lundi 16 décembre 2019

Olivier de Serres, un agronome novateur


Olivier de Serres :  un agronome novateur


(Dessin à la plume d’Olivier de Serres, de facture très moyenne, réalisé par son fils Daniel. La gravure est une interprétation tardive. Ses portraits montrent un homme souriant, au regard intelligent mais bon-enfant).
Olivier de Serres est né et mort à Villeneuve-de-Berg dans nos anciennes Cévennes, en Ardèche méridionale. Dans une époque charnière de notre Histoire : 1539 à 1619. Nous sommes en pleine guerre civile ou religieuse, catholiques contre protestants, Valois contre Bourbons, une passation de pouvoirs dévastatrice de François 1er à Henri IV, les guerres sans fin de François 1er.  C’est aussi la période des grandes découvertes, Jacques Cartier et le Québec, le développement de l’imprimerie, l’usage du français dans les actes officiels, les interrogations spirituelles, la Renaissance artistique installée…. C’est l’époque des Bernard Palissy, des Ambroise Paré…. Des chocs de civilisation....
Les Desserrres ou de Serres, une famille de drapiers et marchands de tissus, qui joue un rôle important dans la vie publique de la région. Le père d’Olivier, Jacques est 1er consul de la ville de Villeneuve de Berg, élu à l’unanimité en 1533. Il décède en 1546, Olivier n’a que 7 ans. Les enfants de Serres (Desserres) de par l’aisance financière et intellectuelle de leur famille vont étudier avec un précepteur privé. Olivier étudie le latin, le grec… peut-être à Valence. Il va voyager pendant quelques temps, Italie, Allemagne, France. Une grande curiosité, une soif de comprendre.
Son frère Jean probablement plus connu que lui en son temps est pasteur et théologien à l’académie de Genève en 1559 sous le nom de Jeannus Serranus Vivariensis. Pasteur de Jussy à Genève, principal du collège de Lausanne dans le canton de Vaud en Suisse où il rencontre les Français venus étudier.  Il a connu et étudié avec le recteur Théodore de Bèze. Il traduit Platon ce qui établira sa réputation. Il réforme le collège des arts de Nîmes en 1579. En 1589 il devient pasteur d’Orange après Montélimar. Il est un des quatre pasteurs qui accompagnent Henri IV lors de sa conversion au catholicisme. Il devient historiographe du roi de France. Le roi qui a confiance en lui l’envoie de par le pays et aussi à l’étranger pour essayer de rapprocher catholiques et protestants. Il décède en mai 1598 à Orange ou pour certains historiens à Genève à l’âge de 58 ans. Il s’était marié en Suisse avec Marguerite Godary, avec une autorisation des instances officielles, la mariée paraissant moins que ses 14 ans déclarés. Ils auront 9 enfants. Nous lui devons un « Inventaire général de l’Histoire de France » de 1597.
Puis à 19 ans en 1557 Olivier achète le domaine du Pradel situé à Mirabel dans la Basse-Ardèche. Pour 3828 livres, un peu plus d’une centaine d’hectares d’un seul tenant, des moulins ruinés, un mas fortifié flanqué de deux tours, entouré de deux ruisseaux. En 1571 il achète les droits de haute, moyenne et basse justice sur son domaine. Il devient seigneur du Pradel (et co-seigneur de Coussignac,Saint-Marcel et Saint-Montant) et ses armes sont « D'argent au chevron d'azur, chargé de trois étoiles d'or, accompagné de trois trèfles de sinople. Couronne de marquis. Supporté par deux aigles ». La devise « cuncta in tempore » ou toute chose en son temps figure sur la 15ème édition de son traité d’agriculture est probablement de son éditeur Jean Berthelin de Rouen. Olivier de Serres partage alors ses activités entre l'exploitation du domaine, le diaconat de l'église réformée de Berg et l'éducation de ses 7 enfants. Il aidera un temps sa mère veuve dans son commerce de tissu.
Sur son domaine, Olivier va étudier de manière scientifique les techniques agricoles du moment pour en améliorer les rendements par l’expérimentation en une période où les hommes se battent, brûlent les récoltes, fuient et se cachent devant la soldatesque. On se souvient de lui surtout pour son travail sur les vers à soie. Mais il a étudié bien d’autres domaines de cultures. Précurseur de la permaculture et de l’utilisation du mûrier dans notre pays, il va s’intéresser aussi à la vigne, à l’extraction du sucre de betterave, aux arbres fruitiers. Il amène de nouvelles cultures comme le maïs, le houblon, le tabac, le coton, la garance, le safran, la tulipe, le riz mais aussi l’expérimentation de la pomme de terre.
Il cherche à vérifier, à valider ou non les pratiques ancestrales des paysans, les écrits des agronomes qui l’ont précédé, en particulier les romains Caton, Columelle, Palladius, Pline l’Ancien… Ne dit-on pas que les Romains après la prise de Carthage se sont réservés pour eux les livres d’agriculture et abandonnèrent le reste au pillage soldatesque ? Ses convictions protestantes lui font afficher une foi avant tout dans le travail de l’homme tourné vers la nature, la terre. Pour lui la culture de la terre est inséparable d’une réflexion sur l’usage que l’homme en fait. (pour la gloire de Dieu ou non) .Aux portes d’un monde où l’on se bat pour affirmer un pouvoir sur le royaume ..Un autre précurseur Charles Estienne qui publie en 1564 "L’Agriculture et Maison Rustique".
Olivier met en valeur ses terres en testant des innovations : drainage, irrigation, compostage des déchets organiques, soufrage de la vigne, suppression de la jachère…. Jusqu’alors, on alternait les cultures pour permettre au sol de se régénérer : c’était l’assolement triennal ; une première année des céréales d’hiver comme le froment, l’année suivante des céréales de printemps comme l’orge, la troisième année la terre était laissée au repos en vaine pâture pour nourrir les animaux du village. Olivier propose pour cette troisième année des plantes fourragère, comme la luzerne pour son azote fertilisant les sols et pour nourrir le bétail… Dans son traité le « Théâtre d’Agriculture et Mesnage des Champs », édition de 1600, il écrit sur les pommes de terre : "cartoufle: cet arbuste dict cartoufle, porte fruict de mesme nom, semblables à truffes, et par d'aucuns ainsi appelé. Il est venu de Suisse en Dauphiné, despuis peu de temps en ça. La plante n'en dure qu'une année, dont en faut venir au refaire chacune saison". » Quant au goust, le cuisinier les appareille de telle sorte, que peu de diversité y recognoist-on de l'un à l'autre."
Le titre de son ouvrage en dit long sur ses intentions :« Le Théâtre d’Agriculture et mesnage des champs, d’Olivier de Serres, seigneur du Pradel, dans lequel est représenté tout ce qui est requis et nécessaire pour bien dresser, gouverner, enrichir et embellir la maison rustique ».
Il s’intéresse aussi à l’outillage agricole. Il invente le rouleau à pointe le rustique semoir en ligne à profondeur constante. Des plantes en provenance d’Amérique sont expérimentées surtout grâce à ses aménagements hydrauliques, comme la canne à sucre, le coton, la tomate.
"Les pommes d'amour [les tomates], de merveille, et dorées, demandent commun terroir et traictement, comme aussi communément, servent-elles à couvrir cabinets et tonnelles, grimpans gaiement par dessus, s'agrafans fermement aux appuis. La diversité de leur fueillage, rend le lieu auquel l'on les assemble, fort plaisant : et de bonne grace, les gentils fruicts que ces plantes produisent, pendans parmis leur rameure. [...] Leurs fruicts ne sont bons à manger : seulement sont-ils utiles en la médecine, et plaisans à manier et flairer." "
Il raconte ses expériences, il conseille, dans son « Théâtre d’Agriculture et Mesnage des Champs ». Mesnage ici dévoile sa réflexion qui concerne l’économie domestique, l’ordre et la dépense de la maison ; c’est la même racine que le « manager » anglais, la ménagère-maîtresse de maison en français… « Théâtre » signifie recueil, anthologie des procédés techniques les plus remarquables.
(Olivier de Serres (1539-1619) © S.H.P.F.)
Dans ce traité, des descriptions d’espèces, des conseils de culture et d’entretien, des plans d’aménagement comme les broderies de buis. Pour lui le jardin est divisé en quatre  parties : le potager, les fleurs, le jardin médicinal, le verger. Il manifeste un grand sens de la pédagogie : le jardin est le lieu de production alimentaire et médicinale, mais aussi fournit un plaisir des yeux et des sens. Il s’intéresse aussi à l’ »art de commander » : le fermier doit se lever tôt le matin pour donner l’exemple à ses ouvriers, domestiques et manœuvres ; il doit les bien payer, les bien nourrir pour être bien servi. Pendant les veillées ou les périodes où les travaux des champs le permettent, on fabrique des paniers, des corbeilles, on répare ce qui doit l’être…… On doit traiter charitablement ses domestiques, les assister s’ils sont malades ou blessés et ne pas les renvoyer dans cet état. A la fin de l’année il est bon de leur donner une petite gratification en plus des gages s’ils ont bien travaillé et eu une bonne conduite. Par contre ne pas retenir les domestiques qui « auront mal servi »…. Nous ne pouvons ici en tirer que quelques exemples, qui nous parlent actuellement.
Le roi Henri IV se faisait lire chaque jour un chapitre de ce traité agronomique. Olivier écrit : La science ici sans usage ne sert à rien ; et l'usage ne peut être assuré sans science »
Ce fabuleux traité (plus de mille pages) sera l’objet de huit éditions ou réimpressions du vivant d’Olivier de Serres et 19 rééditions de 1600 à 1675. La Révocation de l’Edit de Nantes de 1685 va faire taire ce précurseur, à une époque où pourtant l’agriculture allait très mal. L’ouvrage sera enfin réédité sous l’impulsion de Pierre Bénézech et François de Neufchâteau sous le Directoire.
De son mariage en juin 1559 avec Marguerite d’Arcons, fille d’un docteur en droit, ils ont sept enfants, quatre garçons, avocats, juge, docteurs en droit, et trois filles mariées à un clavaire du Roi, à un procureur du parlement de Castres, dans la bourgeoisie…
En 1561 Berg n’a pas de pasteur et Olivier est chargé en janvier de se rendre à Genève pour chercher « un fidèle ministre pour les enseigner en la parole de Dieu ». Ce sera Jacques Beton (ou Jacques Besson) qui arrive avec femme et enfant en mars 1561 logés au Pradel jusqu’au 15 août. Le pasteur est aussi mathématicien et ingénieur. Le « livre de raison » d’Olivier fait apparaître l’achat de vêtements pour le pasteur et sa famille, des dépenses pour lui réparer un logement. Il achète aussi une corde neuve pour la cloche du temple. Donc nous pouvons penser que les offices peuvent avoir lieu et que le pasteur fait l’affaire. Son  livre de raison comme c’est souvent le cas chez les protestants, nous raconte sa vie de famille, ses achats, ses pensées intimes.
L’harmonie ne dure pas. Les événements le rattrapent. Le 2 mai 1562 les consuls de Villeneuve les Berg décrètent et procèdent devant notaire à la « cancellation » c’est-à-dire la rupture du contrat par lequel le curé de la paroisse avait l’usage des vases et ornements sacrés de l’église catholique romaine. Les calices, croix, reliquaires, chasubles ornées d’or… sont saisis et confiés à Olivier de Serres, puis vendus en 1567 pour 380 livres à un orfèvre de Montélimar. Personne ne voulait en assurer la garde et on ne savait pas trop qu’en faire : attendre un retournement de situation et une renaissance de l’église catholique dans la ville, ou un affermissement de l’église réformée et ses principes ?? En 1562 nous sommes encore aux débuts des guerres de religion.La somme est confiée à Olivier qui ne la rendit jamais : il avait fait diverse dépenses pour la communauté de Villeneuve et il se paya sur cette somme. Après sa mort, presque cent ans plus tard, sa famille la rendit au prieur de la ville. Constantin de Serres son arrière-petit-fils après un procès, remboursa la valeur des objets confisqués.
(Médaille portant le portrait d'Olivier de Serres par Alphonse Desaide) 
Agrippa d’Aubigné dans son «Histoire Universelle » nous raconte la prise de Villeneuve de Berg le 2 mars 1573. Olivier de Serres y participe. Mais quel a été son rôle dans le massacre d’une trentaine de prêtres catholiques réunis ce jour-là pour un synode diocésain ? A ce jour nous n’avons pas la réponse. Par contre il participe la veille à une réunion de notables protestants de la ville pour décider de la somme à verser au capitaine  Ponchot qui par traitrise devait ouvrir de l’intérieur les portes de Villeneuve. Après l’attaque, on ne sait pas quoi faire de cette somme promise, le capitaine étant mort dans l’attaque. Un créancier se présente et se paiera sur le prix de la trahison.
La famille s’est installée définitivement au Pradel en août 1578. Mais Paris et la notoriété attend notre Olivier.
Son frère Jean décède le 19 mai 1598, probablement d’un empoisonnement ou d’un épisode de peste, sa femme le suit dans la mort quelques heures après. Olivier est 
nommé tuteur des 9 enfants du couple avec un autre membre de la famille.
Le Roi avait promis en juin 1597 une somme d’argent à Jean ; Olivier part pour Paris en novembre 1598 pour récupérer cette somme pour les enfants de son frère. Le roi ne le reçoit pas et il est obligé de s’installer dans la capitale dans l’attente d’une rencontre royale. Il entre en relation avec Maximilien de Béthune futur Sully, en vain.
Il en profite pour s’occuper de l’édition d’un livre qu’il vient de terminer. En février 1599 Jamet Mettayer publie « La cueillette de la soye par la nourriture des vers qui la font ; échantillon du Théâtre d’Agriculture d’Olivier de Serres, seigneur du Pradel » .  Ce texte sera traduit en allemand en 1603 et en anglais en 1607. Le 1er juillet 1600, le Théâtre d’Agriculture est édité dans son intégralité, en 1024 pages !.
En 1603 Olivier publie « La seconde richesse du meurier blanc qui se treuve en son escorce pour en faire des toiles de toutes sortes, non moins utiles que la soie, provenant de la feuille d’iceluy ». Il pense que de la seconde écorce du mûrier blanc on peut tirer une filasse propre à remplacer le chanvre.
Olivier rentre chez lui le 27 septembre 1600, mais un émissaire du Roi l’attend : Henri IV souhaite qu’on lui envoie 15 000 à 20 000 mûriers à soie qui seront installés dans les jardins des Tuileries en 1601-1603.. Le pays dépensait des sommes folles pour acheter de la soie à l’étranger. Barthélémy de Laffemas conseiller économique du roi avait calculé que chaque année, 6 millions d’écus partaient à l’étranger pour l’achat des étoffes de soie !! En 1602 une ordonnance royale impose à chaque paroisse de posséder une pépinière de mûriers et une magnanerie.  "Par cette mesme voye, dit Olivier de Serres, le roi me fit l'honneur de m'escrire pour m'employer au recouvrement des dits plants, où j'apportai telle diligence, que au commencement de l'an six cens un il en fut conduit à Paris jusques au nombre de quinze à vingt mil, les quels furent plantés en divers lieux dans les jardins des Tuilleries, où ils se sont heureusement eslevés... et pour d'autant plus accélérer et avancer la dicte entreprise, et faire cognoistre la facilité de cette manufacture, Sa Majesté fit exprès construire une grande maison au bout de son jardin des Tuilleries à Paris, accommodée de toutes choses nécessaires, tant pour la nourriture des vers que pour les premiers ouvrages de la soye »

(anonyme-wikipedia-commons)
10 000  mûriers sont plantés à Saint-Germain en Laye ; le jardinier François Traucat jardinier de Nîmes participe au développement des plantations de mûriers dans le midi de la France. Quatre millions de pieds sont cultivés en Provence et Languedoc… Les filles se marient avec en dot des pépinières de mûriers….
Un deuxième voyage à Paris sans résultat en ce qui concerne l’argent promis aux enfants de son frère Jean. Il lui faudra attendre un troisième et dernier voyage pour obtenir satisfaction : 4000 livres payables par quartiers. Nous sommes le 19 mars 1605.
Olivier a rencontré le jardinier d’Henri IV Claude Mollet qui réalisera les jardins royaux de Saint-Germain en Laye, de Fontainebleau, des Tuileries, de Blois…
Peu à peu la production des mûriers et des vers à soie va être valorisée : moulins à soie à technique piémontaise, dévidage automatique des cocons, une manufacture royale en 1752 et des millions de plants qui fournissent une matière première qui alimente en soie les canuts lyonnais Des milliers d’ouvriers ou ouvrières de toute la vallée du Rhône qui profiteront de cette manne. . Mais c’est une autre histoire ou plutôt une suite logique.
Olivier de Serres et l’abbé Rozier sont les fondateurs d’une viticulture française. Olivier préconise une viticulture et une œnologie en relation avec les terroirs, en accord avec la demande des consommateurs. Il ouvre la voie au rationalisme scientifique. Il conseille avant toute chose une évaluation du potentiel agronomique du terroir : topographie, exposition de la parcelle, fosses pédologiques, climat local (vent, pluie, pentes…) ; de même évaluation du potentiel économique et commercial du vignoble : proximité des consommateurs, aptitude du vin au transport….. « L'air, la terre et le complant font le fondement du vignoble [...] de leur assemblage provient l'abondance de bon vin, de longue garde, non sujet à se corrompre, et chariable pour la débite : sans laquelle concordance, le vin cloche en quelque qualité ». Il préconise la plantation de plusieurs cépages dans une même parcelle, qui pourront être vendangés et vinifiés séparément en fonction du niveau de maturité. Il conseille aussi la plantation en ligne et en carré, pour l’utilisation de la traction animale…., le greffage qui diversifier l’encépagement et les saveurs du vin… En cave il insiste sur l’hygiène : « ne craignons point d’excéder en netteté en cet endroit… » ; il préconise l’affranchissement des tonneaux car toute odeur bonne ou mauvaise « la rapporte au bois des tonneaux ». Il parle de l’usage du soufre déjà connu de longue date.
Ses idéaux naturalistes lui font conseiller de respecter au mieux le naturel des raisins : « mais d'autant que l'artifice altère aucunement le naturel, fait que les vins sont toujours prisés le plus, que moins on les aura drogués ».  Pour la clarification il propose l’emploi de retaillures de bois de hêtres ou de fousteau et non la pratique très ancienne du plâtrage dangereuse pour la santé.
Lorsque que Olivier ne peut plus exploiter le domaine, un fermier le remplace ; mais un contrat les lie avec des conseils et des demandes très fermes qui continuent les pratiques d’Olivier de Serres.
Son testament en 1612 et le codicille après le décès de son épouse Marguerite désigne Daniel héritier du domaine du Pradel. Ses autres fils recevront 2000 livres chacun, ses filles déjà dotées auront 20 livres chacune « sans autre chose pouvoir demander ni avoir sur mes biens ».
Après son décès en 1619, les créanciers se manifestent nombreux. Daniel accepte l’héritage sous bénéfice d’inventaire, la situation financière est fragile. Mais finalement le domaine reste dans la famille.
 (Bronze pédestre d'Olivier de Serres à Villeneuve-de-Berg (statue de Hébert inaugurée le 29 août 1858)
Le 7 mai 1628 le domaine du Pradel est entièrement rasé par le chef catholique Montréal. La bibliothèque et les notes d’Olivier de Serres sont brûlées. Ses plantations sont détruites. Une seule tour sera sauvée. Mirabel est ravagé le 11 juin 1628 par Montmorency et Montréal. Nous sommes dans les dernières guerres de religion du moment, celles de Rohan contre Richelieu et le roi Louis XIII. La paix d’Alais de 1629 n’est pas loin. Daniel de Serres a édifié les bâtiments actuels sur les ruines.  Le célèbre Arthur Young, voyageant en France en 1789, vint visiter le lieu : Qu'il me soit permis, dit-il, d'honorer la mémoire d'Olivier de Serres ; c'était un excellent cultivateur et un vrai patriote ! »
Son traité sera à nouveau publier à Paris à partir de 1802 ; pour l’édition de 1804 la Société d’Agriculture s’associe à la publication. François de Neufchâteau intervient dans la préface et la biographie d’Olivier de Serres. Des agronomes de l’époque, Chaptal, Deyeux, Cels, Cote…y écrivent de nombreuses notes. L’abbé Grégoire y ajoute « un Etat de l’Agriculture en Europe au 16ème siècle ».
Peut-être à lire et relire pour réfléchir à une nouvelle agriculture par les temps qui courent !!

A visiter : Au Pradel, l’Institut Olivier-de-Serres œuvre pour conserver, protéger et enrichir les lieux, les objets, les archives et recherches d’Olivier de Serres. Lieu de rencontre et de mémoire, c’est aussi un lieu d’animation culturel, de réflexion et un musée.



Sources : museeprotestant.org/notice/olivier-de-serres-1539-1619/ --- wikipedia.org/wiki/Olivier de Serres ---/www.herodote.net/olivier_de_Serres_1539_1619_-synthese-1828.phpcamille vignolles--- Notes geneanet de Philippe CHAUDANSON (philchau) --- GOURDIN Henri, Olivier de Serres, science, expérience, diligence en agriculture au temps de Henri IV, Actes Sud, Arles, 2001---LEQUENNE Fernand, La vie d’Olivier de Serres, Juillard, Paris, 1945 + Olivier de Serres, agronome et soldat de Dieu, Berger-Levrault, Paris, 1983---SERRES Olivier (de), Le théâtre d’agriculture et mesnage des champs, Slatkine, Genève, 1991---photos wikipédia.org, musée protestant.org, gallica BNF, Institut Olivier de Serres----





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