mercredi 20 septembre 2017

conte de l'Uzège : La Nuit des Quatre Temps



Conte de l’Uzège - La Nuit des Quatre Temps

Il y avait autrefois à Valabris une vieille qui vivait richement. Elle se nommait Philomène, mais tout le monde l’appelait la Vieille. Elle avait des monceaux de pièces d’or, dans des comportes et chaque matin sur le seuil de sa porte elle les déversait au soleil pour qu’elles ne moisissent pas. Peut-être aussi pour faire envie aux voisins.
Un matin, un jeune homme passa à cheval et lorsqu’il vit toutes ces pièces, il demanda
-        -   Hé ! que faites-vous donc là, la vieille ?
-         -  Vieille, vieille, il y en a de plus vieilles que moi. Et beaucoup de jeunes qui voudraient être à ma  place.
-          -  Vous avez raison. Mais qu’est-ce que vous répandez au soleil ?
-         -   Vous le voyez bien, je remue mes pièces d’or pour qu’elles ne moisissent pas.
-           - Si vous vouliez me les donner, ce n’est pas moi qui les laisserais moisir ! J’en ferai bon usage, croyez-moi !!
-          -  Je vous les donnerais bien, mais avant il faut que l’on se marie.
-           - Eh bien marions-nous ; je viendrai vous chercher la nuit des quatre temps
Philomène avait une nièce, jeune et jolie mais pauvre, qui lui servait de domestique.. Un soir la vieille lui demanda :
-           - Va voir le temps qu’il fait
-           -  La lune brille dans le ciel, ma tante.
-           -Va-t’en au lit, ce soir n’est pas mon soir.
Une autre fois la vieille redemanda : - Va voir le temps qu’il fait.
La nièce alla à la fenêtre :
-          -  Il fait des éclairs, ça va tonner.
-           - Va-t’en au lit, ce soir n’est pas mon soir.
Un autre soir, encore, la vieille demanda le temps qu’il faisait :
         - Il tonne, il fait des éclairs, il vente, et il pleut.
-          -  Petite nièce , ce soir est mon soir. Va donc me chercher mes belles chaussures.

La vieille et sa petite nièce sortirent dans la nuit. Des lumières luisaient au loin.
-           -C’est mon fiancé qui vient me chercher, dit Philomène
Elles allèrent à la rencontre des lumières, mais elles se rendirent bien vite compte que c’étaient les yeux de loups, des loups affamés qui sautèrent sur la vieille.
Derrière venait le fiancé sur son cheval. Il commanda à ses loups
-           -Tout doux il y en aura bien assez pour tous !
Il prit la nièce et l’installa sur son cheval, tandis que cric ! crac ! les loups dévoraient la vieille. Et il ne resta plus rien d’elle.
Le fiancé et la nièce se marièrent et ils ne laissèrent pas moisir les belles pièces d’or !!


Sources : Michel Cosem  Contes Traditionnels du Languedoc édit Milan 1995 ISBN 2-86726-990-3– adaptation Adrien Castanet-  Gravure  Loup Astrid de La Forest gravure au carborundum sur Arches 400gr internet -






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