jeudi 4 avril 2024

La Crise Viticole de 1907- Les Prémices

 

(www-berthomeu.com)

La crise viticole de 1907 – les Prémices
En Languedoc- XVIIe et XIXe siècle

(voir et revoir blog 18/10/2018)


Colbert et notre économie ont besoin d’un port sur la Méditerranée au débouché du canal des Deux-Mers. La construction de la ville de Cette ou Sète commence dans la seconde moitié du 17ème siècle, peu de temps après le démarrage de la construction du canal du Midi. Le roi Louis XIV octroie à la ville  à « toutes personnes » en 1673 « de bâtir des maisons, vendre et débiter toutes sortes de marchandises avec exemption du péage ». La ville était lancée et va prospérer grâce à la viticulture et ses dérivés. En 1680 nos vins partent de Cette vers la Hollande.
Avec l’accord de Colbert en 1666,  Pierre Paul Riquet met en chantier le Canal du Midi qui reliera la Méditerranée à l’Atlantique. On y pense depuis 1531, en vain. C’est un chantier gigantesque. Ce canal doit favoriser le transport des marchandises en particulier languedociennes, blé, vin, en évitant les voies terrestres. Ce sera un chef d’œuvre architectural, dont le fameux tunnel de Malpas. De nombreuses écluses dont celle écluse-escalier de Fontserranes (les neuf Ecluses) ou l’écluse ronde d’Agde. A chaque écluse ou pont, des ressources pour les villages tout au long du canal. Ce canal a aussi un intérêt politique et militaire. Essentiel à l’Etat il sera pourtant financé au démarrage du chantier par Riquet lui-même qui y perdra sa fortune et n’aura pas la joie d’inaugurer le canal en 1681, car il décède avant. Son fils, puis Vauban fignoleront l’ouvrage. Il faudra attendre 1810 pour que le canal passe à Carcassonne.
Le canal fera connaitre nos vins et dynamisera tout le secteur économique régional en sillonnant tout le territoire entre océan et mer.




Le canal du Midi, à la hauteur du village d'Argeliers transport de barriques

1709, c’est le Grand Hiver : le vin gèle dans les verres. Ce fléau touche toute la France, tuant un nombre considérable de Français et provoquant une pénurie alimentaire de grande ampleur. Mais notre littoral au climat plus doux est relativement épargné et nos vignes s’en sortent mieux qu’ailleurs. Nos vins vont être très demandés l’année suivante comme ceux de Frontignan, Lunel, Maraussan, Adissan, Pinet…. Dans un premier temps nos vins étaient surtout travaillés en « passerillage » c’est-à-dire en faisant sécher les raisins au soleil pour une surmaturation.

Les compoix de l’Uzège du 17ème siècle mentionnent les variétés des cépages : raisins rouges, terret (bourret), aspiran, calitor, muscat rouge, maroquin, picpoul, la lombarde et pour les raisins blancs, œillade, servan, petite et grosse clairette, olivette, picardan (cataroise)…. A Uzès une bonne vigne de un sesterée va donner 4 barrals, à St Victor les Oules, 6 barrals. (Un barral correspond à environ 57,13 litres, un sesterée, 16 ares). (Archives départementales du Gard –Inquisitions de 1551 F204 – archives communales d’Uzès Compoix 1515-1608 – Registre de Jehan Affortit archives privées Château de Garrigues). Les vins destinés à la distillerie sont faits avec des cépages tels que le bourret, le raisin-prune, l’aramon, le colombeau, le sadoule bouvier….…Une très grande variété des cépages dans notre région, mais la plupart pour faire des vins de chaudières, contrairement aux vins de bouche.
En 1710, le vin de St Georges d’Orques (Hérault) était commercialisé jusqu’en Russie. Actuellement ce vin a été reconstitué à l’identique, cépages comme l’œillade grise ou noire, date de récolte, vinification, élevage..
Après le « Grand Hiver » de 1709, le marquis de Lur-Saluces vient en Languedoc en 1711 pour rencontrer les vignerons. Un verrier de Frontignan lui propose une bouteille originale ; il l’adopte et la produit à Bordeaux à grande échelle sous le nom de la « bouteille bordelaise » en fait, « la frontignan » que l’on connait encore aujourd’hui. 


En ce qui concerne la bouteille torsadée de Frontignan, Hercule tordant la bouteille pour en extraire les dernières gouttes, c’est une charmante légende. Le vin de muscat est délicieux, mais en fait, cette bouteille serait l’œuvre d’un maitre verrier marseillais Charles de Queylar qui en déposa le brevet en juin 1912.(midilibre.fr/2012/06/03/le-modele-de-la-bouteille-de-muscat-aura-bientot-100-ans,511169.php)

Avec ce qu’il faut bien appeler l’industrie du vin et sa montée en puissance au 18ème siècle, nous allons couper un peu partout des forêts pour chauffer le verre de nos bouteilles. Près de chez nous à Dions, La Calmette....Dans d’autres régions on se servira de charbon de terre.

Déjà en 1731, on s’inquiète en haut lieu de « la trop grande abondance des vins » en Languedoc et il est interdit d’employer du fumier ou même de replanter des vignes sans autorisation. En 1750 les premières réglementations voient le jour : droit de plantation, de fumage, taille, sélection des cépages, ban des vendanges…
A Uzès en 1764 un maçon est condamné par les Consuls pour avoir fait entrer du vin dans la ville et ses tonneaux seront brûlés en place publique. (archives communales d’Uzès F). On s’était mis à planter des vignes dans des terres fertiles, profondes et non plus dans des terres exclusivement impropres à la production de blé. (voir Arthur Young dans ses « Voyages en France » 1788-1789). En effet avec légèreté, un décret royal de 1770 instaure une dispense pour le défrichement des terres incultes du Languedoc, relançant ainsi l’extension des vignobles dans notre région.
L’édit de Turgot de 1776 sous le roi Louis XVI autorise nos vins languedociens à circuler librement. Jusqu’alors les vins de Bordeaux étaient vendus avant nos productions. Nos Tavel, Chusclan, Lirac étaient particulièrement appréciés en Angleterre. Près de chez nous, les ports de Roquemaure, de l’Ardoise et de Pont St-Esprit embarquaient nos fûts vers Paris. Le futur président des Etats-Unis Thomas Jefferson en 1787 nous rend visite et fera connaitre nos vins comme les St Georges d’Orques, Vérargues…

vignes Vallabrix 2011 -photo collec privée
Mais la Révolution de 1789  et les guerres napoléoniennes vont casser nos exportations vers l’Europe, en particulier pour les vins de qualité. On a beaucoup planté et il faudra distiller pour écouler la surproduction. A cela s’ajouta, à la fin du XIXème siècle, le développement des chemins de fer qui permirent d’expédier plus facilement du vin aux mineurs et ouvriers, jusqu’au  nord de la France notamment, créant ainsi un  appel à cultiver encore plus de surface.

Au sein de la polyculture vivrière, le vin était encore le produit qui se vendait le mieux. Pourtant la médiocre qualité  de nos vins, de conservation difficile, la lenteur et les coûts de transports n’en faisaient pas un produit très vendable contrairement à nos eaux de vie. Le nouvel alambic du nîmois Edouard Adam dans la première moitié du 19ème siècle  permet la fabrication rapide et rentable de notre eau-de-vie qui va s’exporter dans toute l’Europe. Mais cette production entraine la culture d’un vin dit « de chaudière » de piètre qualité qu’il suffit de distiller en cas de surproduction. Donc encore une incitation à planter encore plus de vignes.


En cette fin du 18è et début 19ème siècle, on assiste à une course à l’invention de procédés de distillation. Nos ingénieurs sentent que l’eau de vie peut rapporter gros. C’est le dépôt de brevets le 8 mars 1797, par Philippe Lebon (1767-1804), ingénieur des Ponts et Chaussées, par ailleurs inventeur du gaz d’éclairage et du premier moteur à explosion, sur « une nouvelle manière de distiller », le 12 juillet 1802, Édouard Adam simultanément deux brevets pour « un nouvel appareil distillatoire » et « un procédé pour retirer du vin tout l’alcohol (sic) qu’il contient », le 25 avril 1802, Firmin Barne, de Nîmes déposant un brevet concernant « un appareil de distillation pour des esprits-de-vin » ; sans oublier le 25 juillet 1801, le professeur Solimani, professeur à l’École centrale du Gard, qui fait breveter un « appareil propre à la distillation des vins et à la formation des eaux-de-vie », le 25 janvier 1804, Antoine Barre, de Nîmes, dépose le brevet d’une « machine à distiller les vins et des marcs de raisins en même temps, sans que les produits s’en mêlent » (sic) ; le 22 février 1805, J.-B. Fournier, un autre Nîmois, fait de même avec « un appareil de distillation » ; le 27 avril 1805, c’est au tour d’un certain Henri Bruguière de se lancer avec un « appareil distillatoire perfectionné ». Le 18 août 1805, Isaac Bérard (1770-1819), bouilleur de cru de Grand-Gallargues,  un « nouvel appareil distillatoire », le 1er novembre 1805, Jean-Louis Fliekwier, de Cette, fait breveter « un moyen d’opérer facilement, et à peu de frais, la rectification de l’alcohol ». On en a certainement oublié…
L’œnologie apparaît grâce aux travaux de Chaptal auteur en 1807 de « L’Art de faire du vin ». Volonté évidente de rechercher la qualité. Mais ces nouveaux procédés de vinification vont transformer cette culture de la vigne en quasi-monoculture. Sélection des cépages, replantation, triage des grappes, séparation des récoltes selon nature et âge des vignes, stérilisation des fûts de chêne, élimination des lies trop importantes, construction de chais en pierre, le sécateur remplaçant la serpe, fumure….etc. Des grands noms s’intéressent à la vinification, Guyot, Louis Pasteur dont les travaux sur la fermentation constituent la base de l’œnologie moderne.
Mais devant une demande forte des villes qui rassemblent les neuf dixièmes des consommateurs de vin, on va plutôt s’orienter vers le rendement. D’où deux types de viticulture coexistant : celle qui prône la qualité et celle qui mise sur la quantité.
La plantation de cépages « grossiers » à fort rendement explose, gamay au nord, aramon dans l’Aude, le Gard, le Roussillon.
Dans l’Hérault la superficie des vignobles passe de 75 000 hectares en 1815 à 106 000 en 1852 et 220 000 hectares en 1874. En 1852, le vignoble de l’Hérault arrive en tête avec 4,3 millions d’hectolitres produits.
En 1840, le Gard, l’Hérault, l’Aude et les Pyrénées-Orientales totalisent 269 000 ha de vignes, en 1869, 457 000 ha. A ce moment-là le vignoble français compte en tout 2 441 000 ha.
On colore le vin avec du jus de mûre, de sureau, de poudre de cochenille ; le plâtre ravive son brillant, l’essence de muscade ou de tilleul ajoute à son arôme naturel. Les primes à la production et au transport sont calculées à l’hl, ce qui pousse à augmenter le volume du vin en le coupant d’eau. On chauffe les cuves à la vapeur pour obtenir un vieillissement artificiel. Le Languedoc se couvre de vignes, enfonçant un peu plus l’industrie drapière  qui perd une bonne part de sa main-d’œuvre.


Les chemins de fer et leur révolution active dans notre région vont exporter dès 1842 nos vins, encourager la plantation et la création de métiers annexes (tonneliers, industrie chimique, transports en tout genre, outillage… etc.). Paradoxalement, ce développement des communications ferroviaires aggrave chez nous la mévente céréalière par le jeu de la concurrence. Déjà la limitation des troupeaux de « bêtes à laine » fin 18ème-début 19ème siècle, avait fortement fait baisser la redevance de fumade, diminuant les étendues de cultures céréalières chez le paysan de moyenne montagne qui avait absolument besoin du fumier de mouton pour ses champs céréaliers. La vigne remplace le blé petit à petit. La bourgeoisie et la noblesse de l’après Révolution de 1789 orientent leurs placements d’argent plutôt vers les industries qui rapportent le plus, et les produits liés à la viticulture sont considérés comme quasi-industriels et extrêmement rentables. Tout est fait, tout nous entraîne vers une culture viticole trop importante.
La révolution industrielle de 1851 à 1881, augmente le pouvoir d’achat d’une partie de la population et multiplie par deux la consommation de vin. La société se transforme à grande vitesse, le paysan devenant ouvrier, les enfants n’épousant pas le métier du père, les mines et les constructions modernes (chemins de fer, pont, villes…) déplaçant, expulsant des familles de leurs terres… Et le monde politique qui danse d’un pied sur l’autre ! Le mot « alcoolisme » entre dans le langage médical.
En 1855, les vins de Bordeaux et de Bourgogne de qualité sont classés. Les pouvoirs publics interviennent en proposant des appellations. Mais le libre-échange de 1860 et la baisse du prix du transport poussent encore plus producteurs et négociants vers un choix productiviste et non qualitatif.


Sète le port du vin - Passion du vin

En 1868, la culture de la vigne apporte environ 73 % des revenus agricoles. Mais apparaissent les prémices d’une chute des prix : 1858, 1865-66, 1869, les marchés sont encombrés, même saturés, et les revenus baissent. Record absolu de la surproduction française en 1875, 83 millions d’hl, pour une consommation nationale de 50 millions d’hl environ. Quand arrive la crise du phylloxéra, les propriétaires manquent de capitaux pour faire face.  L’oïdium s’était déjà installé chez nous dès 1850. On le traitera avec du soufre, développant ainsi l’industrie chimique et le port de Sète.
Le vin est pour la ville de Cette (Sète) le principal élément de l’activité et de la vie industrielle de la ville. On va y transformer des vins de l’Hérault ou du Gard sans grand arôme en vin fin au bouquet et goût des crus célèbres. L’immense masse des consommateurs modestes peuvent se donner l’illusion du madère, du marsala ou d’autres produits vantés. A partir de 1863, le port de Cette va être importateur de vin d’Espagne, d’Italie.. ; en 1888 près de 4 millions d’hectolitres. C’est aussi la période où l’on va fabriquer le plus de vin artificiel à base surtout de raisins secs. Vers 1890 avec le renouveau des vignobles après l’épisode des maladies de la vigne, l’économie sétoise chute et la population passe de 37 000 habitants à 32 000.
La crise phylloxérique dans le Gard arrive en 1863. Le professeur en pharmacie Emile Planchon de Montpellier découvre en 1868 ce puceron américain, le phylloxera Vastatrixaire. En vingt ans la plus grande partie du vignoble du Bas-Languedoc est détruite. L’Hérault en subit les attaques surtout de 1873 à 1881. Dans ce département, en 1882, la superficie du domaine viticole est tombée à 49 644 hectares. Dans l’Aude, en 1884, 74% du vignoble est touché.
Pour faire face à la maladie, on submerge les vignes, on emploie des insecticides, la fumigation à la corne de sabot…. A Roquemaure près de chez nous, un propriétaire, Maximilien Richard en 1868 achète à Rome les reliques de Saint Valentin pour nous protéger de ce fléau. Les tout nouveaux vins des sables comme en Camargue sont moins touchés car le puceron ne peut se cacher et creuser dans le sable.

 (port de Sète-quai Vauban-1900)
Et on replante. On essaie des cépages américains, des vignes françaises greffées. Des nouveaux noms de plans apparaissent : noah, clinton, othello… Pierre Viala professeur d’agriculture à Montpellier essaie des pieds de vigne sauvage qui poussent en terre calcaire. Des dépenses supplémentaires  auxquelles il faut faire face : plus d’engrais, multiplier les travaux de labours (quatre ou lieu de trois), soufrages, sulfatages…. Les vignes américaines sont sujettes au mildiou. On le traitera avec un mélange de chaux et de cuivre, la fameuse bouillie bordelaise. Puis ce sera au tour du black-rot, autre champignon qui détruit les récoltes. Nos vignes sont fragilisées, mais notre industrie agroalimentaire fleurit. Et le vigneron prendra l’habitude de traiter sa vigne avec des produits chimiques qui sentent bon le progrès.
Le Président Mac-Mahon (1875) a ce jugement sur les populations du Midi : « ils n’ont point de discipline, ils ont fait fortune trop rapidement et ils sont insupportables ; tout cela change et le phylloxéra qui les ruine va les mette à la raison.. ». Un homme politique plein de miséricorde !!!
La plantation des vignobles descend dans les basses plaines. Les récoltes insuffisantes du fait des maladies font monter les prix de vente et de grands domaines se créent là où l’argent ne manque pas comme dans le domaine des Salins du Midi. Les historiens parlent de « viticulture capitaliste » en cette fin de 19ème siècle.

 Le Monde illustré n° 674, 1870, l'administration fait répandre dans la Seine les vins falsifiés saisis aux Entrepôts de Paris-wikipedia
Les raisons de la crise viticole : 

Fraude ou surproduction ? Certainement les deux. Mais chacun campe sur ses positions. Le gouvernement radical soutient que la crise viticole vient de la surproduction des vins du Midi, les producteurs pensent au contraire que la fraude en est la cause. Déjà le 12 décembre 1893 à Montpellier une manifestation et une pétition qui réunissent des milliers de signatures pour demander la fin de la fraude et des vins falsifiés. Des appels à faire grève des impôts, des élus qui menacent de démissionner de leurs mandats… le pays gronde.
A partir de 1892 en effet, le plus gros de la crise sanitaire passé, la superficie des vignobles, à nouveau, se développe de 167 300 h à 192 000 en 1901 dans l’Hérault. Les prix du vin sont particulièrement rémunérateurs grâce à des lois protectionnistes et incitent à la plantation. La production augmente à nouveau, autour de 79 % en 1890 à 1914 : accroissement de la superficie mais aussi rendements plus élevés souvent au détriment de la qualité. En moyenne de 1894 à 1914 les rendements à l’hectare passent de 42,1 hl  à 66,1 hl. Les vins de plaine supplantent les vins de coteaux souvent de meilleure qualité gustative.
Charles Gide, notre économiste uzétien, est très critique devant la gestion de la crise : « on planta tout en vigne, on arracha les mûriers, on coupa les bois, on retourna les prairies, on dessécha les marais, on laboura tous les sables de la Méditerranée où jusqu’à alors on n’avait trouvé que du sel et des coquilles…Le gouvernement non moins imprévoyant que les viticulteurs, s’associa à cette furie de plantation et l’encouragea en dégravant de l’impôt foncier pendant cinq ans toutes les plantations nouvelles et cette loi folle est encore en vigueur… ».

Beaucaire 1901
Nouvelle crise de surproduction nationale entre 1901 et 1909. Dans le Midi, la production est passée de 20 à 50% de la production nationale, la vigne est maintenant cultivée essentiellement en monoculture chez nous. Le Languedoc, plus généralement les départements du Midi sont gravement touchés car leur économie s’appuyait en grande partie sur la viticulture et ses métiers annexes.
A partir de 1903, des conflits éclatent, beaucoup de petits exploitants et d’ouvriers viticoles se retrouvent dans une misère noire. La baisse du prix de vente provoque la diminution de moitié des salaires et la réduction du temps de travail. Le relèvement artificiel du cours du vin de 1903 n’a aucune répercussion sur les rémunérations car les gelées de printemps conduisent au licenciement des personnels.
Et la franchise douanière favorise l’entrée des vins étrangers, algériens, espagnols, grecs.
Les causes de la crise sont multiples : les importations de vins étrangers, et surtout l’offre française dépassant largement la consommation de bouche nationale, peut-être aussi la fabrication de vins artificiels avec la fraude au sucrage et mouillage, et les prix de vente chutent. Le vin devient moins cher que l’eau : à Carcassonne en 1900 des cuves de vin sont répandues pour éteindre un incendie !
On distille du vin pour en faire du carburant. En 1902 une course automobile à alcool de vin est organisée dans l’Hérault. En 1900 la récolte est exceptionnelle, production nationale de 68 millions d’hecto. Mais les négociants préfèrent les vins de substitution : vins élaborés à partir du sucre de betterave, vin de repasse, vin d’Italie, d’Espagne, d’Algérie. Gaston Doumergue député du Gard déclare en 1901 « on a planté beaucoup de vignes, on a négligé de planter en même temps assez de consommateurs ».
1907 n’est pas loin ; nous en parlerons dans une prochaine chronique



port de St Gilles début 20ème siècle 

Sources :www.languedoc-wines.com/fr/languedoc-decouverte/histoire-et-confreries/elements-historiques--www.canaldumidi.com/Chronologie.php--www.inrap.fr/dossiers/Archeologie-du-Vin/Histoire-du-vin/Moyen-Age-Culture-et-societe#.W6jkLPZuKM8-- Archives départementales du Gard –Inquisitions de 1551 F204 – archives communales d’Uzès Compoix 1515-1608 – Registre de Jehan Affortit archives privées Château de Garrigues).—La Marseillaise 12-11-2013--www.jaimemonpatrimoine.fr/fr/module/81/662/la-route-du-sel-de-fecamp-a-sete-en-passant-par-terre-neuve--www.lamarseillaise.fr/sports/4951-sete-une-ville-champignon
----www.midilibre.fr/2013/10/16/la-fete-du-port-de-saint-gilles-,770542.php----www.sete.port.fr/fr/le-port/un-peu-dhistoire—Photos La Passion du Vin/www.lapassionduvin.com/forum-- Cpa - Beaucaire - 30 - Quai Du Port - Peniche – Tonneaux----www.centerblog.net/societe/204113-6580652-boissons-cocktails-etc-histoire-de-la-vigne-et-du-vin--www.berthomeau.com/article-et-vous-faites-quoi-maintenant-on-les-ecrabouille-meurtrir-la-grappe-115278148.html



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samedi 17 février 2024

 Amis lecteurs -- 


Les suites compliquées d'une opération me rendent l'écriture et la lecture difficiles. Je prends quelques jours ou semaines de vacances. 

A très bientôt ....

dimanche 4 février 2024

Les ballons-courrier de 1870

 

 

Le ballon Neptune sur la place Saint-Pierre, photographié par Nadar.

Les ballons-courrier

Ou ballons montés

1870 Paris. Du 19 septembre au 28 janvier 1871, la ville de Paris est assiégée par les Prussiens. Comment communiquer avec l’extérieur ? Les ballons postaux vont permettre d’acheminer le courrier, soit environ 2 à 3 millions de lettres avec l’envoi dans les airs de 67 ballons. Lettres de particuliers mais aussi dépêches, informations essentielles militaires, civiles…. Ainsi le 30 novembre 1870 les soldats français essaient de briser le siège de Paris pour de lourds bombardements. Mais ils ignoraient la défaite de notre armée de la Loire à Beaune-la-Rolande deux jours plus tôt. Une information cruciale qui par sa méconnaissance va entrainer plus de 9 400 morts chez nous et 3500 du côté prussien. Une guerre se joue souvent par une bonne transmission des informations.

Mais l’historien est particulièrement intéressé par les courriers envoyés aux familles. Ils vont nous renseigner sur le quotidien des Parisiens en temps de siège. Des mots qui se veulent rassurants, mais ponctués d’une angoisse qui se glisse entre les lignes ou des phrases rajoutées en marge au gré des bruits de canonnades.. On parle nourriture, santé, moral mais surtout transparaissent la colère et la haine envers les Prussiens, l’ennui, la fatigue. Le rationnement est mal organisé, la famine augmente et l’hiver s’installe. On mange des viandes insolites dans des boucheries clandestines, chat, chien, cheval, rat, accompagnées de pain noir fabriqué à base d’avoine, de riz, de son. Les restaurants du boulevard Haussmann, proposent des viandes « de fantaisie », issues des animaux exotiques du Jardin des Plantes,

Le gaz d’éclairage est réquisitionné pour alimenter les ballons-courriers et à la tombée de la nuit, la ville est presque entièrement plongée dans le noir. On a peur du froid en cet hiver le plus rigoureux du siècle et l’absence de chauffage fait craindre de tomber malade. La variole est présente dans bien des rues. Elle fera environ 4200 morts entre décembre 1869 et juillet 1870.


Canon anti-ballons.

Ballons-courrier ou ballons montés ? En fait, le ballon monté désigne à la fois un aérostat comme un ballon à gaz et un courrier. Ils sont gonflés au gaz d’éclairage, de l’hydrogène biscarboré issu de la décomposition de la houille, un gaz deux fois plus léger que l’air. Ils sont équipés d’une nacelle (d’où le nom de « monté »), pour un pilote et éventuellement des passagers. Mais ils ne disposent pas d’équipement pour les diriger, les vents se chargeant de les pousser. Au tout début de l’aventure, les départs se font de jour comme de nuit, sous les tirs de barrage des troupes prussiennes. Puis à partir du 18 novembre il sera décidé de partir de nuit pour éviter la détection des ballons. Mais cela rendra les vols plus dangereux, impossibles de connaître la direction initiale prise par le ballon.


Tableau de Jules Didier et Jacques Guiaud représentant le départ, le 7 octobre 1870, de l'Armand Barbès, emmenant Gambetta, et du George Sand.

La première fabrication en série de ces ballons marque le début de l’industrie aéronautique. Les trains ne circulent plus, on va installer deux ateliers de construction dans des gares réquisitionnées avec les frères Godard dans la gare d’Austerlitz et Dartois et Yon associés à Nadar dans la gare du Nord.

A l’origine Nadar crée « la Compagnie des aérostiers militaires » avec des bénévoles comme Camille Legrand dit Dartois et Claude-Jules Duruof avec une intention militaire pour l’observation des mouvements de l’ennemi. Cet organisme est l’héritier des deux premières Compagnies d’aérostiers de la Révolution de 1789.

Germain Ramont directeur général des Postes a l’idée de se servir des ballons pour organiser des communications avec l’extérieur de Paris. Au pied de la butte Montmartre place Saint-Pierre dans un campement va naitre ainsi la poste aérienne.

Les ballons vont prendre des noms prestigieux, le George-Sand, Louis-Blanc, Jean-Bart, Neptune, Le National….le dernier le fameux nom de Cambronne !

Deux décrets du 27 septembre 1870 de l’Administration des Postes du Gouvernement de la Défense National autorisent officiellement l’expédition du courrier par voie aérienne. Ils sont applicables dès le lendemain. Les lettres sont écrites sur du papier le plus mince possible et plié en la cachetant de façon à éviter d’utiliser une enveloppe. Pas plus de 3 à 4 grammes par courrier. Au dos deux cachets postaux, le premier indique le jour et lieu de dépôt de la lettre, le second la date et lieu d’arrivée.

Les ballons embarquaient le courrier mais aussi des pigeons voyageurs, parfois des passagers et des sacs de lest pour l’atterrissage. Les volatiles étaient relâchés à leur arrivée, retour à Paris, pour annoncer la réussite du voyage et ramener des informations en sens inverse. Environ 164 passagers, 381 pigeons, 5 chiens, autour de onze tonnes de courrier … Les pigeons transportant des microfilms ne seront pas très efficaces. Et aucun des chiens supposés ramener des dépêches grâce à leur sens de l’orientation ne revint.

Les pilotes chevronnés n’étaient pas nombreux à Paris et on recruta rapidement des marins, des gymnastes volontaires formés d'une manière expéditive.  Ce qui explique des atterrissages parfois hasardeux et quelques pertes de ballons en mer.

Des vents défavorables entrainent quelques ballons en Norvège ou en Allemagne. Deux tombèrent dans l’océan Atlantique. Cinq seront capturés par l’ennemi. Mais la plupart se poseront en province sans trop de mal.

Des missions plus militaires, des estafettes, du matériel, microfilms, même scaphandres, des hommes politiques de haut rang.. Déjà le 23 septembre 1870 à bord du Neptune, Duruof franchit les lignes ennemies. La capitulation sera annoncée par ce moyen.

La fabrication des ballons postaux se fera plus rationnelle sous la houlette de Germain Rampont : des ballons cubant 2000 mètres, en percaline à l’huile de lin, des nacelles en osier de 1,30 m de large et 1,50 de haut ….

En riposte, les premiers canons antiaériens de Krupp sont construits, peu efficaces du fait de l’altitude prise rapidement par les ballons.

Le Ville de Florence parcourt 104 km avec 120 kg de courrier, 30 kg de tracts, un seul pigeon reviendra. Le Napoléon transporte des journaux, des tracts rédigés par Victor Hugo et 6 pigeons.. Il ne fera que 30 km. Le Armand Barès transportera en plus du courrier Gambetta, 16 pigeons sur 98 km. Le Washington 3 passagers, 300 kg de courrier, 25 pigeons le 12 octobre. Le Jean Bart 2 passagers, 400 kg de courrier sur 114 km. Le Jules Favre 2 passagers sur 328 km….Le Cambronne le 20 janvier 1871, atterrira à 253 km de son point de départ….

Des records de vitesse et de distance seront battus. Certains vols atteignent une grande altitude (peut-être 5 à 7 000 m).

Ce sera aussi l’occasion d’une guerre de communication entre les deux camps par l’envoi de fausses informations sur l’état des offensives..

Les ballons qui ont pu être récupérés par l’armée ont été en partie restaurés en 1875.

Maintenant, ces courriers d’un autre siècle font la joie des collectionneurs et parfois des faussaires !!

Les ballons sortis pendant le Siège de Paris, selon Théodore et Gaston Mangin

Sources et pour en savoir plus : www.philatelistes.net - Les Ballons Montés ----    archives de l’Hospice de Morée archives départementales de Loir-et-Cher--  Le pain du siège de Paris (1870-1871)  musée d'art et d'histoire Paul-Éluard --- wikipedia .org---J. le Pileur, « La poste par ballons montés », 1e édition 1943, et édition revue et complétée 1953.----Collectif, Revue « Icare », no 56, 1971 : Guerre 1870-1871, Volume I, (208 pages) plusieurs articles sur le sujet, dont : Les ballons du sièges, par Charles Dollfus et Paul Maincent, p. 67–156. Très riche article, rédigé par un aérophilatéliste (P. Maincent) et un historien spécialiste de l'aéronautique (C. Dollfus, 1893-1981, Conservateur du Musée de l'Aéronautique) qui a rencontré les derniers aéronautes du siège.----Gérard Lhéritier, « Les ballons montés », édition Valeurs Philatéliques, Tome 1 : 1990, tome 2 : 1992, tome 3 : 1994, tome 4 : 2000.---Jean-Claude Lettre, « La fabuleuse histoire des Boules et ballons monté de la délivrance, Le siège de Paris », édition Aramis, 2006.---

 

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lundi 22 janvier 2024

25 Décembre 1914 dans les tranchées





25 Décembre 1914 dans les tranchées

Décembre 1914, la guerre s’enlise dans une guerre de position. Les troupes s’enterrent et s’observent. 300 000 soldats français sont déjà tombés, les blessés sont nombreux. Les tranchées sont  à quelques mètres les unes des autres. Les rapports de force sont toujours très instables. Les soldats des divers camps communiquent par pancartes sur le terrain. La Trêve de Noël est la preuve qu’une once d’humanité existe dans cette folie meurtrière de la Première Guerre Mondiale.

Henry Wouilthryde Videau

Dans un grenier des descendants d’un soldat du 5è Cuirassiers de Tous ont découvert ses courriers écrits pendant qu’il était au front. Henry Wouilthryde Videau s’était engagé en 1912 et il décède en 1915. Il raconte en particulier le Noël 1914, un épisode de fraternisation entre des hommes de bonne volonté.

Le JMO du 5e Cuirassiers signale à la date du 25 décembre 1914 : « dans chaque escadron, il a été organisé un arbre de Noël ». Mais la lettre d’Henry raconte bien plus que ne le laisse entendre le journal officiel des armées.

Il décrit son « paquet cadeau », puis cet épisode de fraternisation.

 « Le 24 décembre 1914

Chers Parents,

Nous sommes encore de retour des tranchées, nous allons faire réveillon au cantonnement, ce qui sera plus chouette.

Pour notre Noël, nous avons reçu chacun un paquet. Dans chaque paquet, il y avait une savonnette, une orange, du fil, éguille, une petite fiole de Cognac, 2 batons de chocolat, un petit peigne, une brosse à moustache où une glace (et comme surprise des calepins, des couteaux, une pipe, etc.) et 10 cigarettes chacun.

C’était envoyé par les Ecoles de Tours, avec un petit mot dedans, de Joyeux Noël et Bonne Année, et quelques mots d’encouragement. C’était très bien et ça fait plaisir à tout le monde.

J’ai reçu aussi le petit paquet contenant cache-nez et chaussette, la lettre aussi me l’annonçant, et je m’empresse de vous répondre de suite. Quand au briquet, c’est ça qui est utile. Peut être que mon oncle Ernest m’en enverra un. J’ai reçu une lettre de lui qui m’annonce aussi qu’Angeline et Henry sont avec lui. Et que Florence a laissé son mari.

Pour le vin, l’on en touche tous les jours, de l’eau-de-vie, du chocolat, du fromage. Ce qui fait toujours défaut, c’est le tabac. Car pour se chauffer dans la tranchée l’on fume une cigarette, et les allumettes pas. Enfin, bref.

Hier, dans la tranchée, il s’est passé quelque chose qu’il faut vous dire. En face de nous, à 30 mètres, il y avait des Bavarois, à notre gauche les Prussiens, et à droite les Saxons.
Les Bavarois sont très chics, car ils ont venu nous voir dans la tranchée ; ils nous ont dit : « Vous Françouss, tirez pas, nous non plus ». Pendant 2 jours et 2 nuits, pas un coup de fusil.

Puis moi avec le Lieutenant, nous avons été chercher un journal Bavarois ; ils nous ont offert des cigares, des cigarettes ; le Lieutenant leur a donné un paquet de Maryland et moi 2 batons de chocolat que j’avais touché la veille ; il a fallu leur serrer la main à tout prix, puis on a retourné dans notre local.

Le lendemain matin, des fantassins des avant postes ont pris le café ensemble avec l’avant poste Boche. Et ils disaient : « Se méfier, Prussiens dans le bois à gauche, tiré dessus avec mitrailleuses » Je crois qu’ils vont faire réveillon ensemble.

Ca, j’en suis sûr, car je l’ai vu de mes propres yeux ; mais ça n’a pas été partout pareil et pas toujours.

Le paquet de flanelle et ceinture, je ne l’ai pas vu mais j’en ai touché d’autres et 10 francs avec. Mes souliers, je ne sais pas quand ils seront payés car l’on est éloigné du régiment et il faut que la liste parte au ministère et retourne ; ce n’est pas tout de suite.

Enfin voilà 2 mois que où nous sommes rendus que les Boches sont las.

Si vous m’envoyé de l’argent, envoyer moi des billets dans la lettre, c’est plus commode ; car pour toucher de l’argent c’est la scie.

Maintenant je remercie bien ma grande Cécile aimée du beau cache-nez qu’elle m’a fait, car je ne le crois encore pas que c’est elle, car c’est bien fait et épais et chaud.

Que je voudrais être auprès de vous et vous embrasser bien fort, vous serrer dans mes bras tous. J’espère que ça viendra bientôt, j’espère.
Embrassez bien Cécile, cette chère petite sœur, pour moi, ainsi que Raoul et toi Papa, et Maman, chers Parents aimés à qui je pense continuellement.

J’espère que ma lettre vous trouvera comme elle me quitte, en bonne santé et plein de courage et d’espoir en notre France bien aimée, notre chère Patrie.

Je vous souhaite à tous une bonne et heureuse année, avec l’espoir au cœur de nous revoir tous sain et sauf, dans les bras les uns des autres.

Bonne et heureuse année à tous !.........

Je vous embrasse tous bien fort.

Videau Henry »

Dans ses carnets il dit ce qu’il ne peut écrire à ses parents :

« Le 18 (décembre) nous consolidons nos positions. A l’aube, nous apercevons les morts du combat du 7 et 8 septembre ; ils sont là depuis 2 mois et pas moyen de les enterrer ou d’aller chercher leurs plaques d’identité. Il y a des notres et des leurs.

Nous travaillons toute la journée à creuser dans le milieu d’une route pavée, dans la boue et la flotte jusqu’aux genoux, et même en des endroits, il nous faut évacuer ; rapport que l’eau augmente toujours. Avec des seaux et boites, tout ce que l’on a sous la main, nous enlevons boue et eau, sous les balles et personne ne murmure 

Le 20 au matin, l’on reçoit l’ordre d’attaquer à 2 h de l’après midi, par un bataillon du 226e et un du 229e.Nous, nous devons les protéger et surveiller la route par où les Boches doivent passer…. »

« Le 25, Jour de Noël, les Boches et les notres vont boire le café ensemble, et vont dans les tranchées de chacun, sans armes, s’échangent des journeaux, des cigares, cigarettes.
Tout le monde fraternisent, et (ils) nous disent de se méfier des Prussiens sur notre gauche, et disent que s’ils se rendaient, que leurs camarades seraient fusillés.

La journée se passent sans incidents, sauf que chaque coté l’on a profité de cette accalmie pour fortifier le devant de nos tranchées par des fils de fer.

Le 26, les Prussiens sont devant nous. Les Bavarois nous ayant avertis, en ayant mis des guenilles blanches aux fils de fer devant les tranchées….. »


D’autres archives mentionnent ces épisodes de fraternisation, moments d’humanité dans un monde sanglant… Noël théoriquement symbole de paix, d’avenir radieux…

«La même communauté de souffrance rapproche les cœurs, fait fondre les haines, naître la sympathie entre gens indifférents et même adversaires. Ceux qui nient cela n’entendent rien à la psychologie humaine. Français et Allemands se regardèrent, virent qu’ils étaient des hommes tous pareils.» note Louis Barthas, caporal, dans son carnet de guerre.

  • Sources et pour en savoir plus :
    /numerique.historia.fr/actu/première-guerre-mondiale-noël-1914-une-trêve-dans-les-tranchées---- Généanet18 décembre 2008, par Michel GuironnetSerge Laethier-Facebook--- le Magazine Histoire-Généalogie.com--- mrmondialisation.org/ces-images-etonnantes-de-la-treve-de-noel-1914-ont-100-ans/--- /www.archivespasdecalais.fr/Decouvrir/Chroniques-de-la-Grande-Guerre/Histoires-de-la-Grande-Guerre/Treves-de-Noel-et-fraternisations---- M. FERRO, M. BROWN, R. CAZALS, O. MUELLER, Frères de tranchées. Paris, 2006.--- /fr.wikipedia.org/wiki/Trêve_de_Noël---- Éric Simard (ill. Nathalie Girard), Les soldats qui ne voulaient plus se faire la guerre : Noël 1914, coll. « Cadet 8-12 ans », 39 p. (ISBN 978-2-35000-045-9)