jeudi 24 mars 2022

 

La longue marche de la démocratie :

 

Avec le roi Louis-Philippe un commencement de régime parlementaire s'installe. Après les affrontements des "Trois Glorieuses" de 1830, le roi nouvellement installé, comprend qu'il est indispensable et urgent de réformer l'Etat. En juillet 1831 les premières élections législatives de son règne ont lieu. Les droits de postuler et de voter sont encore étroitement encadrés. Evidemment les femmes en sont exclues

Pour être candidat il fallait payer au moins 500 frs d'impôts directs et être âgé de 30 ans. Précédemment sous Charles X, le postulant devait avoir 40 ans au moins et payer 1000 frs d'impôts ce qui limitait très largement les candidatures.

Le droit de vote de 1831 était aussi restreint : 200 frs de contributions directes au moins ce qui éliminait bon nombre d'électeurs potentiels en particulier dans les villages. Dans le canton d'Uzès, on enregistrait 9 électeurs à St Quentin la Poterie, 2 à Blauzac, 7 à Montaren, 1 à Serviers, 3 à Sanilhac, 1 à St Victor les Oules. St Siffret, Arpaillargues avaient aussi quelques électeurs.

 Vallabrix devra attendre 1842 pour avoir un électeur : Jean Pierre Xavier Foussat avec un peu plus de 900 frs d'impôts, qui n'était pas très représentatif de la population de notre village !! .

A la veille de 1848, seulement 2,4 % des Français sont électeurs, dix fois moins qu'en Angleterre.



Les électeurs étaient essentiellement des propriétaires, des négociants. Des notaires, des aubergistes, des marchands de bestiaux, de chevaux, de vin, quelques médecins, pharmaciens, des voituriers. Dans le canton d'Uzès un certain nombre de militaires à la retraite avec une bonne pension (1200 frs par an au moins et jusqu'à 5 ans de présence). Un concessionnaire de mine, image montante de l'enrichissement dans la deuxième moitié du 19ème siècle et un fabricant de fleurets image d'une noblesse en perte de vitesse. Quelques barons, comtes, les ducs de Crussol et d'Uzès....

Notre circonscription Uzès-Pont St Esprit était divisée en huit cantons : Remoulins, Roquemaure, Lussan, St Chaptes, Bagnols sur Cèze, Uzès, Pont St Esprit, Villeneuve les Avignon. Un territoire plutôt étendu, ce qui n'empêchait pas de voter malgré les distances : pour le canton de Bagnols en 1831 sur 114 inscrits seulement 33 absents.

Cette circonscription enregistrait en 1831 autour de 500 électeurs dont les 3/4 devaient se déplacer à Uzès pour voter. En effet la salle du Palais de Justice uzétien était le seul lieu de vote. Deux à trois jours étaient nécessaires pour départager les candidats. Pour les électeurs c'était jours de fête(s) : de toute la région on se regroupait, on louait une voiture pour venir à Uzès. Les pensions de famille ouvraient leurs portes pour l'occasion. Le commerce, les affaires prospéraient pendant ces trois jours. Les candidats-députés faisaient le tour des auberges, des hôtels où logeaient les électeurs. Promesses diverses, dîners offerts, tournées générales au café, cadeaux en tout genre..... Les notables, les entrepreneurs de la région se rencontraient à cette occasion, tirant des plans pour l'avenir, confortant leurs positions, leurs alliances. Les électeurs n'étaient pas dupes et jouaient "au chat et à la souris" avec les candidats députés, profitant de l’aubaine.

Il nous faudra un certain temps pour que tout un chacun ait le droit de vote. Pour les femmes se sera encore plus long. Alors soyons heureux de pouvoir s’exprimer, ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays.

 

 Souces archives municipales Vallabrix- Couradou septembre 2013 site de Vallabrix ou médiathèque--

lundi 14 mars 2022

Uzès et les lois Ferry




Uzès et les lois Ferry :      


Le 28 mars 1882, l’école primaire publique devient obligatoire et laïque sur l’ensemble de notre pays. (JO29 mars).

On y enseignera l’instruction morale et civile, la lecture, l’écriture, le français, la littérature française, la géographie et l’histoire plus spécialement françaises, quelques notions de droit et d’économie politique, quelques éléments de sciences naturelles, physiques et mathématiques, leurs applications à l’agriculture, l’hygiène, à l’industrie, dessin, modelage, musique, gymnastique (exercices militaires) pour les garçons et travaux d’aiguille pour les filles.

Les villes et villages s’organisent pour se doter de structures adéquates. Selon le règlement du 17 juin 1880 signé par Jules Ferry il nous faut « des maisons d’écoles spacieuses, aérées, éclairées, aménagées suivant les règles de l’hygiène »

A Uzès au 15 octobre 1882 nous avons 298 garçons et 279 filles scolarisés, soit 577 entre 6 et 13 ans. Les écoles publiques en reçoivent 388, les établissements privés 165 et 24 suivent leur scolarité à domicile. Environ 10 écoles publiques et privées tenues pratiquement toutes par des religieux, (catholiques et protestants),  situation qui perdurera jusqu’à l’ouverture du groupe scolaire Jean Macé en 1885.

Les élections municipales du 9 janvier 1881, dotent Uzès d’un conseil municipal républicain avec pour maire David Mossé, originaire d’Orange et de confession juive, ce qui est une nouveauté dans un contexte de petite guerre catholique-protestante. Maire jusqu’en 1888, il entreprend une transformation de l’enseignement dans la ville, et cela commence par bâtir un groupe scolaire. Le 14 février 1882, le conseil municipal se prononce sur le budget 83 et sur la construction d’une école. « Les écoles et les salles d’asile d’Uzès devront disparaitre, souvent insalubres, insuffisantes et contraires aux plans réglementaires ». « une instruction sans distinction de culte, à l’image de la société où nous vivons tous à côté les uns des autres, soumis aux mêmes devoirs, ayant les mêmes droits… ». Le rapport présenté par monsieur Coste est adopté à 9voix contre 3.

Le 8 avril le conseil municipal choisit pour cette construction les parcelles 639 et 640, section G du plan cadastral, situées sur le chemin de St Ambroix et appartenant à Gaston Amaud du village de Moussac. Prix 14 000frs. L’architecte nîmois Gustave Arnaud présente ses plans et devis aux conseillers municipaux le 5 mai 1883 et l’adjudication des travaux a lieu le dimanche 15 juillet 1883. La construction sera terminée en 1885. Réception provisoire le 15 septembre et rentrée scolaire en octobre. La réception définitive aura lieu le 24 septembre 1886.



1er étage—deux écoles non mixtes—trois classes pour chaque école.

 2ème étage—chambres—salle à manger-salon—

Ces plans ont-ils été présentés à l’Exposition Universelle de 1889 ? Le préfet du Gard en parle au sous-préfet d’Uzès le 16 juin 1888.

La dépense totale est évaluée à 250 000frs. On ne peut pas faire appel à la population déjà bien éprouvée par les ravages du phylloxera. On va emprunter à la caisse des Lycées, Collèges et Ecoles primaires 100 000frs puis 124 500frs en 1883, remboursables sur trente ans prélevés sur les revenus de la commune. Une subvention est demandée sur les fonds de l’Etat.

Comme c’est souvent le cas, le coût des travaux sera plus élevé et la subvention moindre que prévu. Le conseil municipal décide en mars et mai 1885 de réduire les frais de décoration des façades et du pan coupé, le gymnase et les ateliers dont celui de la forge ne seront pas construits. Les attaques de tout bord se propagent, on accuse le maire d’incurie, de faiblesse, de dilapider les finances de la ville et surtout de construire ce groupe scolaire par « haine du catholicisme » !! Le terrain est situé à l’une des extrémités de la ville et donc des élèves seront obligé de faire un long parcours… les préaux et les cours intérieures sont tournées au nord, donc au mistral… des devis modifiés sans l’autorisation du conseil municipal….

Pour la municipalité il s’agit de grouper « dans un même local et sous les yeux de mêmes maitres tous les enfants de la ville sans distinction de culte et de faire cesser par ce moyen toutes les rancunes et dissensions religieuses indignes de notre temps »…..

Le décompte des travaux eu 17 octobre 1885 sans les honoraires de l’architecte s’élève à 217 000frs, approuvé en conseil municipal à 10 voix contre une abstention.

Lors de la première rentrée scolaire le 1er octobre 1885, seulement 150 élèves sont présents sur les 500 enfants à scolariser sur la ville. (70 garçons et 80 filles)  Peu à peu la situation va s’améliorer : en 1902, 77 filles fréquentent le groupe scolaire, 155 en 1905 avec 5 classes. En 1903 on réfléchit sur la création d’un cours complémentaire pour les filles. Les garçons peuvent s’orienter vers le collège. Il faudra attendre février 1904 pour qu’un avis favorable soit donné à cette création.

Ce cours élémentaire prendra le nom de « collège d’enseignement général «  en 1964 et en 1970 il forme le « collège d’enseignement secondaire ».

Le bâtiment va se transformer au fil des ans pour répondre aux besoins d’une école moderne dans une société en pleine mutation. Une cantine, 10 classes, disparition des préaux couverts et construction de nouveaux bâtiments au nord, douches, WC aménagés, mur de séparation des cours démoli, salle de gymnastique, bibliothèque, salle audio-visuelle, …..

En 1966 le groupe scolaire prend le nom de Jean Macé, le fondateur de la Ligue Française pour l’Enseignement. Deux collèges, un lycée avec une branche professionnelle spécialisée dans les métiers d’art seront construits sur la commune, pour le plus grand bien de tous les enfants de l’Uzège et de familles.

 


Sources et pour en savoir plus : « Les Ecoles d’Uzès d Moyen Age au XXè siècle » Societé Historique de l’Uzège 1997—archives communales d’Uzès ; départementales du Gard

 

 




vendredi 4 mars 2022

Le French Kiss ou tout savoir sur le baiser

 

Le baiser Auguste Rodin www.boutiquesdemusees.fr/fr/art-europeen/le-baiser-auguste-rodin-resine-patinee-marbre/22751.html?gclid=EAIaIQobChMIqM2c0b-m8gIVzsLtCh38Jgn3EAQYCSABEgKAhfD_BwE

Le French Kiss ou tout savoir sur le baiser

Un peu de légèreté par les temps qui courent !!

Le baiser, tendresse, passion, affirmation d’un élan dans un couple…Lorsque vous embrassez votre partenaire, vous pratiquez une activité labiale dont l’étude scientifique se nomme la philamatologie, du grec ancien philèma qui désigne le baiser. Un nombre de muscles faciaux interviennent, deux pour un chaste bisou, 23 à 34 jusqu’à 112 si la passion est de mise !! Le muscle orbiculaire de la bouche  ou muscle du baiser, le plus important est comme une ceinture musculaire entourant les lèvres.. C’est la partie la plus sensible du corps qui comporte le plus de récepteurs du toucher.

De plus un baiser fougueux brûle deux calories par minute, alors pour perdre du poids, embrassons, embrassons !!

Lors d’un baiser, notre cerveau est fortement sollicité : sur les douze nerfs crâniens directement reliés au cerveau, cinq contribuent à transmettre les messages envoyés par nos lèvres, notre langue, nos joues, notre nez….

Dix millions à un milliard de bactéries la plupart inoffensives et appartenant à environ 278 espèces différents sont échangées lors d’un baiser passionné. Il serait possible de détecter de l’ADN de l’un des embrasseurs dans la bouche de l’autre jusqu’à une heure après un French Kiss !

On a calculé que dans cette activité, environ sont échangé 9 ml de salive, 0,7mg de protéines de première qualité, 0,18 mg de composés organiques divers, 0,71mg de lipides, 0,45mg de chlorure de potassium…

Que cela ne freine pas nos élans amoureux !

Qui pratique le French Kiss ? Une étude de 2015 sur 168 cultures différentes, seules 46 % d’entre elles sont adeptes du baiser romantique. Il semble qu’il existe une forte corrélation entre le French Kiss et la complexité de la société : plus cette dernière est complexe et plus la fréquence de ce type de baiser est élevée.

Des compétitions de baiser sont organisées : le record du plus long baiser date de février 2013, détenu par un couple de Thaïlandais Ekkachai Tiranarat et Laksana Tiranarat. Durée 58 heures, 35 minutes et 58 secondes !! Les gagnants sont repartis avec deux bagues en diamant et un prix en espèces. On ne sait pas si leur couple a survécu à cette épreuve !

Des textes sanskrits de 1500 avant notre ère évoquent le baiser ; le fameux Kama Soutra du 6ème siècle avant JC en mentionne différentes formes. Mais la plus ancienne représentation du baiser à ce jour, est celle des « Amants de Ain Sahri » provenant d’une grotte près de Bethléem en Israêl, âge estimé 12 000ans avant notre ère…

Certains animaux pratiquent quelque chose qui pourrait ressembler au baiser, du moins dans l’intention : reniflement, léchages, becquée, mais avec bien moins de romantisme. Quoique nos chats, nos chiens parfois n’hésitent pas à nous lécher, mordiller gentiment le nez, mais dans un but tendrement intéressé, demandes de câlins ou de nourriture !!

Sources : www.curieuseshistoires.net/11-faits-etranges-ou-amusants-sur-le-baiser/