mardi 4 juillet 2023

Le Consompeu de Brioude

 

 

Le « Consompeu » ou économiseur d’essence « Brioude »

 

En ces temps d’inflation, un économiseur d’essence serait le bienvenu. D’autres y ont pensé bien avant nous et avant les chocs  pétroliers que nous avons connus depuis les années 1970. L’Office Européen des Brevets dans sa base de données Espacenet, rien que pour l’année 1922, a enregistré plus d’une vingtaine de brevets d’économiseur d’essence.

Guillaume Brioude dans les années 1920 est de ces chercheurs. Il est né à Gourdièges (Cantal) le 21 août 1887, de père parisien et de mère de Joux hameau de Gourdièges. En octobre 1941 il réside à Paris, garçon de bureau. Nous ne savons pas grand-chose de lui ; autodidacte ou mécanicien de formation ?

Deux brevets pour « perfectionnements aux économiseurs d’essence » sont conservés aux archives du Cantal. Ils ont été déposés par Brioude à Bruxelles les 24 juin et 23 octobre 1922. Ils sont accompagnés d’un dessin schématique sur papier et d’une élévation grandeur nature sur calque. Ils portent la mention « Le Consompeu » (prononcez « le consomme peu »), avec l’abréviation SGDG, c’est-à-dire « sans garantie du gouvernement », mention légale du droit des brevets. Cette mention doit nous rappeler que les brevets sont délivrés « sans examen préalable, aux risques et périls des demandeurs, et sans garantie soit de la réalité, de la nouveauté ou du mérite de l’invention, soit de la fidélité ou de l’exactitude de la description ». Ce qui indique une certaine prudence qui s’applique aussi bien en France qu’en Belgique !

Comment ça marche : « le principe du moteur à explosion dit « 4 temps » est relativement simple : le mélange air-essence est fortement comprimé par un piston. Une étincelle fournie par une bougie permet de faire exploser le gaz compressé qui repousse violemment le piston. L'énergie issue de cette combustion est convertie en énergie mécanique (le mouvement vertical des pistons) utilisée pour fournir la puissance moteur au véhicule. Jusqu’au milieu des années 1980, c’est le carburateur qui gère le mélange air-essence aspiré par le moteur. Guillaume Brioude présente son invention comme « un récipient ou pot à l’extrémité d’un tuyau » qui vient se fixer dans le conduit d’aspiration d’air en amont du carburateur. Son principe de fonctionnement est de jouer sur le mélange air-essence, l’économiseur « diminue la consommation d’essence grâce à la soupape réglable et permet de donner un carburant riche en air et de corriger ainsi la carburation ».


La soupape (numéro 5 du schéma) permet de réduire ou d’augmenter le volume d’air arrivant à l’entrée du carburateur. « Son ouverture est coordonnée à celle du volet du carburateur gérant la quantité d’air présente dans le mélange air-essence. La qualité d'un bon mélange est caractérisée par son homogénéité et sa proportion air-essence communément appelée richesse. Ainsi un mélange homogène peut augmenter les performances d'un moteur, tout simplement parce qu’une combustion rapide va augmenter la pression à l'intérieur du cylindre et par conséquent l'effort appliqué sur le piston. D'autre part si la combustion du mélange est complète, le rendement du moteur sera augmenté, autrement dit la consommation réduite ».

En fait, un peu à la manière d’un « starter », on joue sur la richesse du mélange : on adapte la quantité d’air au besoin du moteur !! A plein régime, la soupape laisse passer un maximum d’air. Au ralenti, elle reste fermée avec un mélange plus riche en essence. Mais « dans les reprises elle s’approche plus ou moins du couvercle, ne laissant pas ou presque pas rentrer d’air, selon que le moteur tourne à un régime plus ou moins grand ».

Guillaume Brioude précise que selon les moteurs, « que la forme et le montage de l’appareil peuvent varier suivant les moteurs et les besoins ».

Le deuxième brevet modifie le premier : les points 4, 7 et 8 ont disparus sur le schéma. Est que notre inventeur a pu mettre en œuvre son invention, a-t-il pu faire un prototype pour la tester en conditions réelles ? Il semble bien que Guillaume Brioude et son invention n’ont pas laissé de trace, ce qui permet de douter de l’efficacité du système.


Sources : archives départementales du Cantal -Cote ADC : 1 J 1163—Nicolas Laparra, gestionnaire des archives --/archives.cantal.fr/explorer/document-du-mois/2023/le...-- www.aprogemere.fr --

 

 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.