jeudi 14 décembre 2017

Le Clocher du village - Témoin de notre vie sociale


Horloge du clocher de Vallabrix

Le Clocher du village – Témoin de notre vie sociale

Notre horloge de clocher (ou horloge d'édifice) depuis quelques temps n’avait plus envie de nous accompagner dans notre vie. Un bon nettoyage, quelques réglages, et elle s’est remise en route, nous espérons pour quelques années encore. Le temps de réfléchir, pour peut-être la remplacer par une électrique. Nous espérons aussi que si elle doit partir pour quelques réparations, qu’elle nous revienne. Depuis quelques années les horloges anciennes comme la nôtre sont sorties des caves, des clochers pour être exposées et raconter notre passé et notre présent. Des projets pédagogiques magnifiques sont montés à partir de cet objet de musée. Sans les innovations horlogères au cours des siècles, aurions-nous découvert les métiers à tisser comme les Jacquards, les mécanismes industriels, et même l’ordinateur ?. Avec les horloges nous avons découvert au fil du temps les engrenages, les automates ….. « sur les engrenages des horloges d'édifices, le profil est passé d'une forme triangulaire à d'autres plus élaborées, déterminées par tâtonnement puis, aux XVII e et XVIII e siècles, à des profils plus scientifiques : le profil épicycloïdal et le profil en développante »….(wikimedia). Et puis avec les horloges, la mesure du temps devient laïc, appartient à tout un chacun. 
(Horloge astronomique lunaire Cathédrale St Jean Lyon 1379-Chris73 mars2006 wikimédia communs)
Quel penseur ou philosophe ne s’est pas penché sur ce dilemme, sur l'espace-temps ?. A découvrir aussi les horloges astronomiques et astrolabiques, la mesure du temps associée aux astres, des chefs-d’œuvre qui sont arrivés jusqu’à nous.


Analyse du mécanisme d’une horloge à foliot 15ème siècle –travail personnel Kergeo 2-3-2017- wikimedia commons

Notre horloge actuelle est installée dans notre clocher en novembre 1935 – coût 6500 frs sous la mandature de Joseph Desplans. Elle vient de Lyon, du célèbre horloger Léon Delorme (48 rue de l’Hôtel de Ville – Lyon). C’est un modèle Charvet . (Charvet Aîné à Lyon à partir de 1852. --Charvet semble fabriquer ses horloges électriques mais achète les horloges mécaniques dans le Jura, chez Cretin-L'Ange ou Bailly-Comte. L'entreprise est ensuite reprise par Léon Labrosse qui rachète Cretin-L'Ange en 1906, puis Delorme et ses célèbres automates, puis Fortune.)

Horloge verticale d'origine morézienne de 1798
 En 1937, des objets de la précédente horloge seront vendus en adjudication, cordes, même passables, ferrures, boiseries…. Deux cordes de 26 et 36 mètres. La précédente était probablement une morézienne Paget comme le seul cadran que nous avions à l’époque. 
Nous ne savons pas quand une première horloge est logée dans notre clocher. En 1610 nos consuls paient un reliquat de salaire au guetteur qui officie dans « la tour de l’Horloge ». Donc nous pouvons penser que nous avions à cette époque un mécanisme dans le clocher actuel, bâtiment qui date de la fin du 15ème siècle. Avant cette période pendant la Guerre de Cent Ans, notre village, les environs jusqu’à Avignon, Arles ont été ravagés par le Prince Noir anglais, les routiers de Du Guesclin, la peste noire etc…. Le village est en ruine ainsi que la seigneurie du moment. Il est probable qu’une première horloge ait été installée par notre seigneur suivant Mathieu de Bargeton qui achète Vallabrix en 1536, un peu « m’as-tu-vu », appartenant à la noblesse depuis peu mais issu d’une riche famille bourgeoise. Notre façade Renaissance date de son époque. Nîmes est déjà équipée d’une horloge depuis 1405. Notre village va régulièrement à partir du 17ème siècle payer l’entretien de l’horloge et même son remplacement. Donc à ce moment-là propriété de la communauté et non du seigneur.

Depuis la nuit des temps, nous avons besoin de comprendre, de nommer, l’espace « temps ». Ne serait-ce que pour réguler, synchroniser nos activités, marcher d’un même pas. Sans parler de ce qu’ont connu tous les peuples anciens : l’interrogation du demain, un autre jour, après le coucher du soleil. Toutes les religions, toutes les sociétés posent la question du lendemain, du renouveau de la lumière.
(Estampe L’Horologium de Charlemagne  - Horloge hydraulique 806 –Mathieu Planchon L’Horloge son histoire rétrospective-1923 )
Les Romains nous avaient apporté une division en douze espaces-temps pour la journée de lumière et douze pour la nuit. Basés sur le soleil et sur ce que nous appelons maintenant notre horloge biologique. 

(Bible Moralisée- Environ 1250 Illustre la guérison du Roi Ezéchias -Horloge à eau et système de sonnerie).
A partir du Vè et VIème siècle, notre espace-temps sera mesuré en heures canoniales c’est-à-dire uniquement les moments de prières et offices religieux. Les cloches rythment la vie des villageois. En cette période d’invasions, les monastères sont les seules institutions un peu près solides, organisées, sécurisées. On est aux champs avant prime par exemple. Matines pour l’aurore, prime pour le lever du soleil, tierce 3ième heure après le lever du soleil, sexte, none, vêpres coucher du soleil, complies, vigile, en tout 8 espaces-temps. Le découpage romain ne sera pratiquement plus utilisé, quelques érudits seulement le comprennent. Les deux systèmes ne coïncidaient pas ce qui fait qu’au 11ème siècle, « none » se retrouve à midi, (ce qui donna en anglais le mot noon). Mais dès le 8ème siècle, dans les bourgs, petit à petit, le système religieux sera utilisé pour des événements civils, sonnerie des cloches pour un incendie, une attaque, un rassemblement, proclamer un avis, ouvrir les portes de la ville… Sonneries diverses, musique différente selon l'événement, un langage communautaire rassembleur. Telle cloche pour appeler les hommes armés, tel son pour l’ouverture du marché etc… Les cloches et leurs sonneries représentaient l’identité sociale et politique du bourg ou du village. Un "tout" communautaire, une prise de conscience qui vont s’installer petit à petit.
                                                    andrezel-village.e-monsite.com

Du 11ème au 13ème siècle, les rendements agricoles augmentent du fait de réformes, (jachères, ferrage des chevaux, moulins à vent, charrue à roue et à versoir…) ; les villes et les bourgs cherchent leur indépendance (consulats par exemple chez nous), non sans mal. Le commerce se développe, les foires et les marchés prospèrent un peu partout. La population s’accroît. Le 13ème siècle c’est l’apparition des universités (Sorbonne, Toulouse, Montpellier..) qui témoignent d’un renouveau intellectuel mais surtout d’un désir d’indépendance vis-à-vis du pouvoir ecclésiastique et laïc. C’est dans ce contexte qu’apparaissent les premières horloges mécaniques. Depuis 1271, évolution probable des horloges à eau, qui se mécanisent petit à petit. Ou plus exactement à partir des réveils à eau qui permettaient de réveiller le sonneur dans les monastères ou les villes pour qu’il aille sonner les cloches. Le mécanisme était couplé à une petite cloche actionnée par des leviers ou rouages. Inventions, améliorations, tâtonnements et l’horloge mécanique nait vers 1330. Elle sonne les  heures par coup sur la cloche grâce à la mise au point du système de la roue de compte. L’espace-temps religieux s’oublie peu à peu dans l’espace civil. 
Les horloges hydrauliques pouvaient avoir un réservoir à eau assez grand : en 1198 Jocelin de Brakelond raconte que lors d’un incendie à l’abbaye de Bury St Edmunds les moines coururent à l’horloge( « horologium ») chercher de l’eau.

Les riches seigneurs ou bourgeois auront leur horloge mécanique murale à poids-moteur (la rollex de l’époque ?). Le pape d’Avignon en 1365, les roi Philippe le Bel et Charles V (1314/1377). L’invention du ressort spirale plat dès avant 1390 et la miniaturisation est en marche avec les « horloges de table », puis les premières montres dès 1490 qui feront partie des costumes d’apparat de la Cour.

Dès 1350 nous retrouvons ces horloges de clocher en  Italie du Nord, dans l’Empire Allemand, en France, dans les grandes villes princières d’Europe, Angleterre, Pays-Bas. Puis vers 1371 dans les villes moyennes et jusqu’aux frontières de l’Europe. D’abord verticales, puis horizontales.

Une horloge de clocher modifiée par monsieur Bourreau (adjonction de moteurs électriques):



A Nîmes une querelle qui en dit long. Depuis 1399 chanoines et consuls de Nîmes se disputaient au sujet du clocher de la cathédrale, les uns refusaient que les seconds y installent un guetteur qui pourtant en ces temps de Guerre de Cent Ans était bien utile.
Les consuls en 1405 obtiennent du roi l’autorisation d’installer une horloge dans ce clocher, une sorte de droit de jouissance de l’édifice. La ville paiera les frais, cloche, main d’œuvre… Mais les chanoines refusèrent de sonner les heures, la cloche est endommagée…. On se chipota jusqu’en 1410. L’historien Ménard nous raconte l’accord du vendredi 22 d'août de l'an 1410. On voit par l'exposé de cet acte que « Gaucelme de Deaux, étant évêque de Maguelonne, avait donné une grosse cloche aux Habitants de Nîmes, pour être employée à sonner les heures, que cette cloche avait été placée dans le clocher de la cathédrale, où elle servait non seulement à l'usage de la ville, mais aussi pour sonner les offices, que néanmoins quelqu'un des chanoines l'avait ensuite malicieusement endommagée, qu'on l'avait réparée à la vérité, mais fort imparfaitement ». Par cet accord il fut convenu :

« 1° que la cloche en question serait remise aux consuls, avec les roues, les ferrures et tout l'attirail de l'horloge;
2° que les consuls feraient bâtir une tour à l'hôtel de ville, pour l'y placer et servira sonner les heures ;
3° qu'ils seraient obligés d'y tenir une horloge publique à perpétuité pour l'usage des habitants, ainsi que pour celui de l'église ;
que les chanoines et les gens d'église auraient à l'avenir l'entre franche des vins qu'ils retiraient de leurs bénéfices ou clé leurs patrimoines, situés hors du territoire de Mules, ainsi que les religieux mendiants pour les vins de leurs quêtes. « 

Les chanoines s’en sortent plutôt bien.

Les archives communales mentionnent bien le coût d’une horloge sur ordre des consuls en 1405. Une clé pour la tour de l’horloge sera fabriquée en 1412 pour 5 livres. La tour de l’Hôtel de ville demandée par le 2ème de l’accord sera construite et achevée en 1412, donc la clé était pour cette tour de l’Horloge.

Il semble qu’il n’y ait pas de cadran extérieur à cette horloge car en 1653 le sieur Jacques Bernard maître horloger de Nîmes propose pour 160 livres « de faire les roues et ressorts nécessaires à faire mouvoir une aiguille qui démontrera les heures alentour d'un quadrant que messieurs les consuls se chargent de faire au dehors de la tour de l'horloge à la face qui regarde la rue de la maison de ville (aujourd'hui rue de l'Horloge) et sur la porte d'icelle. »
Ce cadran coûtera 200 livres, exécuté par Jean François, peintre, « tenu de peindre à l'huile un cadran desmontrant les douze heures du jour... de la rondeur qui sera nécessaire, et remplir le carré de peinture or et azur ; plus faire audit cadran un soleil d'or dont les pointes aboutiront aux heures et demi heures du cadran et au dessus faire les armoiries du Roy avec les supports d'or sur une aix carrée et à costé d'icelles, deux trophées d'armes, aussy sur deux aix bien attachées et au dessous dans le carré du cadran sur le fond de ladite tour, faire du costé droit les armoiries de monseigneur le duc d’Orléans, lieutenant-général du Languedoc et de l'autre costé les armes delà ville ; et au bas du dit cadran un escripteau en lettre d'or contenant les noms des sieurs consuls portés par deux anges et le milizime de la présente année, finalement sera tenu de faire un petit couvert de bois de noyer, couvert de fer blanc double pour empêcher la pluie de gâter ce cadran. » (archives communales KK 16).

Les cadrans vont apparaitre, d’abord avec une seule aiguille qui indique l’heure et le temps avant l’heure suivante. Nous n’avons pas encore besoin d’une grande précision. Nous sommes passés à une indication sonore avec les cloches complétée par une indication visuelle.


En France au 19ème siècle, les mairies, les écoles, les gares, s’équipent et même les petites communes qui construisent ou récupèrent des beffrois pour y installer une horloge (voir St Quentin la Poterie, Pougnadoresse…). Elles sont parfois agrémentées pour le regard ou l’amusement d’un jaquemart ou d’automates, des petits chefs-d’œuvre de mécanismes. Mais avec l'industrialisation et la prolifération des horloges et leur précision, la pression du temps s’accroit sur les gens, il n’est plus question d’être en retard pour prendre le train ou pour un rendez-vous. La notion de l’espace-temps s’est rétrécie. Lorsqu’au Moyen Age une vague indication temporelle suffisait, maintenant nous sommes dépendants d’un ensemble d’horaires précis et nous ne pouvons pas y échapper étant donné le nombre d’horloges, réveils, montres, sur nos appareils électroniques… C’est certainement une des raisons de notre intérêt pour les horloges anciennes, d’une époque où  "on prenait le temps" ?

Le Jacquemart de Nîmes installé en 1830 servait d’enseigne publicitaire à la boutique de MM Berger, oncle et neveu, située au 6 de la place de la Mairie. Parfois appelé « le mandarin » à cause de ses moustaches ( ?), notre Jacquemart représente un personnage en costume turc. Les Berger étaient Horlogers Officiels de la Compagnie des Chemins de Fer. Le journal « Le Courrier du Gard »  du 17 juillet 1839 recommande aux voyageurs « de régler leurs montres sur la seule pendule régulateur dans le magasin des MM Berger». Cela ne doit pas suffire car quelques jours plus tard, le journal indique que les portes des trains seront fermées cinq minutes avant le départ car les retards systématiques des voyageurs provoquent des « désordres indescriptibles, des risques de chutes, de perte de bagages… ».
Le Jacquemart donnait les heures précises des gares de Nîmes et de Beaucaire mais c’était aussi l’horloge de référence pour tous les Nîmois, qui si l’on en croit la presse locale, « ne doivent pas trop se fier aux horloges de la ville ».
Usines d’horloges d’édifice Paul Odobey 1907
Devenue Terraillon dans les années 1970


Usine Odobey Morez

                                                                                    
L’industrie horlogère va se développer dans notre Jura autour de Morbier, Morez. Dans les archives dès le 18ème siècle, tout un artisanat annexe et des emplois parfois à domicile sont favorisés par cette industrie.
Nous abordons une évolution très moderne. On trouve des accords commerciaux qui fixent des conditions de ventes entre les fabricants d’horlogerie de Morez par un traité du 12 août 1856. Des sociétés commerciales se créent, des réseaux de vente essaiment dans tout le pays. Publicité, expositions, vantent nos productions. Nos horloges sont imitées en Angleterre. Bailly-Comte emploie entre vingt et trente ouvriers dans les années 1850, Louis-Delphin Odobey jusqu'à 80 à son apogée La taille des bâtiments des fabriques Odobey est également là pour témoigner de l'importance de la production. L'entreprise Collin - Château de Foncine-le-Haut emploie quant à elle plus de 40 personnes vers 1890.

Atelier des régleuses – Ecole d’horlogerie de Saint-Imier 1910-1920






 En 1891 l’heure de Paris devient l’heure de référence nationale. Puis unification de l’heure au niveau international. En France mars 1911 pour s’aligner sur l’heure officielle celle du méridien de Greenwich. On ne parlera pas ici du système de l’heure d’été et d’hiver institué en 1917, abandonné en 1945 pour réapparaitre en 1976. En 1960 on redéfinit la seconde qui n’est plus 1/3 600 d’une heure solaire moyenne, mais la durée de 9.192.631.770 vibrations de l’atome de césium. Nous sommes carrément passés dans un autre monde !!
Dans nos petits villages, l’horloge publique et ses cloches font l’objet de débats houleux parfois : réparations, sonneries nocturnes…. Elles sonnent les événements heureux ou malheureux, mariages, baptêmes, glas, parfois les messes dominicales. Elles sonnent le tocsin en cas d’incendie, d’inondations subites à la place ou en complément d’une alerte SMS. L’angélus rythme notre journée. Pour les croyants et les non-croyants. L'horloge publique est encore l'identité du village. En panne, les habitants se rendent compte de son absence, du vide sonore. Que nous le voulions ou non elle fait partie de notre ADN.


Horloge Charvet de Lyon,
en fait très probablement une horloge
Bailly-Comte de Morez

A lire l’excellent travail de Philippe Monot Horloges d’Edifice, leurs  fabricants, leur usages. Internet

Sources :  Gerhard Dohrn-van Rossum pour sa thèse de doctorat, travail publié en différentes langues, en particulier en français sous le titre L'histoire de l'heure - L'horlogerie et l'organisation moderne du temps, Editions de la Maison des sciences de l'homme, Paris 1997 - "Histoire de la ville de Nîmes", tome II, par Adolphe Pieyre, 1886, pages 278 à 280  - Copyright © 2004-2010  Philippe Monot Horloges d’Edifice, leurs fabricants, leurs usages  - AFAHA - l'Association Français des Amateurs d'Horlogerie Ancienne. - ANCAHA - Association Nationale des Collectionneurs et Amateurs d'Horlogerie Ancienne et d'Art. -  Fondation haute Horlogerie  - horlogerie.suisse.com -  horlogerie Lycée Diderot Paris  - Pierre Dubois, Histoire de l'horlogerie, Paris, 1849, p. 65-66.- Joëlle Chevé, « L'horloge », Historia,‎ novembre 2011, p. 75 (ISSN 0750-0475). – Ménard Histoire de la Ville de Nîmes 1758 différentes éditions – Mathieu Planchon L’Horloge son histoire rétrospective-1923  - archives départementales du Gard, municipales de Nîmes – archives municipales de Vallabrix – Couradou décembre 2015 L’Eglise de Vallabrix médiathèque ou site internet de Vallabrix. -



Office du tourisme Morestel Horloge de Vasselin fabrication Odobey cadet




Séraphin Romanet -1875 environ -Morbier


















Pernes les Fontaines Concessionnaire Horlogerie Odobey






Horloge Bailly-Comte de Morez, 1860  Signée et distribuée par Charvet (Lyon). Sonnant les heures et les demies. Remontage toutes les 8 jours

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