mardi 29 mai 2018

Le matador qui avait (parfois) peur des toros






Rafael Gomez Ortega ou le Matador qui avait (parfois) peur des toros

                                                Aujourd’hui je ne vais pas me faire que des amis.

La feria de Nîmes, celle d’Alès ouvrent la saison touristique. Ce n’est pas la fête pour les taureaux de combat.
Je ne peux m’empêcher de penser au matador Rafael Gomez Ortega.
  Rafael était espagnol, né en juillet 1882 à Madrid. Il décède en mai 1960 à Séville. On le surnomme aussi « El Dinivo Calvo », le Divin Chauve à cause d’une calvitie précoce. Il est le fils du matador Fernando Gomez El Gallo, le frère du matador José Gomez Ortega Joselito Gallito, et beau-frère du matador Ignacio Sanchez Mejias. Avec une telle famille il ne pouvait pas être plombier ou boulanger !!!.... Et puis en ce début de 20ème siècle, les corridas sont très à la mode, même en France, l’Impératrice Eugénie, l’épouse mexicaine de Louis-Napoléon avait apporté l’exotisme de son pays.

Rafael enchante les spectateurs par un jeu élégant. Une passe de muleta porterait son nom « molinete gallista ». Un temps il sera en couple avec une célèbre danseuse de flamenco  Pastora Imperio.
Son père le présente en 1885 à Valence en Espagne. Son alternative se déroule en septembre 1902 à Séville avec pour parrain Emilio Torres Reina. Confirmée à Madrid en mars 1904 avec pour parrain Rafael Molina Martinez.

Mais il avait la fâcheuse habitude de s’enfuir lorsqu’un toro l’effrayait un peu plus que nécessaire. C’était arrivé lors de son passage dans les arènes de Nîmes.
On disait « avec lui on ne savait jamais ce qui allait se passer.. ». « il rendait la tauromachie humaine, il avait un côté attachant ». Il avait osé avouer sa peur devant le toro et cela plaisait au public qui ne lui en tenait pas rigueur. Il affirmait et assumait à la fois la peur et le besoin de courage de tout un chacun, de chaque spectateur.
Il lui arrivait aussi de s’arrêter en pleine faena, incapable de continuer à toréer. Il disait « Les broncas, (protestations du public) le vent les emporte, les coups de cornes il en reste quelque chose !! Un homme de bon sens qui a fait le tour de la question, finalement sympathique.













Je ne suis pas fan de ce genre de spectacle. Ceci n’enlève rien à la bravoure des matadors, picadors, toreros, mais qu’exprime encore ce jeu ? Le toro, animal totémique, culte païen et sacrifice romain ou gaulois, symbole de fertilité ?...Et que recherchent les spectateurs, quelle situation, quelle histoire personnelle fuient-ils pendant un instant ? Nous sommes vraiment des animaux compliqués.
Rafael par ses excentricités réhabilite un peu ce jeu cruel. Mais je comprends qu’on puisse s’enthousiasmer encore pour une corrida lorsque c’est dans la culture familiale.
Et les « habits de lumière » révèlent la grande technicité des couturières et des brodeuses ! Artisanat qui n’est plus vraiment à l’ordre du jour actuellement.
 Christian Lacroix


















19ème siècle anonyme History of costume http://silveromsk.virtbox.ru/moda/index152-2.html wikimedia commons

 1940Tenue de Matador", "habit de lumière" ou "vêtement de Torero". Espagne, vers 1940. alaintruong.com/archives/2009/12/31/16342607.html


Sources : Auguste Lafront - Paco Tolosa : « Encyclopédie de la corrida », éditions Prisma, 1950, p. 172---
BNF Rafael Gómez : "El Gallo" / J. Francès, 1996 –wikipedia --  Printerest Barcelone 1934 – Museo Taurino Hermanos Villar --  geneanet --midilibre.fr/2015/08/17/le-toro-de-combat-de-l-arene-a-l-assiette-- dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/El%20Gallo%20(Rafael%20Gómez%20Ortega)/fr-fr/--.midilibre.fr/2011/06/03/la-viande-des-toros-bravos-finit-sur-le-grill --Jacques Legris  Toros, afición et gastronomie (Denoël, 1963), -
  19ème siècle anonyme History of costume silveromsk.virbox.ru/moda/index152-2 wikimedia commons --
Alphonse Daudet et la corrida

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