vendredi 9 février 2018

La Lutte d'Hommes à Uzès





a La Lutte d’Hommes à Uzès :


La lutte greco-romaine était très à la mode en cette fin du 19ème siècle-début 20ème siècle.  C'est un sport pratiqué depuis la nuit des temps si l'on en croit les représentations sur les vases, les stèles du monde antique.

Une compétition avait lieu à Uzès le mardi de la fête votive, dans des arènes de fortune, sur le champ de foire, près de l’actuel Lycée Gide, maintenant domaine St Firmin. La fête votive se déroulait en septembre à cette époque, temps de pose entre les moissons et les vendanges.
 Cette compétition attirait beaucoup de monde de tout l’Uzège. Uzès avait alors son champion, Jourdan, concurrencé par les trois frères Aimable de La Calmette, mais aussi par Paul Pons qui fut champion du Monde, Laurent le Beaucairois, Murzouk, un noir. (Sur la photo ci-dessus à droite nos plus jeunes pourront remarquer les élégantes jarretières à chaussettes de nos anciens).
Le Journal d’Uzès du 28septembre 1892 nous raconte un de ces combats : « Laurent qui avait terrassé son adversaire le tint par terre sous le poids énorme de son corps pendant près d'une demi-heure. Mais dans l'impossibilité de se défendre loyalement, Murzouk mordit Laurent au bras et le fit lâcher prise. Un sévère pugilat s'engagea... Cette furieuse querelle prit fin à l'intervention de la gendarmerie... sans qu'il soit possible de connaître le résultat définitif de cet émouvant combat. »

(Jourdan d’Uzès à droite)
Les jeunes de la ville pouvaient affronter nos athlètes. Le commissariat de police tenait les inscriptions et vérifiait les candidatures. Des primes assez substantielles étaient offertes à celui qui avait vaincu un de nos champions. Un règlement du conseil municipal de 1890 précisait que les lutteurs s’affrontaient à mains nues, seulement vêtus d’un caleçon. Ils devaient être propres de corps, « principalement les jambes et les pieds ».



Le peintre d'Alès, José Belon (1861-1927) a immortalisé cette compétition dans ce tableau qui est un véritable reportage sur l’événement.


"Lutte d'hommes dans le Midi", par José Belon    1886

(José Belon ci-contre) Une carrière à Paris comme peintre et illustrateur pour la presse (Le Petit Journal, Gil Blas, L’Intransigeant….), Belon séjourne souvent dans le Gard. Il est à l’origine du musée d’Uzès en 1910, où ce tableau va trouver sa place. 
On y voit à l’arrière-plan les tours médiévales d’Uzès ce qui permet de situer le lieu du combat. Les personnages semblent réels saisis sur le vif. Peut-être des Uzétiens croqués et dont on a oublié le nom. Enthousiasme, excitation, passion, on entend les spectateurs hurler. Une note provençale avec des spectatrices en costumes d’Arlésiennes pour faire plaisir au public parisien après le succès de « Mireille » de Mistral en 1859. Une belle lumière, du pittoresque, de l’animation. A droite en bas, un panier de tomates et une cruche d’ici. Les spectateurs sont grimpés sur des gradins improvisés, charrettes, bancs… Des musiciens sur la gauche en uniforme sur une estrade, deux hommes en caleçon près des musiciens attendent leur tour. Un jeune élégant à droite avec guêtres et cravache, un homme à gauche qui débouche une bouteille de vin, un gros monsieur qui vit le match et serre les poings, un autre qui baisse le pouce vers le bas comme aux jeux de cirque romain. Le lutteur de dos en caleçon rouge est de La Calmette, surnommé « Aimable ».





Paul Pons
  



Sources : Paul Belon, En suivant Monsieur Carnot. Notes humoristiques, 50 dessins de José Belon, Plon Nourrit & Cie, 1893  -- archives municipales d’Alès  606/206  -- musée municipal d’Uzès Georges Borias – Midi Libre 19/10/2015 et 11/10/2012 – musee-mediterranée.org/portail/collections  -  Le Républicain d’Uzès et du Gard 2000 ans de notre Histoire -- wikipedia -wikimedia - alpha-blogspot.com 2/24/2015 -







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