vendredi 4 septembre 2020

Louis VIII mort pour avoir refuser d'être infidèle


Louis VIII, mort pour avoir refusé de coucher avec une vierge
Il y a quelques temps j’avais vu un article racontant qu’en Afrique du Sud, des hommes enlevaient et violaient des fillettes, leur virginité devant les guérir de leur sida. Nous avons eu aussi de ces idées baroques comme ce qui suit va le démontrer. Nous sommes vraiment des animaux sans beaucoup de jugeote !!
Cette histoire concerne le roi Louis VIII le Lion. Il n’a pas  régné longtemps de 1223 à 1226. Il s’inscrit dans une lignée royale active : son grand-père Louis VII 43 ans de règne, son père Philippe Auguste, 43 ans de règne, et son fils Louis IX ou Saint Louis, 43 ans de règne aussi.
Louis VIII le Lion (1223-1226). Gravure de Jacques-Étienne Pannier publiée dans GaleriesHistoriques de Versailles (1845) et réalisée d’après une peinture de Henri Lehmann (1837)
Il devient « Cœur de Lion » puis Le Lion en remportant sur Jean sans Terre roi d’Angleterre la victoire de La Roche-aux-Moines en 1214 sous le règne de son père. Les barons anglais lui proposent la couronne d’Angleterre, son épouse Blanche de Castille étant la petite-fille du roi anglais Henri II. Louis est proclamé roi le 2 juin 1216 à Londres. Il ne peut être couronné, aucun archevêque n’est disponible pour effectuer l’onction (ou n’a envie de se mouiller !). Il prend possession du Sud de la belle Albion, mais Jean sans Terre meurt et les barons anglais retournent leurs vestes et se prononcent en faveur d’Henri III fils du roi défunt. Louis reprend la guerre mais est battu et doit renoncer à ses prétentions anglaises en 1217…
Sacré roi de France en 1223, Louis VIII profite de la minorité du roi anglais Henri III et sous prétexte que l’Angleterre n’a pas exécuté toutes les conditions du traité de 1217 pour s’emparer des dernières possessions anglaises sur le territoire français. Une campagne rapide et la majorité des terres de l’Aquitaine, les villes du Poitou, de la Saintonge, du Périgord, de l’Angoumois et une partie du Bordelais tombent dans son escarcelle. Bordeaux, la Gascogne et les îles anglo-normandes échappèrent à la mainmise française.
Mais nous allons surtout nous souvenir de lui dans sa gestion de la croisade contre les Albigeois et le siège d’Avignon.
Instrument de la papauté, qui voulait à tout prix réduire les états indépendants du midi, les comtés de Toulouse, de Foix, de Béziers, centres de l'hérésie nouvelle ? Ou bien voyant plus loin, Louis VIII combattait pour l'accroissement de la domination royale. 1218, Simon de Montfort est tué au siège de Toulouse, portant un rude coup à l’avancée de la croisade contre les hérétiques. Louis Le Lion pas encore roi se lance dans la reconquête, prend Mirmande mais échoue à Toulouse. Il repart dans le Nord et le fils de Simon, Amaury de Montfort se retrouve seul avec des effectifs de soldats réduits. En 1224, il ne lui reste que Carcassonne et il conclut une trêve avec Raymond VII de Toulouse. Il cède au roi Louis VIII tous ses droits sur le Languedoc. C’est alors que le roi avec la bénédiction du pape Honorius III repart en croisade en Occitanie en janvier 1226. La famille des Toulouse est partagée, le jeune Raimond Berenger comte de Provence soutient l’ost royal ce qui facilite l’intervention.
Grandes Chroniques de France, enluminées par Jean Fouquet, Tours, vers 1455-1460
1.   Siège d'Avignon en 1226 (sur la gauche)
2.   Mort de Louis VIII le Lion
3.   Couronnement de Louis IX (sur la droite)
Sa campagne dans le Languedoc, dès le  siège d'Avignon, prépare la réunion définitive des provinces méridionales de l'ancienne Gaule à la couronne de France.
Lorsque l’avant-garde de l’armée arrive devant Avignon, les portes sont closes, les remparts rendaient la cité imprenable. Un pont de bois devait permettre à l’armée de traverser le Rhône en dehors de la ville pour rejoindre l’Occitanie. Mais le 10 juin le roi arrive à son tour et décide d’assiéger la cité, pourtant impériale. Mais le roi fait savoir à l’Empereur Frédéric II qu’il s’agit de châtier les hérétiques de la ville.
Les Avignonais guidés par leurs consuls comme Guillaume Raymond et Raymond Riali, défendent leur ville vaillamment, repoussant les assauts des croisés. Ils sont encouragés par le troubadour Bertrand d’Avignon. A l’extérieur de la cité Raymond VII de Toulouse attaque les convois de ravitaillement en vivres et en fourrage. La dysenterie vient aider les assiégés en frappant les soldats. Le moral n’est pas bon chez les croisés, et certains grands seigneurs souhaitent quitter le siège. Ils ont rempli leurs obligations militaires vis-à-vis du roi et repartent sur leurs terres comme le comte Thibaud IV de Champagne.
Un nouvel assaut le 8 août repoussé. Mais le siège est prolongé et le blocus renforcé. Les vivres commencent à manquer dans la ville et les consuls négocient la reddition de la ville. Le 12 septembre le roi entre dans la ville.
De justesse, car le 17 des inondations comme Avignon en connaissait à l’époque avec le Rhône et tous les cours d’eau gonflés, noyant tout sur leurs passages. A huit jours près, les assaillants auraient été noyés et la ville sauvée !!
La reddition de la ville change le visage de la région : Beaucaire est cédée au royaume, le bourg de Villeneuve-lès-Avignon est construit sur la rive droite en face d’Avignon avec garnison de soldats, œil de la royauté sur l’autre rive ; Avignon doit abattre ses remparts, payer 6000 marcs d’argent au roi et 1000 à l’Eglise.
Le roi et son armée reprennent la route et de nombreuses villes se soumettent sans combat, de même que plusieurs seigneurs alliés du comte de Toulouse.
Le roi tombe malade de la dysenterie à Montpensier et y rend l’âme le 8 novembre 1226. Dans son entourage on pense à un empoisonnement. Ou plus vraisemblablement à une trop grande fidélité à son épouse. A cette époque et encore pendant longtemps, les nombreuses maitresses royales et une activité sexuelle déchainée sont considérées comme le gage d’une bonne santé d'un monarque. Les longs mois d’abstinence de Louis XVIII pendant le siège d’Avignon auraient déréglés la santé royale !!
La  chronique raconte que ses proches lui auraient suggéré un remède efficace : déflorer une jeune vierge !! Et auraient même glissé une jeune femme dans le lit royal. Louis VIII avait rejeté cette idée, par piété et par fidélité à son épouse Blanche de Castille. Le pêché d’adultère conduisait directement en Enfer…
On aurait préféré qu’il refuse par humanité ; imaginons cette jeune femme dans les bras d’un homme se vidant, agonisant, odoriférant, même roi !!!


La mort de Louis VIII par François Boucher (1703-1770).

Sources ou pour en savoir plus : www.herodote.net/14_juillet_1223-evenement-12230714.php
--www.avignon-et-provence.com › monuments › rempar...
--wikipedia.org--www.vallee-du-ciron.com/Documents/Ouvrages/Michelant/1226.Avignon.htm
-- Edouard Baratier(sous la direction de) - Histoire de la Provence, page 155.-- Georges Bordonove La Tragédie cathare, Paris, Pygmalion – Gérard Watelet, coll. « Les Grandes Heures de l’Histoire de France », 1991, 462 p. (ISBN 2-85704-359-7), p. 364-369.--





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