(Sources : Annuaire Noblesse de France - 1878, auteur : Borel d'Hauterive, Edité en 1878). Son grand-père Hector, protestant aussi, capitaine d’infanterie, avocat au parlement du Dauphiné, dans un second testament affirme sa conversion au catholicisme en 1730 et souhaite être inhumé dans son caveau de l’église de Saint-Paul-Trois-Châteaux. Une famille déchirée par le vent de l’Histoire….
mardi 24 novembre 2020
Henriette de Bourdic, poétesse au 18ème siècle
(Sources : Annuaire Noblesse de France - 1878, auteur : Borel d'Hauterive, Edité en 1878). Son grand-père Hector, protestant aussi, capitaine d’infanterie, avocat au parlement du Dauphiné, dans un second testament affirme sa conversion au catholicisme en 1730 et souhaite être inhumé dans son caveau de l’église de Saint-Paul-Trois-Châteaux. Une famille déchirée par le vent de l’Histoire….
samedi 14 novembre 2020
L'ancien hôpital d'Uzès et sa réhabilitation
© Jean-Michel Mathonière 2018.—Ancien hôpital d’Uzès restauré-
Uzès et son hôpital
L'homme pense parce qu'il a une main. Anaxagore
(500-428 av. J.-C.)
La ville d’Uzès est dotée depuis longtemps d’un hôpital.
Actuellement un centre hospitalier flambant neuf a été bâti dans un écrin de
verdure, près de la sortie de la ville.
Des travaux d’envergure ont été lancés pour restaurer l’ancien hôpital, pour qu’il continue à vivre. L’architecte en charge de la restauration est Gabrielle Weisch qui va œuvrer avec talent. Le maître d’ouvrage en est l’Hôpital d’Uzès, un peu plus de cinq millions d’euros de prévus pour une surface de 3400 m2. Gabrielle Welisch mandataire s’est adjoint la collaboration d’Ariel Balmassière. On s’engage pour la livraison du chantier courant juillet 2017. On prévoit diverses utilisations des locaux : des bureaux administratifs du Centre Hospitalier, une micro-crèche, des salles à vocation culturelle et sportive, un café Troisième-Age……
Les hôpitaux pendant longtemps vont dépendre de la charité des uns et des autres. Dans notre région où les universités de médecine sont célèbres dans toute l’Europe, et les chemins de pèlerinage très fréquentés, on aurait pu imaginer l’implantation d’hospices plus naturelle. Ce n’est pas le cas. A Nîmes par exemple, l’Hôtel Dieu est fondé par Raymond Ruffi riche bourgeois et pieux citoyen en 1313. Les consuls de la ville décident d’acquérir cet hôpital en 1483. De petites structures existaient bien à l’intérieur de la ville, mais les malades s’y entassaient, source d’épidémies
L’hôpital d’Uzès est construit aussi à partir de la charité d’un uzétien à l’extérieur de la ville.
Une transaction figurant dans un inventaire nous indique son
existence et son fonctionnement en 1264. Mais c’est vers 1214 qu’il est
construit grâce à Pierre de Nozières qui donne le terrain hors les murs au
roc Auriol ; cet hôpital a pour nom l’ »hospital des povres du roc
Auriol ». Il est fondé par l’évêque Raymond IV. Sa construction remonte en
fait au 14ème, il est reconstruit au début du 17ème puis
agrandi au milieu du 18ème siècle. Il a été endommagé ou détruit
lors des guerres de religion puisqu’en 1596 la ville vend une maison pour construire
un nouveau bâtiment « hors de la Barrière, au lieu où il avait été par le
passé ».Les archives du 18ème siècle sont plus parlantes.
L’architecte Guillaume Rollin va retravailler ce bâtiment à la
demande de l’évêque Mgr Bauyn (1737-1779). (plans de 1754). L’ancien bâtiment
est englobé dans le nouveau, trois niveaux, des pièces desservies par un
couloir central plus pratique. Une chapelle au premier étage, deux ailes
reliées à la façade principale par deux tourelles et un escalier d’honneur.
Rollin (1685-1761) est originaire d’Alès et architecte des Etats du Languedoc. Il est d’ abord entrepreneur et assistant de Jean-Baptiste Franque. De part leur correspondance il semblerait qu’ils aient été affiliés Compagnons Passants tailleurs de pierre. (Jean-Michel Mathonière 2018).
Escalier d’honneur-- www.midilibre.fr/2017/03/12/uzes-travaux-le-chantier-de-restauration-de-l-ancien-hopital-devoile-au-public,1477609.php
Il compte 91 lits lors de la Révolution de 1789. Puis il va subir
de nombreuses transformations aux siècles suivants, une galerie couverte côté
nord, la prolongation de l’aile sud, puis la galerie couverte est transformée
en chambres, construction de deux conciergeries…. En 1955 l’hôpital rural est
devenu général et compte 255 lits. Il
dessert tout l’Uzège. On prévoit l’installation d’un ascenseur.
La restauration de l’ancien hôpital d’Uzès suit les plans de Guillaume Rollin de 1754. Les deux tourelles sur trompe de l’entrée étaient masquées depuis le début du 20ème siècle par deux guichets. Ces deux tourelles sur trompe rappellent le travail des compagnons du Devoir tailleurs de pierre. L’entrée et la façade retrouvent une élégance et une légèreté d’origine.
(Avant restauration-les deux guichets-)
(ci-dessus prolongement de l’escalier d’honneur du 18° siècle jusqu’au 2° étage par un nouvel escalier contemporain en verre.)
Cet édifice est en partie inscrit sur l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Des travaux avaient déjà été entrepris mais on avait un peu oublié son aspect historique. Ce bâtiment accueille le visiteur avec une certaine magnificence à l’entrée de la ville qui mérite bien ici son nom de « Ville d’Art » et d’Histoire.
Sources et pour en
savoir plus : www.occitanie.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/001-UZES-RP-ARRET-15-07-2016_1partie.pdf
-- compagnonnage.info
› trompes-hopitalgeneral-uzes----www.midilibre.fr
› Gard › Uzès /www.midilibre.fr/2017/03/12/uzes-travaux-le-chantier-de-restauration-de-l-ancien-hopital-devoile-au-public,1477609.php--
Josette Clier, L’hôpital général d’Uzès, CRMH, Montpellier, 2004.-/www.uzes.fr/fileadmin/Actualites/Culture_et_patrimoine/Mois_de_l__architecture_programme_Uzes.pdf--
.lemoniteur.fr › article ›
rehabilitation-de-l-ancien-h...-- /www.echelle1.fr/architecture/patrimoine/uzes-ancien-hopital
mercredi 4 novembre 2020
La Tannerie une vieille histoire
La Tannerie une
vieille histoire
« A la tannerie,
tous bœufs sont vaches, à la boucherie, toutes vaches sont bœufs » !!
·
(Gravure extraite du livre des métiers de Jost Amman (Das
Ständbuch, 1568), représentant des tanneurs travaillant des peaux à deux stades
différents : grattage des poils extérieurs et bain dans un bassin de tanin).( Anne-Marie
Lesca, le 2012-07-27-Auteur : Jost Amman-
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Lederer-1568.png)
Le patronyme de mes
ancêtres indique qu’au 11è-12è siècle lors de l’installation des noms de
famille, nous étions tanneurs, ouvriers du cuir, cuirassiers. Tout au long du
couloir rhodanien, Languedoc, Ardèche, Vaucluse, jusqu’au Lyonnais nous étions
très nombreux à porter ce nom. Lorsque le cuir n’a plus équipé soldats et
chevaux et qu’il n’a plus été employé autant dans l’ameublement, nous nous
sommes reconvertis en particulier à Nîmes, Beaucaire dès le 15è-16ème
siècle…dans la fabrication d’armes de guerre, épées, protections diverses en
fer, acier, et armures. Puis vers le milieu du 17ème siècle certains
seront chaussatiers, fabricants de souliers, bottes etc et d’autres s’orienteront
vers la production de velours, comme à Avignon au 17ème siècle et le Lyonnais
au 19ème siècle.
Depuis la nuit des temps,
nous avons utilisé et donc traité les peaux des animaux, bœuf, mouton, chèvre,
cochon, et la peau de leurs petits, veaux, agneau… D’où des tanneurs et des
tanneries nombreux dans les contrées d’élevages de moutons, de chèvres. Les bœufs attaqués par les
mouches et donc une peau de moins bonne
qualité vont moins être utilisés en tannerie, tout au moins pour des grands
ouvrages. Vêtements, chaussures, bottes, tentures, protections, puis livres ou
codex… Le vélin sera une spécialité ardéchoise pendant
un temps : c’est une peau de vélot (veau ou agneau mort-né), très fine,
recherchée par les calligraphes, les miniaturistes et les relieurs pour sa
blancheur, sa douceur et sa finesse. Le vélin est apparue à la fin du Moyen Âge : épilées, raclées, saupoudrée
de chaux éteinte puis séchées, les peaux étaient ensuite blanchies, poncées. On
les découpait en feuillets que l’on pliait en cahier. Le scribe ou l’enlumineur
pouvait travailler.
Transformer
les peaux en cuirs était un travail long et minutieux. Les peaux étaient
trillées, nettoyées, épilées. La face intérieure de la peau enlevée. Puis les
peaux étaient trempées dans des bassins contenant du tan, tanin issu du chêne
dont on broyait les écorces dans un moulin à tan. On pouvait utiliser d’autres
essences forestières, comme le châtaignier au 19ème siècle dans nos
Cévennes. Plus tard la chimie de
synthèse se chargera de l’opération. Et le monde moderne laissera de côté les
artisans tanneurs.
A la fin les
peaux étaient retirées des bassins, lavées et séchées.
Comment se procurait-on
le fameux tanin ? Dans notre Sud, le chêne vert des garrigues en
fournissait.
Les « ruscaires » se chargeaient de récolter l’écorce de chênes verts. C’était une activité très répandue dans notre Sud jusqu’à la fin du 19ème siècle. Jusqu’à mettre en danger la ressource. Vers 1870 la demande d’écorces de chêne vert avoisine les 6000tonnes. On pense en planter en Algérie pour subvenir à nos besoins.
(rusquet ou
écorçoir) L’écorçage des troncs ou rusque commence à la montée en sève à partir
du mois de mai. La montée en sève permet de décoller l’écorce du tronc. Le
ruscaire commence par enlever les branches sur les parties où l’écorce sera
enlevée. Une incision circulaire au bas du chêne, puis le ruscaire introduit
son rusquet ou écorçoir entre l’écorce et l’aubier et il détache de larges
lanières d’écorce. Il fait des bottes de ces lanières. Un hectare de bois
fournit autour de 20 bottes. Les écorces étaient mises à sécher pour perdre de
son eau. En juillet elles étaient vendues aux tanneries. Elles représentaient
un revenu supplémentaire pour les adjudicataires des coupes de bois.
La foire de Beaucaire
dans le Gard a été un lieu important de vente de l’écorce de chêne. Epaisseur,
couleur, la façon dont elle se casse, tout était source de palabres et le coût
s’en ressentait.
A ce stade, les tanneries vont prendre le relais. Les écorces vont être broyées, concassées à l’aide d’une meule. Balzac nous dit que chaque tannerie avait son moulin à tan. (Balzac Méd Camp 1833p51). Les moulins à tan sont positionnés le long d’un cours d’eau car ils s’actionnent grâce à l’énergie hydraulique, bien moins souvent chez nous à l’énergie éolienne. Le broyage est effectué à l’aide de pilons actionnés par un jeu de cannes montées sur un arbre rotatif par des meules horizontales ou verticales comme dans le cas des meules des papeteries.
Une poudre, le tan, en résulte. Poudre particulièrement astringente qui évite aux peaux de pourrir.
Puis dans de grandes cuves les tanneurs posent en couches alternativement les peaux et un lit de tan pour environ 6 semaines. Et on renouvelle l’opération après avoir tourné les peaux et remis un lit de tan nouveau. Et on recommence…jusqu’à obtenir des peaux parfaitement tannées. Le résidu du tan est transformé en petites galettes qui vont servir à chauffer des maisons malgré une odeur très désagréable. Mais recyclage oblige !!
Au milieu du 19ème
siècle, le bois de châtaignier est mis à contribution. En 1846 un procédé de
fabrication d’extraits tannants à partir du châtaignier est découvert.
L’industrie chimique s’empare du produit. A Génolhac l’usine Ausset-Hermet est
fondée en 1847. Paul Hermet banquier à Nîmes finance l’installation, Ernest
Ausset droguiste en gros se charge de vendre les produits sur la région.
Dès 1870 les châtaigniers cévenols sont atteint de la maladie de l’encre qui les rend peu productifs ou malades et ils sont vendus par leurs propriétaires, d’où une ressource qui parait importante.
L’usine de Génolhac va
occuper jusqu’à 120 employés, ouvriers, bûcherons, manœuvres. L’ouverture de la
voie ferrée en 1867 passant par Génolhac permet le transport d’une plus grande
production. Le tanin en sacs ou en tonneaux est déplacé de l’usine à la gare en
charrettes. En 1888 la cheminée de l’usine est reconstruite, circulaire haute
d’une quarantaine de mètres. Signature de la ville, visible de loin. La
Gardonnette au pied de l’usine est captée pour assurer le fonctionnement
hydraulique des machines. Et en 1889 l’usine de par son importance et sa
production figure à l’exposition universelle de Paris !
Mais face à la
concurrence des produits chimiques de synthèse, l’usine ferme en 1964. Un
premier projet de réhabilitation de l’usine en 1967, une fabrique d’objets en
matière plastique, projet qui n’aboutit pas. En 2002 la ville de Génolhac est
propriétaire du bâtiment. Avant de songer à sa réhabilitation, son objectif
premier sera de sécuriser les lieux.
Jusqu’aux
années 1960 et avant l’arrivée des produits chimiques de tannage d’autres
usines gardoises traitaient ce bois : c’est le cas de Progil de St Jean du
Gard, (entreprise créée par Levenstein et fils en 1913, rachetée par Progil en
1925 et fermée en 1939). Le bois était débité en copeaux grossiers puis
déversé dans l’eau bouillante et la solution était distillée dans de
grands alambics de cuivre. Les usines du Vigan, de Castres vont continuer un
temps, puis ce sera la fin. Le chrome et d’autres produits remplacent nos
écorces.
Les tanneries
deviendront des gites touristiques, des musées, des lieux artistiques…
Un joli texte oublié d’André Gide sur notre Uzège, texte qui n'a rien à voir avec les tanneries mais qui nous parle :
« Au pont Saint-Nicolas (la route)
traversait le Gardon ; c’était la Palestine, la Judée. Les bouquets de
cistes pourpres ou blancs chamarraient la rauque garrigue, que les lavandes
embaumaient. Il soufflait par là-dessus un air sec, hilarant, qui nettoyait la
route en dépoussiérant l'alentour. (…) Aux abords du Gardon croissaient des asphodèles et, dans le lit
même du fleuve, presque partout à sec, une flore quasi tropicale » (André Gide, Si le grain ne meurt, 1926).
Sources ou pour en savoir plus : bienvenuealestrechure.fr/tanin.htm Fernand PIASTRELLI. --.wikigarrigue.info/files/Cahier-Cave2pt.pdf---cerig.pagora.grenoble-inp.fr/histoire-metiers/extraits-tannants-chataignier/page03.htm--Hubert Delobette Alice Dorques Trésors retrouvés de la Garrigues édit Papillon Rouge 2003 Isbn 2-9520261-0-6