lundi 23 mars 2020

Sainte Corona







Statue de sainte Corona, dans l'église de Sankt Corona am Wechsel, en Autriche.©Wolfgang Glock / Wikimedia Commons
Sainte Corona
Cette année  Carême devient un combat sanitaire, social après avoir été un combat spirituel. Chacun y verra ce qu’il souhaite y voir…. Corona, car nous disent les scientifiques, un virus avec une forme de couronne. Un nom tristement d’actualité, qui nous rappelle combien nous sommes des géants aux pieds d’argile ! « Un virus qui fauche nos certitudes »….vient d’écrire un sage. Notre légendaire individualisme est bien mis à mal. Allons-nous en tirer des leçons ? Une « Couronne » qui révèle nos difficultés à nous discipliner, à penser aux autres. Notre esprit « bravache » est sympathique chez D’Artagnan, mais en ce moment il est totalement déplacé.
Mais voyons les autres Corona en laissant de côté la bière.
Corona, une sainte à peine connue. Une petite chapelle du 19ème siècle porte son nom près d’Arget au sud de Munich au milieu d’une forêt près de Sauerlach, en Allemagne. Jusqu’à présent elle était surtout vénérée en Autriche et en Bavière. Une ferveur nouvelle commence à être observée. Elle redevient priée, honorée en Italie, en Europe.. Des prières sur Internet circulent en son nom.
Rien à voir avec la dévotion à la couronne d’Epines du Christ et les églises italiennes nommées Santa Corona. Comme c’est le cas de l’église de Santa Corona à Vicence de 1261 qui accueille la relique de la sainte Epine offerte par le roi Saint-Louis à l’évêque de Vicence.
Sainte Corona à 15 ou 16 ans assiste à la mort de son époux Victor (ou un ami de Victor). Il ne faisait pas bon être chrétien à cette époque sous le règne de l’Empereur romain. Nous sommes en 175 après JC en Syrie ou en Egypte. Elle sera à son tour exécutée, attachée entre deux palmiers recourbés vers le sol et écartelée lors de la libération de ces arbres.
Dans le Martyrologe romain du pape Grégoire XIII on peut lire à la date du 14 mai : ( Martyrologe romain publié par l'ordre de Grégoire XIII, Paris, Adrien Le Clère et Cie, 1830 (lire en ligne [archive]), p. 137)
« In Syria sanctorum Martyrum Victoris et Coronae, sub Antonino Imperatore; ex quibus Victor a Sebastiano Judice variis et horrendis affectus est cruciatibus. Cum autem ipsum Corona, uxor cujusdam militis, coepisset beatum praedicare ob martyrii constantiam, vidit duas coronas de caelo lapsas, unam Victori et alteram sibi missam; cumque hoc audientibus cunctis testaretur, ipsa quidem inter arbores scissa, Victor vero decollatus est. »
« En Syrie saint Victor et sainte Couronne martyrs, sous l’empereur Antonin. Victor fut d'abord tourmenté par le juge Sébastien, de plusieurs manières, et toutes également horribles. Alors la femme d'un soldat nommée Couronne, admirant la constance avec laquelle il endurait de si cruelles douleurs, commença à louer son courage, et à l'appeler bienheureux : en même temps elle vit deux couronnes tombées du ciel, l'une pour Victor, l'autre pour elle ; ce qu'ayant assuré à tous ceux qui étaient présents, elle fut démembrée entre deux arbres et Victor décapité. » (Antonin est mort en 161, probablement plutôt Marc-Aurèle ?)
Sainte Corona est sollicitée par les investisseurs, les joueurs, ou les chasseurs de trésors dont elle est la gardienne. Elle est la maîtresse des mauvais esprits et patronne de la boucherie dans quelques régions. Elle aiderait aussi à soulager les rages de dents.
Elle est fêtée le 14 mai chez les catholiques et le 24 novembre (11 novembre selon le calendrier orthodoxe) dans l’église orthodoxe.
Sur les pentes du mont Miesna près de la ville de Feltre dans le Nord de l’Italie, les Croisés de la Première Croisade ont construit au 11ème siècle la basilique des Saints Victor et Couronne.  La basilique abriterait les reliques des deux saints.



:Basilica Santi Vittore e Corona - Innenhof.jpg Creato: 27 agosto 2012
https://it.wikipedia.org/wiki/Basilica_santuario_dei_Santi_Vittore_e_Corona#/media/File:Basilica_Santi_Vittore_e_Corona_-_Innenhof.jpg

Les reliques de ces deux saints, Victor et Corona, ont rejoint dans un premier temps les cathédrales de Prague et d’Aix-la-Chapelle vers l’an 1000 dans le Saint-Empire Germanique à l’époque de Charles IV et Otton III. En Autriche deux endroits portent le nom de Sankt-Corona. En Bavière dans le diocèse de Passau, deux églises commémorent Sainte Corona. Deux enquêtes, en 1943 et 1981, ont prouvé que les reliques de la basilique de Feltre appartiennent bien à un homme et à une femme. Du pollen de cèdre a été trouvé, confirmant une inhumation originale en Syrie puis à Chypre. En Vénétie dans la basilique de  Feltre, reliques de Victor et Corona ou d’un autre couple ? L’essentiel est la foi…

L’Histoire de la chapelle Ste Corona d’Arget en Bavière est pleine de rebondissements. En 1599, un couple trouve dans une chapelle une sculpture en bois anonyme. Il l’emporte chez lui. Mais la sculpture retourna mystérieusement ou miraculeusement dans la chapelle où elle avait été trouvée. Le culte de Sainte Corona est né. En 1648 on construit un lieu de recueillement. Mais la vénération à la sainte se développe à tel point que le prêtre responsable du lieu dénonce en 1807 des excès autour de la chapelle : on y boit, danse, on s’y bat… Alors il fait démolir le bâtiment.
L’aubergiste d’Arget prend les pierres de démolition et construit sa porcherie avec. Mais l’élevage périclite et les pierres sont à nouveau à disposition.
En 1820 on reconstruit la chapelle. Et elle est entretenue ; sa dernière rénovation date de 1986. Des services religieux trois fois par an y sont célébrés, la fête de la Sainte le 14 mai donne lieu à des dévotions.


Sources : wikipedia.org---Emmanuel Tagnard (RTSreligion) avec Barbara Just (kath.ch) et Bernard Litzler (cath.ch)--Martyrologe romain Adrien Le Clère et Cie Paris 1830 -- ww.lavoieduciel-garanbandal.fr<archives<2020/03/12--- www.cathobel.be/sainte-corona-maitresse-des-mauvais-esprits/---




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