Rafael Gomez Ortega ou le Matador qui avait (parfois)
peur des toros
Aujourd’hui je ne vais pas me
faire que des amis.
La
feria de Nîmes, celle d’Alès ouvrent la saison touristique. Ce n’est pas
la fête pour les taureaux de combat.
Je
ne peux m’empêcher de penser au matador Rafael Gomez Ortega.
Rafael
était espagnol, né en juillet 1882 à Madrid. Il décède en mai 1960 à Séville.
On le surnomme aussi « El Dinivo Calvo », le Divin Chauve à cause
d’une calvitie précoce. Il est le fils du matador Fernando Gomez El Gallo, le
frère du matador José Gomez Ortega Joselito Gallito, et beau-frère du matador
Ignacio Sanchez Mejias. Avec une telle famille il ne pouvait pas être plombier
ou boulanger !!!.... Et puis en ce début de 20ème siècle, les
corridas sont très à la mode, même en France, l’Impératrice Eugénie, l’épouse
mexicaine de Louis-Napoléon avait apporté l’exotisme de son pays.
Rafael enchante les spectateurs par un jeu
élégant. Une passe de muleta porterait son nom « molinete gallista ».
Un temps il sera en couple avec une célèbre danseuse de flamenco Pastora Imperio.
Son père le
présente en 1885 à Valence en Espagne. Son alternative se déroule en septembre
1902 à Séville avec pour parrain Emilio Torres Reina. Confirmée à Madrid en mars
1904 avec pour parrain Rafael Molina Martinez.
Mais il avait la fâcheuse habitude de s’enfuir lorsqu’un toro l’effrayait
un peu plus que nécessaire. C’était arrivé lors de son passage dans les arènes
de Nîmes.
On
disait « avec lui on ne savait jamais ce qui allait se passer.. ».
« il rendait la tauromachie humaine, il avait un côté attachant ». Il
avait osé avouer sa peur devant le toro et cela plaisait au public qui ne lui
en tenait pas rigueur. Il affirmait et assumait à la fois la peur et le besoin
de courage de tout un chacun, de chaque spectateur.
Il
lui arrivait aussi de s’arrêter en pleine faena, incapable de continuer à
toréer. Il disait « Les broncas,
(protestations du public) le vent les emporte, les coups de cornes il en reste
quelque chose !! Un homme de bon sens qui a fait
le tour de la question, finalement sympathique.
Je ne suis
pas fan de ce genre de spectacle. Ceci n’enlève rien à la bravoure des
matadors, picadors, toreros, mais qu’exprime encore ce jeu ? Le toro, animal
totémique, culte païen et sacrifice romain ou gaulois, symbole de
fertilité ?...Et que recherchent les spectateurs, quelle situation, quelle histoire personnelle fuient-ils pendant un instant ? Nous sommes vraiment des animaux compliqués.
Rafael par ses excentricités réhabilite un peu ce jeu
cruel. Mais je comprends qu’on puisse s’enthousiasmer encore pour une corrida
lorsque c’est dans la culture familiale.
Et les
« habits de lumière » révèlent la grande technicité des couturières et
des brodeuses ! Artisanat qui n’est plus vraiment à l’ordre du jour
actuellement.
19ème siècle anonyme History of costume http://silveromsk.virtbox.ru/moda/index152-2.html wikimedia commons
1940Tenue de Matador", "habit de lumière" ou "vêtement de Torero". Espagne, vers 1940. alaintruong.com/archives/2009/12/31/16342607.html
Sources : Auguste Lafront - Paco Tolosa : « Encyclopédie de la
corrida », éditions Prisma, 1950, p. 172---
BNF Rafael Gómez : "El
Gallo" / J. Francès, 1996 –wikipedia -- Printerest Barcelone 1934 – Museo Taurino
Hermanos Villar -- geneanet --midilibre.fr/2015/08/17/le-toro-de-combat-de-l-arene-a-l-assiette--
dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/El%20Gallo%20(Rafael%20Gómez%20Ortega)/fr-fr/--.midilibre.fr/2011/06/03/la-viande-des-toros-bravos-finit-sur-le-grill
--Jacques Legris Toros, afición
et gastronomie (Denoël, 1963), -
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