant au dicton dialectal « Jorget, Marquet, Croset e Tropet son de maissants garçonets ») sont souvent confondus avec les saints de glace.
La période des Saints cavaliers va généralement du 23 avril au 6 mai alors que la lune rousse va généralement du 5 avril au 6 mai.
« Gelées de Saint-Georges, Saint Marc, Saint Robert, récoltes à l’envers » - « Entre Saint Georges et Saint Marc est un jour d’hiver en retard «
Chaleil
(dans « La mémoire du village ») nous dit « on disait d’eux : « Aqui li quatre cavaliers
e la vielha per li battre » (voici les 4 cavaliers et la vieille pour les battre)-parce qu’ils amenaient souvent
les gelées tardives. » (La Calmette-Gard)
Quand il
pleut le jour de la saint-Georges, sur cent cerises, on en a quatorze et
quand saint Marc n'est pas beau, pas de fruits à noyaux."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.