mercredi 4 août 2021

Les Bourguignons Salés

 

Les Bourguignons salés :

«  Bourguignon salé, L’épée au côté, La barbe au menton, Saute, Bourguignon » nous dit la chanson.


Le petit village d’Aigues-Mortes connut un épisode dramatique pendant la guerre qui opposait Armagnacs et Bourguignons pendant la guerre de Cent Ans, les deux partis obtenant tour à tour l’avantage, mettant en péril le royaume…

(Tour des Bourguignons—officedu tourisme-aiguesmortes)

Nous devons la Tour de Constance d’Aigues-Mortes au roi Saint Louis. Elle aurait été construite sur l’emplacement d’une autre tour du même nom, Constance épouse du comte de Toulouse, fille du roi de France Louis VI.

En 1418, le prince d’Orange à la tête d’un détachement bourguignon envahit le Languedoc. Seule Aigues-Mortes résiste. Mais le seigneur gouverneur des lieux Louis de Malepue cède la place aux ennemis. Ces derniers étaient déjà maîtres de Montpellier, Nîmes. Il espérait jouer la bonne carte et y trouver fortune. Des habitants essaient de s’enfuir, rejoindre Beaucaire pour rallier les troupes du Dauphin. Les reitres bourguignons et les sbires de Malepue fouillent alors le village, massacrent les familles des fuyards. Tous y passent, hommes, femmes, enfants, vieillards. Et commença une occupation du village par la soldatesque bourguignonne.

Mais la roue tourna et les Armagnacs reprirent et nettoyèrent le Languedoc. Après Pont StEsprit, Nîmes, le Dauphin, le futur Louis XI, charge en son absence, Charles de Bourbon, comte de Clermont d’assiéger Aigues-Mortes. Le siège dura deux ans, le village avait d’énormes quantités de vivres. On usa, nouveauté, de quelques pièces de canon. Charles de Bourbon est un des compagnons d’armes de Jeanne d’Arc.

Mais les villageois n’avaient pas oublié de quelle façon les Bourguignons avaient accommodé les leurs. Leur deuil et leur loyalisme au roi avaient survécu aux longs mois d’occupation. L’heure de la vengeance sonna un jour de janvier 1421.

Le baron de Vauverbe se mit à la tête d’un groupe de villageois courageux. Ils se répartirent en petits groupes armés et attaquèrent dans leur sommeil les gardes des portes du village. Les portes sont ouvertes aux troupes de Charles de Bourbon. Le combat ne fit pas de quartier, on se battait pour tuer, sans pitié ni remords. On massacra tant de Bourguignons cette nuit-là que les cadavres s’entassaient dans les rues. Impossible de les dénombrer.

Dans l’impossibilité de les enterrer, et craignant une épidémie de peste si fréquente et si terrible en cette époque, on décida alors de les entasser dans la tour située à l’angle sud-ouest de la ville sous des monceaux de sel… La tour devient ainsi la tour des Bourguignons.

Le château est brulé et après un jugement rapide le gouverneur est décapité.

Aigues-Mortes retrouve sa splendeur et son économie avec Jacques Cœur vers 1440 : la ville devient une base de départ pour la flotte royale et devient le principal port d’approvisionnement pour les épices, le blé et le sel…

 

Sources et pour en savoir plus : Jean de Serre 1632 books/google.fr Inventaire général de l'histoire de France depuis Pharamond jusques à Louis -- ot-aiguesmortes.com/le-xveme-siecle---www.france-pittoresque.com/spip.php?article773—Jean Max Tixier  Veillée Provençales  p 95 édit Encre Bleue 1999--

 

 

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