lundi 14 juin 2021

Sécurit& Sociale sous Napoléon ?


En fouillant les Archives de 1804 :

Sécurité Sociale sous Napoléon ?

Le Journal de Paris du 20 avril 1805 nous informe de la création d’un « Etablissement Hypocratique et dotal ». Des prospectus sont affichés à tous les coins de rues de Paris.

Douze médecins, douze chirurgiens, douze apothicaires se sont réunis pour former cet établissement. Ils s’engagent à guérir les hommes et à marier les filles !!

Pour participer à ces avantages, chaque père de famille sera tenu de donner à cet établissement 1,50 frs par semaine. Au moyen de cette faible contribution, les praticiens s’engagent à le guérir, lui, sa femme, ses enfants, de toute espèce de maladie. Pendant la maladie éventuelle du père, les médicaments seront fournis gratuitement. (pas pour les enfants et leur mère). La famille recevra 3 frs par jour pendant la maladie du père.

Lorsque le nombre d’abonnés sera de 10 000, les pères et mères donneront le prénom de leurs filles nubiles et tous les ans, on en mariera 24, soit deux par municipalité.

Lorsque le nombre d’abonnés sera de 20 000, on mariera 48 filles et chacune aura 500 frs de dot.

Le journaliste conclut : « voilà certes des promesses bien séduisantes et bien capables de faire naitre des doutes dans l’esprit des gens raisonnables qui ont la manie d’examiner avant de juger….Il n’y a pas de petites spéculations dans les grandes villes et il n’y a pas de spéculations bonnes ou mauvaises, sages ou extravagantes qu’à Paris. Le lecteur jugera… »

Fondé en 1777, le "Journal de Paris" est le premier quotidien d'information publié en France. S'inspirant du "London Evening Post", dirigé par une équipe proche des encyclopédistes, il publie des textes favorables à Voltaire et Rousseau. En 1790 il est tiré à 12 000 exemplaires. Le journal couvre l'actualité littéraire, signale les spectacles du soir, relate quelques faits divers parisiens et des anecdotes sur des personnages en vue. Il donne également des informations pratiques telles que les prévisions météorologiques, la hauteur de la Seine et les résultats de la loterie. Très en vogue sous Charles X, le journal périclite ensuite pour disparaître en 1840.

 

La Natation dans les lycées et les écoles en 1804

Le Journal des Débats du 25 thermidor an 12 (13 août 1804) fait état d’un arrêté du ministre de l’intérieur : »l’art de la natation fera partie de l’éducation de la jeunesse dans les lycées et les écoles secondaires. »

Les leçons de natation seront données aux élèves (garçons) par des maîtres-nageurs connus, sous les yeux des maîtres d’étude et des garçons de salle. Dans les rivières ou les pièces d’eau, il sera choisi chaque année un emplacement reconnu et hors des limites duquel les élèves ne pourront s’écarter sous aucun prétexte. Les élèves seront vêtus d’un caleçon de bain.

En 1804 on construit le premier bassin de natation à fond de bois à l’Ecole Impériale de Natation de Paris. Les fonctions allouées à la natation de l’époque sont diverses mais toutes utilitaires : militaire, hygiénique et thérapeutique, éducative aussi, mais du point de vue du corps. Il s’agit à cette époque de former un physique de soldat.

Le Journal des Débats : créé peu après les premières réunions des États généraux de 1789 par Gaultier de Biauzat, il relatait les procès-verbaux officiels des débats de l'Assemblée nationale sous le titre de Journal des débats et des décrets.

Le 29 août 1789, le titre est acheté par François-Jean Baudouin, imprimeur officiel de l'Assemblée nationale, qui le cède aux frères Bertin en 1799. Sous la forme d'un hebdomadaire, puis d'un quotidien, il est dirigé pendant près de quarante années par Bertin l'Aîné et appartient longtemps à la famille Bertin.






 

Plus drôle : Des Bœufs dans un magasin de porcelaine :

La Gazette de France du 9 septembre 1804 (23 fructidor an 12) relate une aventure arrivée dans le quartier du Marais à Paris. Depuis huit ou dix mois, aucune nouvelle de ce quartier. Mais ce jour-là les communications entre ce quartier et les autres parties de Paris sont rétablies grâce à cette anecdote.

Un troupeau de bœufs passait rue du Temple à l’entrée de la nuit. On les conduisait probablement à l’abattoir. Mais alléché par des odeurs d’un tas d’ordures, le troupeau refusa tout à coup de bouger. Les coups de bâton distribués à ces pauvres bêtes, les cris qu’on aura poussés autour d’eux…et les animaux effarouchés, ne sachant plus où donner de la tête se précipitèrent en masse dans un magasin de porcelaine. Une pyramide de faïence et de porcelaine, plusieurs rayons chargés, se retrouvèrent par terre en mille morceaux… « Les dégâts sont évalués à 12 ou 15000livres » !!

 

Les ordures étaient la plupart du temps jetées dans les rues par les fenêtres. Une ordonnance du lieutenant de police de Paris de 1780 déjà essayait de gérer les ordures des rues de la ville : »Il est nécessaire de défendre de porter les ordures dans la rue à quelque heure que ce soit ; d’ordonner de les garder dans des paniers jusqu’à l’heure du passage du tombereau et de mettre à l’amende toute la maison au bas ou en face de laquelle il se trouvera un tas d’ordures. On dit toute la maison car dans ce cas tous les locataires doivent être solidaires l’un pour l’autre. Alors le tombereau passera avec une sonnette assez forte pour se faire entendre aux étages supérieurs…. » (archives nationales –encyclopédie méthodique article de jurisprudence 1791)

L’Homme a toujours fait des déchets et a toujours eu du mal à s’en débarrasser. En 1185 le roi Philippe Auguste devant l’ampleur du problème et ses odeurs dans Paris ordonne de paver les rues principales et de creuser des canaux et fossés centraux pour nettoyer certains quartiers. Chaque souverain va s’atteler à la tâche. (qui est aussi une tache !!). Nos ordures et leur gestion font partie de notre Histoire.

En 1870, Louis Pasteur met en évidence le lien entre l'hygiène et la santé. Il faudra attendre 1884, et Eugène Poubelle, Préfet de Paris, qui ordonne le dépôt, devant les portes, des ordures ménagères dans des récipients spéciaux munis d'un couvercle. Elles ne sont alors plus éparpillées dans la rue avant d'être ramassées par les services municipaux. La poubelle est née !







Sources : En fouillant les Archives- Historia Hors Série 49 M1857--/www.herodote.net/Tous_a_l_eau_-synthese-2050.php

--BNF Gallica----Le Vicomte de Courtivron, Traité complet de natation, application a l’art de la guerre, 1824.

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