Misogynie et la racine de Holà:
Le grand Pythagore nous a
laissé il y a 26 siècles une phrase sur les femmes bien peu courtoise :
« Il y a un principe bon qui a créé l’ordre,
la lumière, et l’homme ; il y a un principe mauvais qui a créé le chaos,
les ténèbres et la femme » !!
De toute évidence il n’était pas féministe !!
Définition
de la misogynie d’après Wikipédia « La misogynie est un terme désignant un
sentiment de mépris ou d'hostilité à l'égard des femmes motivé par leur sexe
biologique. Dans certains cas, elle peut se manifester par des comportements
violents de nature verbale, physique ou sexuelle, pouvant dans des cas extrêmes
aller jusqu’au meurtre ». Tout est dit !
L'étrange universalité de la misogynie -Proudhon
L’Histoire est émaillée
de petites phrases venant de la dite « sagesse populaire ». Dans notre
pays, mais aussi dans bien d’autres, dans l’ancien temps, les hommes et les
femmes avaient chacun ses activités propres : «les femmes à la
maison, comme les chiens, les hommes à la rue (ou aux champs, ou atelier) comme
les chats » ! (Gascogne). « Jamais femmes ni cochons ne doivent
quitter la maison » (Anjou, Berry, Champagne, Bugey…). La femme règne en
« maîtresse de maison », avec des activités réservées : le feu
dans la cheminée, partagé avec le plus âgé des parents, les repas, le pain, le
jardin, et le lait des animaux, fromages, beurre ; la basse-cour et la
porcherie. Elle a le monopole de l’eau : le puits, le lavoir, la fontaine…
Ceci est vrai pour toutes les classes sociales.
L’homme participe à la
vie publique, le moulin, la foire ; la femme vend au marché ses volailles,
ses œufs. Il est normal que lui bavarde avec ses collègues, au cabaret, sur la
place, à la forge du village, au moulin… Mais une femme qui s’arrête de
travailler un instant est mal vue, soupçonnée de mauvaise vie ou de mauvaises
intentions. Elle ne sait pas « se tenir ». Le droit de vote féminin
est une aventure récente dans bien des pays.
« Qui a mari, a seigneur ». »Le
chapeau doit commander à la coiffe ». »Quand le coq a chanté, la
poule doit se taire ». « A toute heure chien pisse et femme
pleure ». En Ardèche la jeune mariée rentrant de la bénédiction de son
mariage à l’église devait subir le test du balayage de la maison
conjugale : son balai devenait son bâton de maréchal ! On imagine sa
vie si elle ratait un tant soit peu ce test devant sa belle-famille !
Pendant longtemps,
surtout à la campagne, les femmes ne mangeaient pas avec les hommes de la famille.
Elles restaient debout derrière père, mari et fils, les servant comme
dépositaires de l’autorité maritale. Mon père a connu cela lorsqu’il était en
apprentissage chez un menuisier en 1920 dans le département de l’Isère. Chez
les bourgeois ou la haute société, les femmes pouvaient s’asseoir avec les
hommes à table dès l’instant où la famille était servie par du personnel. Jusqu’à
peu en France, la femme sera considérée comme juridiquement mineure sous la
tutelle de son père puis de son mari. Et pourtant lorsque les hommes font la
guerre, ils sont bien contents de trouver des femmes pour les remplacer dans
les usines, les champs, à l’étable.
L’Eglise n’était pas en reste. Dans le bâtiment pour les offices, chacun a sa place : les hommes d’un côté, les femmes de l’autre. Ou bien les uns au fond de l’église ou sur les tribunes lorsqu’il y en a, et les femmes assises devant ou en bas.
« Mauvais cheval
veut l’éperon, mauvaise femme veut le bâton ». L’épouse qui ne connait pas son devoir, est
en péché mortel et donc le mari est en droit de la corriger. Certaines coutumes
prévoient même d’aller « jusqu’à effusion de sang » pourvu que ce
soit de bonne intention. L’Eglise catholique approuve puisque la femme est par
définition tentée par le Malin, donc forcément fautive. Les églises
protestantes ne sont pas plus mesurées : « battre sa femme, c’est battre un
sac de farine ; tout le bon s’en va, et le mauvais reste » !!
Mais dans les conflits conjugaux, le
mari doit toujours gagner pour que l’ordre établi ne soit pas compromis.
L’honneur paroissial passe avant l’honneur familial.
Au 17ème
siècle dans notre pays, des gravures, des plaisanteries, des pamphlets, courent dans le royaume de Louis XIV. Le
docteur Tricotin a fait la découverte de la racine de Holà qui guérit les
femmes querelleuses, orgueilleuses, menteuses, joueuses, babillardes, mutines !!….
La racine de Holà est un bâton dont on peut se servir pour soumettre les
épouses. A cette époque, les femmes de la bourgeoisie et de la haute société
veulent lire, philosopher, critiquer, refaire le monde comme les hommes.
Molière s’en est amusé avec ses Précieuses Ridicules de 1659 et ses Femmes Savantes de 1672.
Cette gravure parue dans
les almanachs, ces ouvrages très lus et diffusés, est riche d’enseignement. Nous
voyons Tricotin sur une estrade de marché avec ses serviteurs les bras chargés
des fameux bâtons en racine de Holà. Les acheteurs se hissent, l’argent à la
main. L’un d’eux s’écrit même : »donne m’en une bonne car ma femme
est un diable ». Au-dessus de Tricotin, une pub : « Si vos femmes sont libertines, acariastres et mutines,
je m’offre à vous guérir de si cruels tourments, maris, usez de mes racines :
vous verrez si je mens ». Pour ceux qui n’auraient pas compris ou qui
ne savent pas lire, des médaillons avec des mises en situation.
Que reste-t-il à la femme
pour se sortir de cette situation ? Le divorce sera admis pendant la
Révolution et le code civil de Napoléon de 1803, puis supprimé, puis rétablit
en partie en 1884… Parfois les tribunaux autorisaient une séparation de corps
temporaire et provisoire jusqu’à ce que « l’Esprit Saint intervienne et
réconcilie les époux ». Dans ce cas les mauvais traitements, l’adultère, menaces
de mort sont pris en considération. Mais les archives nous montrent que ces cas
ne concernent pas les milieux modestes. Les mauvais traitements peuvent donner
lieu à séparation entre personnes de qualité, mais sont « insuffisants pour séparer des époux de
la lie du peuple ».
En fait, le mariage, la
vie d’un couple sont des institutions qui interpellent toute la communauté et
donc doivent être codifiés, protégés, gérés par la population. Dans notre
région, un adage disait : « mariage de jeune homme et de jeune fille,
il est de bien ; mariage de jeune homme et de vieille, il est de
rien ; mariage de vieil homme et de jeune fille, il est du diable. »
L’adultère, dérangeant
l’ordre établi et source de conflit entre familles élargies, a été puni souvent
dans les villages par des farces, des charivaris. Dans le Lot, les coupables
devaient courir tout nus dans les rues, la femme marchant la première et tenant
le bout d’une corde attachée aux testicules de son complice. Dans la Drôme, le
Lyonnais, la femme adultère et très dévêtue, devait courir derrière une poule
jusqu’à l’attraper tandis que son amant nu devait ramasser du foin pour en
faire une botte. Dans notre Languedoc, tous deux très légèrement vêtus,
parcouraient les rues, mais seul l’homme était fouetté par les femmes qui se
tenaient sur le parcours. L’amant plus coupable que la femme ?
Nous devons noter que
dans pratiquement toutes les civilisations, la gente féminine est jugée
inférieure à l’homme. Et les raisons avancées sont religieuses, ou quasi-religieuses,
pourtant avec des religions très différentes. Un sociologue américain W
Goldmann du milieu du 20ème siècle pensait que les hommes dans leur
ensemble étaient désarçonnés, jaloux, inquiets, envieux, secrètement dépités
par le fait que nous les femmes nous enfantions. Si ce n’est que cela, nous
pouvons partager et leur laisser l’accouchement !! La route est encore
longue, bien quand cinquante ans, nous avons vu une certaine amélioration de la
condition féminine. Au moins, maintenant, on sait, on se pose des questions, on ose dire.
Mais nous devons nous méfier des plaisanteries graveleuses qui sont de la
misogynie que nos mâles s’autorisent et qui est tout aussi grave que les coups,
et qui s’insinue sournoisement dans les cerveaux. Actuellement dans notre pays environ 20 % des meurtres concernent des femmes tuées par leurs conjoints ou ex-conjoints.
D’autres petites
phrases qui se veulent plaisantes :
-
En octobre 2017, un adjoint au
maire de Montauban : « en chaque femme il y a quelque chose de bien,
mais je dois l’introduire moi-même » /www.humanite.fr/misogyne-non-vous-croyez-64382
(Olivier Morin)
-
Sacha Guitry : « Les honnêtes femmes
sont inconsolables des fautes qu’elles n’ont pas commises…. A l’égard de celui
qui vous prend votre femme, il n’est de pire vengeance que de la lui
laisser…. Abstenez-vous de raconter à votre femme les infamies que vous
ont faites celles qui l’ont précédée ; ce n’est pas la peine de lui donner
des idées …»
-
Shakespeare : « Fermez la porte
sur l’esprit de la femme, il s’échappera par la fenêtre ; fermez la
fenêtre, et il s’échappera par le trou de la serrure ; bouchez la serrure,
il s’envolera par la cheminée… La laideur est moins horrible chez un démon
que chez une femme…»
-
Lope de Vega : « Le caractère de
la femme sans exception se meut sur deux pôles : l’amour et la vengeance…
Tenir une femme par sa parole, c’est tenir une anguille par la queue.. »
-
F Nietzsche : « la femme
est une surface qui mime la profondeur.. »
-
Proverbe arabe : « la beauté de
l’homme consiste dans son esprit, et l’esprit de la femme consiste dans sa
beauté.. »
-
François 1er :
« souvent femme varie, bien fol qui s’y fie.. »
-
Alphonse Karr : « Les femmes
devinent tout ; elles ne se trompent que quand elles réfléchissent… »
Nous allons laisser de
côté « le roseau dépensant » tant de fois entendu.
D’autres adages plus
sympathiques :
- Coluche 1986 :
« Les femmes seront les égales des hommes le jour où elles accepteront
d’être chauves et de trouver ça distingué.. »
- Victor Hugo :
« La femme a une puissance singulière qui se compose de la réalité de la
force et de l’apparence de la faiblesse… »
- Stendhal : « L’admission des femmes à l’égalité
parfaite serait la marque la plus sûre de la civilisation et elle doublerait
les forces intellectuelles du genre humain.. ».
Et un coup de sabot de
l’âne : « Quoi qu’elle fasse, la femme doit le faire deux fois mieux
que l’homme pour qu’on en pense autant de bien. Heureusement, ce n’est pas
difficile.. » Charlotte Whitton
Sources : Jean-Louis
Beaucarnot Ainsi vivaient nos
ancêtres édit Robert Laffont 1989---/savoirsdhistoire.wordpress.com/2016/05/28/la-racine-de-hola-petite-histoire-de-la-violence-conjugale-au-xviie-siecle/
---Gallica BNF--P Dupré Encyclopédie des Citations édit Trévise 1959---
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