jeudi 11 mai 2017

Léon Alègre un homme engagé du 19ème siècle - Bagnols sur Cèze

Un homme engagé Léon Alègre – Bagnols sur Cèze



Léon Alègre, (1813-1884), Bagnolais du 19ème siècle, lauréat de l’Académie de Nîmes en 1864 (travaux sur la préhistoire), membre de la Société Française d’Archéologie,……chevalier de la Légion d’Honneur en 1883. Peintre, historien, collectionneur, humaniste, archéologue, il a parcouru le monde et couvert ses carnets de croquis, en curieux éclairé. Peut-être plus proche du siècle des Lumières, de l’avant Révolution de 1789 que du 19ième siècle..

Ses parents étaient teinturiers. Léon commence ses études au collège Bagnols puis à celui de Montélimar. Il abandonne en classe de 4è pour rejoindre son père à la teinturerie. Il est un autodidacte avec une soif immense de comprendre, de connaitre. Histoire, arts, tout l’intéresse. Son grand-père est collectionneur et lui transmet l’amour des belles choses. Il rencontre Joseph Lacroix alors à Bagnols et suit ses cours de dessin.





Au moment de la guerre de 1870, Léon Alègre implante une antenne bagnolaise de la Société de Secours aux blessés militaires la « Société de Bienfaisance ». Ce comité envoie du vin de notre Midi aux soldats et blessés de Strasbourg. Il est en compagnie des gardois Auguste Mallet médecin, de Cabrol notaire, Naud ….Les notables et toute la ville de Bagnols se mobilisent. Les ouvrières des filatures offrent une journée de travail pour nos blessés. Une ambulance mobile est offerte avec un hôpital de campagne, une infirmerie. Nos 118 prisonniers de guerre en Prusse reçoivent une aide. Léon Alègre avait été fortement influencé par Henri Dunant, le fondateur de la Croix-Rouge.
Déjà actif en 1846 au Bureau de Bienfaisance des Dames de Nevers il vient en aide aux Gardes mobiles et à leurs familles, 29 familles seront ainsi secourues. Il souhaite « éteindre la mendicité à Bagnols ». Il viendra aussi en aide aux victimes d’une des inondations de la Cèze. Quêtes, collectes, recherches de subventions…un Coluche d’un autre temps.

Auguste Renoir 1905
Il croit à l’éducation. En 1858 il crée la première bibliothèque cantonale de France. Elle fait aussi office de musée. D’abord installée à la mairie puis en 1868 au deuxième étage de l’Hôtel Madier. En 1879 la bibliothèque s’installe à l’Hôtel Mallet, legs du docteur Mallet.
Les dons enrichissent les collections. A la mort de Léon, son ami Léopold Truphémus puis sa fille Marie Garidel-Alègre continuent de faire vivre cette installation. La bibliothèque sera transférée à l’Espace Saint Gilles en 2001.

Le musée a une vocation encyclopédique. A côté des collections personnelles de Léon Alègre, on peut admirer tableaux, dessins, fossiles, animaux empaillés, vestiges antiques….
En 1917 Albert André devient conservateur du musée et des œuvres contemporaines sont exposées. Il est ami avec de nombreux artistes et collectionneurs, Renoir, Rodin, le critique d’art George Besson.

Camille Claudel
Léon Alègre sera proche aussi des Félibriges comme Frédéric Mistral qui donnera des médailles antiques au musée en 1861. Nous pouvons voir la signature de Mistral sur le livre d’or de la bibliothèque-musée. Il sera très lié aussi avec les autres fondateurs du Félibrige, Joseph Roumanille, Théodore Aubanel, Anselme Mathieu…. Certains de ses poèmes seront publiés par Roumanille dans l’Armana Prouvençau d’Avignon

Il réfléchit en 1878 à comment soulager les ouvrières des filatures de soie en créant une crèche pour leurs enfants. Elle serait située dans la maison de Charité ou bien au-dessus de la salle d’Asile, ancêtre de nos maternelles. Il faut seulement pourvoir à son fonctionnement : quête lors des mariages par exemple. Le projet n’ira pas plus loin. Eugénie Thome épouse de Joseph Thome subventionnera cet établissement en 1889.
On lui doit deux volumes de Notices Biographiques du Gard canton de Bagnols (chez Alban Broche – imprimeur-libraire à Bagnols sur Cèze), publiés en 1878. Il est fait officier de l’Instruction Publique en 1881 pour son implication culturelle. L’année suivante le musée reçoit le prix Wickham pour la fondation du premier musée cantonal de France.
Le 14 juillet 1883 il est fait chevalier de la Légion d’Honneur.
Il ferme les yeux dans sa maison de Bagnols le 27 novembre 1884 après une vie bien remplie. La ville prendra en charge ses funérailles le 29 novembre.




Au détour d'une rue de Bagnols sur Cèze




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