lundi 24 mai 2021

Les Vallabrixois dans la tourmente révolutionnaire

Les Vallabrixois dans la tourmente révolutionnaire

 













La Révolution va bouleverser les habitudes religieuses de nos campagnes. Nos élus essaient de gérer au mieux la période de la Terreur et la déchristianisation qui s’opère dans un vent de radicalisation et d’intégrisme,  alors que nos campagnes restent très attachées aux pratiques religieuses qui ont rythmé la vie de tous les jours depuis des siècles.

L’église de Vallabrix est transformée en Temple de la Raison comme un peu près partout, un prêtre (Jean Paul Marie Reboul) assermenté y dit la messe. « ….Déclarons que la Raison et la Vérité sont les seules idoles que nous vouloir adorer et que nous ne voulons reconnaître d’autres cultes que celui qui leur est dû…et faisons don à la Patrie de tous les ustensiles et argenteries de notre église…. ». La cloche aussi partira.

Le Conseil Municipal va demander au curé en titre l’autorisation pour un prêtre réfractaire de dire la messe certains jours, permission accordée. Cependant le desservant ne veut pas loger l’instituteur au presbytère devenue maison commune ! ! Et on répare les croix de chemin. Il est vrai qu’elles avaient un rôle religieux mais aussi pratique : elles annonçaient et délimitaient les entrées du village, des quartiers, les voyageurs ne savaient pas forcement lire les bornes en bois ou en pierre.

 Le prieuré sera vendu (An IV-1796) comme Biens nationaux : Mathieu Capion de Nîmes achète la maison claustrale et le jardin pour 2016 livres, Pierre Roche de la Bastide d’Engras acquiert les terres du prieuré en 1791 pour 130700livres (4 salmées 33 eminées 26 vertizons – archi dép de l’Hérault). En 1792 des catholiques d’Uzès viennent se réfugier dans notre village et dans la commune de St Hyppolyte. Signe qu’un calme relatif régnait chez nous !

Deux frères capucins vallabrixois prêtent serment républicain à Vallabrix : André Gay ex frère Barnabé de Valabris, et Hilaire Guiraud ex frère Etienne de Valabris ; leurs familles nous  suivront jusqu’au 20ème siècle.

 Les Gay sont arrivés sur notre village dès 1601, puis autres traces en 1667 avec Charles (1646-1721) qui se marie avec la fille du viguier de Vallabrix Marie Boucarut. Il arrive de Cabrières près de Nîmes. Un de leurs enfants Jean (1668-1749)(époux de Jeanne Fabre) sera le propriétaire du moulin à huile du compoix de 1727-28. Un frère de Jean, André,  sera consul du village en 1682. Au moins 11 enfants pour Jean et Jeanne dont André né en novembre 1711, frère Barnabé de Valabris. Du côté maternel, les Fabre maîtres de postes et bourgeois à Valliguières. La dot de Jeanne Fabre a-t-elle servie à acheter le moulin à huile ?

Barnabé-André prête serment de liberté-égalité le 15 septembre 1792 et devrait toucher une pension de 500 livres/an. Il semble que sa pension ne lui sera versée que le 1er vendémiaire an IV (liste des pensionnaires). Il refait soumission aux lois exigée par le décret consulaire du 7 nivose An VIII(1800) Le 13 brumaire an IX(1801) il se fait délivrer un certificat de non-émigration par la municipalité de Saint Laurent la Vernarède (canton de Cavillargues) et dit n’avoir rien touché de son traitement depuis l’an II. Un jugement du tribunal de Première Instance d’Uzès se prononce à la demande de Jean Gay sur l’absence d’André Gay père et d’André Gay fils—jugement le 15/1/1807. Jean Gay frère ou neveu ? Il est probable qu’André-père est décédé à cette date étant donné son âge. A ce jour nous n’avons pas trouvé traces d’André-fils.

 Le second capucin vallabrixois qui prête serment républicain est Hilaire Guiraud, frère Etienne de Valabris. Il est né le 1er mai 1743, profès en décembre 1760, et vivant dans une communauté religieuse de Beaucaire. Il revient à Vallabrix et est en février 1801 le préfet l’autorise à prendre le poste de greffier (secrétaire de mairie) de Vallabrix. Nous perdons sa trace après cette date. Nous avions déjà un Guiraud notable consulaire en 1681.

 L’exercice de la religion était réglementé : les prêtres assermentés recevaient théoriquement douze cents livres dans les paroisses de moins de mille habitants, un peu plus dans les autres. Les évêques assermentés aussi recevaient un salaire, douze mille livres/an, ce qui était peu par rapport à leurs revenus antérieurs.(de 5 à 6 fois moins selon les cas). Tous devaient évidement afficher un zèle révolutionnaire sous peine de suspension. Les non-assermentés n’étaient pas payé et devaient quitter leur paroisse, se cacher, exercer leur ministère clandestinement ou partir à l’étranger.

Un des serments des prêtres ou évêques assermentés 1790 « Je jure de veiller avec soin sur les fidèles de la paroisse (ou diocèse) qui m’est confiée, et d’être fidèle à la Nation, à la Loi et au Roi et de maintenir de tout mon pouvoir la Constitution décrétée par l’Assemblée Nationale et acceptée par le Roi. »

Pas moins de 12 serments différents selon le moment : en 1793 : »Je jure d’être fidèle à la Nation de maintenir de tout mon pouvoir la Liberté, l’Egalité ou de mourir à mon poste ».

 Notre prieur Jacques Montagnon refuse de prêter serment et prend la fuite. Il sera tué en juillet 1792 dans la commune des Vans avec d’autres religieux.

 Nos élus pourtant républicains de « la Montagne » donc pro-robespierre sont jugés « manquant d’énergie et de lumière ». Ils seront limogés par les responsables parisiens dont le funeste sieur Borie. Certains seront emprisonnés pour des motifs futiles et seront sauvés par la mort de Robespierre (1794).

 A Vallabrix le 12 février 1804 (22 pluviose an XII) les élus se posent la question des réparations de l’église et du remplacement des objets disparus : le pavé, blanchiment des murs, un missel, chasubles, devants d’autel, bénitier et son goupillon, purificatoires, linge…. Le texte ci-après en fait l’énumération. Mais nous n’avons pas le financement.

Il faudra attendre 1813 pour que le préfet intime l’ordre de réparer l’église et 1822 pour qu’une somme de 100 frs soit votée au conseil de Fabrique pour l’achat d’un ostensoir, d’un catafalque…. Le manque de religieux après la Révolution va obliger à se partager les desservants entre plusieurs communes et pousser l’enseignement vers une laïcisation. Mais là il faudra du temps, des enseignants formés, des bâtiments, une évolution des mentalités….


Sources et pour en savoir plus : Bulletin du Comité Chrétien p68 Gallica – archives municipales de Vallabrix –archives départementales du Gard—Couradou nov-déc 2012 1 et 2 – Couradou décembre 2015 médiathèque ou site Vallabrix-- 

vendredi 14 mai 2021

Les Saints de Glace (relire)

 Les Saints Cavaliers ou les Saints de Glace -


Il faut remonter jusqu'en 500 ans après notre ère pour retrouver les premières traces de ces croyances liées aux saints de glace. À cette époque, les gens priaient saint Mamert pour qu'il protège les cultures et les plantations. N'obtenant pas toujours gain de cause, ils constatèrent que le temps se dégradait, cette baisse des températures intervenant toujours à la même période et pouvant aller jusqu'au gel. Initialement, ce furent saint Mamert (archevêque de Vienne), saint Pancracesaint Servais et saint Urbain les premiers saints de glaceLe 11 mai, saint Mamert introduisait les trois jours des Rogations qui précédaient immédiatement le jeudi de l'Ascension. Lors de ces fêtes religieuses, les paysans se retrouvaient et récitaient, au cours de processions paroissiales, des prières pour protéger les cultures et les plantations et mettre fin aux calamités naturelles. Pour les paysans, le patronage des saints qui avaient la réputation d'apporter le froid et la gelée, signait l'ultime sursaut de l'hiver.
Si le nom des saints de glace a changé, les dates quant à elles restent fidèles aux origines. Il s'agit des 11, 12 et 13 mai. Une quatrième date, le 25 maiest souvent évoquée et correspond au vieil adage : Mamert, Pancrace, Servais sont les trois saints de glace, mais saint Urbain les tient tous dans sa main. 

(Saint Mamet 1878- Littel pictoral Lives of the Saints BenzigerBrothers wikipedia)

Ces saints ont chacun non seulement leur date mais également leur dicton. Le 11 mai, Attention, le premier saint de glace, souvent tu en gardes la trace. Le 12 mai, Saint Pancrace souvent apporte la glace, et le 13 mai, Avant saint Servais point d'été, après saint Servais plus de gelée. Le 25 mai, qui n'est pas un saint de glace mais qui y est rattaché, indique : Mamert, Pancrace et Servais sont des saints de glace, mais saint Urbain les tient tous les trois dans sa main.
Le bon saint Boniface, entre en brisant la glace. (Dicton populaire). Dans certaines régions se rajoutent d'autres saints de glace, comme saint Boniface, célébré le 14 mai en Lorraine, Alsace ou encore en Ligurie (Italie du Nord), saint Yves, le 19 mai et Saint Bernardin, le 20 mai.
Mais vous aurez beau scruter votre calendrier, vous ne dénicherez aucun saint Mamert, Pancrace, Servais ou Urbain... Et c'est normal. En 1960, l'Église catholique a décidé de "remplacer" les saints associés aux inquiétudes agricoles par d'autres saints et saintes qui n'auraient aucun lien avec ces croyances populaires, réminiscences de paganisme ancestral. Voilà pourquoi, dans le calendrier actuel, le 11 mai, on fête les Estelle au lieu des Mamert, le 12 ou 13 mai, les Achille au lieu des Pancrace, le 13 ou 14 mai, les Rolande au lieu des Servais et le 25 mai, les Sophie au lieu des Urbain.
Lors de l'apparition de la croyance des saints de glace, une mini-vague de froid printanier apparaissait une année sur deux, au cours du mois de mai, au nord de la Méditerranée où l'on observait alors une chute des températures nocturnes et matinales.
Poussières d'étoiles ?
Certains avancent une explication astrophysique et scientifique au phénomène de la quinzaine des saints de glace. Chaque année, à la mi-mai, l'orbite de la Terre arriverait dans une zone de l'espace où les poussières stellaires, plus importantes, feraient obstacle aux rayons du soleil et provoqueraient une baisse significative des températures. Une explication infirmée par le fait que les astronomes ne détectent aucun nuage de poussières de ce type sur la trajectoire de la Terre, même avec des instruments très sensibles comme les miroirs de télescopes spatiaux et les instruments de la Station spatiale internationale. 
Mais, comme chaque année ou presque, l'hiver n'est pas tout à fait fini. Sous nos latitudes, les bouffées de chaleur printanière ne doivent pas faire oublier qu'un retour de bâton, la pluie, le froid, voire le gel, sont toujours possible jusqu'à la fin du joli mois mai, après le dernier jour des saints de glace, le 25. Et ce, même si le réchauffement climatique semble atténuer de tels épisodes.
Qu'en est-il au juste de ce phénomène météorologique habituel, éloigné des préoccupations des urbains mais bien connu des paysans et des jardiniers expérimentés ?

En réalité, sous nos latitudes moyennes de l'hémisphère Nord où le courant de l'Atlantique Nord et les déplacements de l'anticyclone des Açores provoquent de fortes turbulences, le mois de mai correspond à une période où, si l'hiver est fini, le passage de fronts froids, amenant de l'air du nord, se produit encore de temps à autre. En l'absence de vent, en cas de ciel dégagé, il est normal d'avoir une baisse importante des températures, surtout la nuit, accompagnée parfois de gelées tardives, même si la tendance est à la hausse. Les archives de Météo France montrent que les températures sont contrastées sur ces périodes, avec des possibilités de gel même en juin.

« Quand la Saint-Urbain  est passée, le vigneron est rassuré »
 « À la saint Urbain s’il fait beau, on le porte en procession. S’il gèle, les vignerons fâchés le jettent le cul dans les orties. » "

Saint Georges Hans Schaufelien 1508
British Museum
Dans les régions plus méridionales, les dernières gelées printanières ont lieu en avril, d'où les dictons d'autres saints météorologiques appelés déjà par Rabelais « saints gresleurs, geleurs et gasteurs de bourgeons .

Dans notre Midi, on invoque les Saints cavaliers ou Saints Chevaliers : saint Georges (23 avril), saint Marc (25 avril), saint Eutrope (30 avril), saint Philippe ou fête de la Sainte Croix (3 mai) et saint Jean Porte Latine (6 mai). Leurs noms ont des diminutifs en langue d'oc : JorgetMarquetTropetPhilippetCrozet et Joanet. Le dicton « Marquet, Georget et Philippet sont trois casseurs de gobelets » signifie que la grêle ces jours–là est néfaste pour la vigne, donc aux gobelets de vin. À Béziers on craint plus particulièrement saint Georges (23 avril), saint Marc (25 avril) et saint Aphrodise (28 avril).

Un dicton concerne deux d'entre eux : « Saint-Georges et Saint-Marc sont réputés saints grêleurs ou saints vendangeurs. » Dans les Landes, Marc, Vital (28 avril) et la sainte Croix sont appelés « les trois marchands de vin » car ils correspondent à une période critique pour la vigne. Dans le Gard, les quatre cavaliers (correspondant au dicton dialectal « Jorget, Marquet, Croset e Tropet son de maissants garçonets ») sont souvent confondus avec les saints de glace.
La période des Saints cavaliers va généralement du 23 avril au 6 mai alors que la lune rousse va généralement du 5 avril au 6 mai.
« Gelées de Saint-Georges, Saint Marc, Saint Robert, récoltes à l’envers » - « Entre Saint Georges et Saint Marc est un jour d’hiver en retard « 
Chaleil (dans « La mémoire du village ») nous dit « on disait d’eux : « Aqui li quatre cavaliers e la vielha per li battre » (voici les 4 cavaliers et la vieille pour les battre)-parce qu’ils amenaient souvent les gelées tardives. » (La Calmette-Gard)

Quand il pleut le jour de la saint-Georges, sur cent cerises, on en a quatorze  et quand saint Marc n'est pas beau, pas de fruits à noyaux."

mardi 4 mai 2021



  Amadouvier

 L’amadouvier est bien connu de nos garrigues et de nos jardins. Il suffit de lever le nez lors de nos promenades.

Esco en Languedoc, escolo en Provence, c’est un champignon, un polypore (fomes fomentarius) arrimé, collé aux troncs des arbres avec une préférence pour les hêtres et les chênes vivants ou morts, des arbres fatigués. Une blessure sur le tronc et il s’est implanté. Il peut atteindre jusqu’à 40 cm et 2 kg. Les plus vieux abritent des colonies d’insectes. Son nom latin Fomes Fomentarius indique ses usages très anciens : "les brindilles qui alimentent le feu" et "pansement, topique, calmant"

Nos anciens avaient découvert effectivement plusieurs usages à ce champignon, en particulier combustible pour allumer un feu. La présence de foyers organisés, cercle de pierre, charbon…, indique que l’usage du feu remonte à une époque très reculée, probablement au moins 500 000 ans. Récupération d’un feu accidentel, ou naturel, notre enfance a été bercée par des bandes dessinées qui parlaient de la Guerre du Feu !!

Mais plus sérieusement des fouilles archéologiques ont montré des « briquets » de la période -18 000 ans qui prouvent une maîtrise du feu. En 1991, un homme du chalcolithique (âge du cuivre) vieux de 5300 ans est retrouvé dans un glacier autrichien avec sur lui un morceau de pyrite, un silex et un champignon l’Amadouvier.

L’amadouvier était ramassé, découpé en tranches, débarrassé de sa cuticule qui l’entoure : sa chair brune rouille était ainsi mise à nu. Elle-même découpée en fines lamelles, battues avec une pierre ou plus tard avec un maillet pour les rendre molles. Pour faciliter leur embrassement, on pouvait les tremper dans du salpêtre ou du chromate de plomb. On pouvait aussi la cuire dans de l’eau avec de la cendre de bois. (Vers 1840 l’amadou sera remplacé par une mèche de coton trempée dans du chromate de plomb).

Et elles étaient prêtes pour recevoir une étincelle qui les rendrait incandescentes. Cette étincelle était produite par le frottement d’une pierre de silex contre un fragment de  pierre comme la marcassite, plus tard d’acier comme sur la photo ci-contre, une pièce d’acier avec deux encoches pour une bonne prise en main.  C’est l’ancêtre de nos briquets modernes, mais là il fallait endurance et force pour obtenir un résultat. (www.cours-la-ville.fr.nf/le-feux-au-moyen-age)/

Un lien en français avec le verbe « amadouer » ? Effectivement, les mendiants au Moyen Age se frottaient le visage avec un bout d’amadouvier, pour se jaunir la face et provoquer ainsi la compassion et la générosité.

Les artificiers s’en servaient aussi car sa combustion lente et régulière ne dégageait pas de fumée.

Ses qualités hydrophiles en font un allié des pêcheurs pour conserver leurs appâts au sec, posés sur des lamelles d’amadou. Sa chair souple a servi et sert encore dans certains pays pour la confection de vêtements, chapeaux…remplaçant le feutre de laine. La chasuble de l’archevêque de Fribourg aurait été réalisée en tissu d’amadou.

Lors de l’exposition universelle de 1862, des vêtements, des casquettes en amadou étaient présentés.

L’amadou aurait aussi son utilité pour soigner des cors aux pieds, les ongles incarnés !

Ce champignon aura aussi une utilisation en médecine et en pharmacie. L’amadouvier disparait du Codex seulement en 1937 ! On en trouve encore dans les musées d’hôpitaux ou de facultés de médecine, pansements, bocaux…

Sa texture cotonneuse donna l’idée de s’en servir pour arrêter les hémorragies. L’amadou y gagna le surnom d’ »agaric des chirurgiens » ou parfois « agaric de Provence », (parfois de « mèches d’Allemagne » utilisées par les artificiers).


(Pharmacie portative de 1863 contenant un pansement en amadou conservée au Musée de la Pharmacie de Montpellier - (cliché : B. Roussel)).

Hippocrate au 5ème siècle avt notre ère proposait de placer des morceaux d’amadou incandescents sur la peau près de l’organe à soigner. Un médecin byzantin Paul d’Egine dans son livre L’Epitomé mentionne l’amadou pour « cautériser la région de l’estomac ».

Sauveur François Morand (1697-1773) chirurgien en chef des Invalides, chargé de vérifier l’efficacité de l’amadou, écrit un mémoire consacré aux « moyens d’arrêter le sang des artères sans le secours de la ligature ». L’amadou permet des amputations, des opérations de l’anévrisme, du filet de la langue, de fistule…. Boissier de Sauvages en 1756 nous dit que l’amadou est utilisé depuis fort longtemps pour arrêter les hémorragies. Silvain Brossard, autre chirurgien, sera d’ailleurs récompensé par le roi Louis XV en 1751 pour son travail sur l’amadou.

Garidel signale l’agaric de Provence dès 1715. Pierre Du Verney en 1702 propose de mettre à l’orifice de la plaie une « mèche d’Allemagne », c’est-à-dire un morceau d’amadou.

Brossard raconte qu’il avait traité deux cas avec succès : un cavalier du régiment de La Rochefoucauld à l’artère radiale sectionnée par un coup de sabre et un laboureur du Berry amputé d’une jambe. Cette expérience avait peut-être pour origine un bûcheron blessé avec sa hache avait arrêté le sang au moyen d’un morceau d’amadouvier se trouvant à portée de sa main.

Dans les années 1950, dans les campagnes allemandes on utilisait encore ces pansements en amadou pour les petites coupures.

Autres usages : maux de têtes, règles douloureuses, problèmes urinaires, transpiration excessive, hémorroïdes en fumigation…. En Inde, il est connu pour ses propriétés diurétiques, laxatives et toniques. En Extrême-Orient, il traitait les crises de foie et certains cancers.


Sources et pour en savoir plus : www.aujardin.info/champignons/fomes-fomentarius.php

-- www.persee.fr › doc › pharm_0035-2349_2002_num_90...—Hubert Delobette Alice Dorques Trésors retrouvés de la Garrigue  édit Papillon Rouge Isbn 2-9520261-0-6--- www.cours-la-ville.fr.nf/le-feux-au-moyen-age---Bertrand Roussel Sylvie Rapior Colette Charlot ChristianLouis Masson Paul Boutié  Histoire des utilisations thérapeutiques de l’amadoucier Persee internet-- /www.futura-sciences.com/planete/dossiers/botanique-decouverte-amadouvier-218/page/4/