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Rastignac la Maison-Blanche du Périgord
Etats-Unis -Maison-Blanche |
Une épineuse question agite les
historiens : la Maison-Blanche des Etats-Unis est-elle la copie du château
de Rastignac ou l’inverse ?
Abigaïl Adams
l’épouse du second président des Etats-Unis d’Amérique écrivait à sa fille dans
l’hiver 1800 : « il pleut dans les chambres ; les domestiques
vont puiser l’eau à 500 mètres de l’office. Il y a assez de courants d’air dans
le hall de réception pour faire sécher notre lessive !! ». La jeune
république américaine avait voulu un édifice modeste, fonctionnel pour
l’Exécutive Mansion qui ne s’appelle pas encore Maison Blanche. La résidence
présidentielle avait été mise au concours de 1792. James Hoban architecte
américain et d’origine irlandaise remporta le premier prix (500 dollars) et la
commande.
Hoban travailla
sur le monument de 1792 à 1801. Georges Washington n’y habita pas et les Adams
seulement trois mois.
En 1814 les
Anglais brûlèrent tous les édifices publics de Washington, ainsi que
l’Exécutive Mansion. Les murs calcinés restèrent debout mais avaient triste
allure. On les recouvrit d’une épaisse peinture blanche et la restauration
commença. La Maison Blanche était née. Ce nom devient officiel en 1902 sous le
président Théodore Roosevelt.
Une façade plate,
percée de fenêtres classiques, un avant-corps semi-circulaire avec six colonnes
ioniques, un toit plat disparaissant derrière une balustrade : un bâtiment
très caractéristique.
Et en France au
détour d’un chemin entre Terrasson et Périgueux, au carrefour de La
Bachellerie, apparaît la Maison Blanche du Périgord, le château de
Rastignac !
Jacques Houlet,
conservateur des Monuments Historiques nous indique dans la revue « Les
Jardins des Arts » de 1968 : «Le Périgord connu pour ses châteaux, ne
passe pas pour être riche en édifices classiques. Or, nous sommes là devant un
bel exemple du style antiquisant de la fin du 18ème siècle…les
portiques sont identiques : même proportion des colonnes par rapport à la
façade, mêmes socles, même balustrade…profils de l’architrave et la corniche
correspondent… » Une différence, trois travées à Rastignac, quatre à
Washington.
(Rastignac wikipedia.org
Sources : www.grandsudinsolite.fr/671-24-dordogne-rastignac-ou-jefferson.html--- Base Mérimé , sous la référence PA00082331-- Noël Becquart, Du nouveau sur le château de Rastignac, p. 16-26, Bulletin de la Societé Historique et archéologique du Périgord Périgueux, tome XCIX, 1972 +photos---François-Georges Pariset, Le château de Rastignac, p. 73-80, dans Congrès archéologique de France. 137e session. Périgord Noir. 1979, Société Française d'Archéologie, Paris, 1982—Historia janvier 1981 Actualités historiques p110-111+photo-- Guy Penand p. 201-209, Les crimes de la Division "Brehmer", éditions la Lauze, mars 2004, ISBN2-91032-65-2 -- Dominique Richard, Le mystère des toiles de Dordogne Sud Ouest du 6 novembre 2013. –décès AD24etat-civilLa Bachellerie vue 10/15-- wikipédia.com---
Les terres de
Rastignac sont mentionnées dans les archives départementales dès 1483. Le
château aurait été commencé par le Marquis de Chapt de Rastignac vers 1780.
L’architecte Mathurin Salat-Blanchard en aurait établi les plans. La Révolution
en 1789 stoppe le chantier qui ne redémarre qu’en 1811. Le marquis fuit en
Allemagne en 1791 et entre en France dans l’armée des princes. En 1809 sous
l’Empire, il est président du collège électoral du Lot, puis en 1817 ayant
adhéré au parti des Bourbons, il est
député et en 1823 pair de France. Il décède en 1833. Les parents de son épouse
sont des membres des familles de La Rochefoucauld et des LeTellier de Louvois.
Le château est de
style néo-classique ; la date d’achèvement mentionnée dans des notes
retrouvées est de 1838, donc après le décès de Rastignac. En 1811 le chantier
redémarre par des démolitions des anciennes constructions. Les cahiers du
régisseur indiquent un coût de construction du seul château de 40 000 frs,
les frais pour le jardin « à l’anglaise » s’ajoutant. Le nom du maçon
entrepreneur est mentionné : Jean Delmas.
Mais qui a copié
qui ?
On
a soupçonné Thomas Jefferson présent à Bordeaux en 1787 et visitant l’école
d’architecture de s’être inspiré des plans de Rastignac déposés depuis 1780.
Mais les colonnades imaginées par Jefferson en 1792 ne sont réalisées qu’en 1824
par Latrobe.
D’autres châteaux
de cette époque ont des colonnes et un bombement central sous coupole, deux
pavillons réunis par une colonnade qui s’incurve et devient un pavillon
circulaire : château de Bouilh, de Victor Louis en 1787, Jean-Baptiste
Dufart et le château Peychotte de 1785-89, Combes architecte de Périgueux et le
château Margaux….
Cette similitude
serait due à un dessin de Charles-Louis Clérisseau, ami de Thomas Jefferson
quand celui-ci était ambassadeur des Etats-Unis à Paris. Pour d’autres
historiens, James Hogan se serait inspiré du château du duc de Leinster à
Dublin. On a avancé d’autres noms, Victor Louis qui construisit le Gand-Théâtre
de Bordeaux, Claude Nicolas Ledoux qu’aucun mécène ne reconnut, Gibbs
architecte anglais de la Bibliothèque Radcliff d’Oxford…. Ce qui est sûr c’est que l’inspiration est puisée dans les constructions de l’italien Pallodio et des
« maisons à l’italienne ».
Les deux bâtiments
ont peut-être été construits inspirés par l’Hôtel Thelluson, luxueux édifice
néo-palladien bâti de 1778 à 1780 à Paris par Claude-Nicolas Ledoux et détruit
en 1826. Chef-d’œuvre « si neuf et surprenant que dit-on on prenait des
billets pour le visiter…"
L'hôtel de
Thellusson. Dessin de Jean-Baptiste LallemandBibliothèque
nationale de France
Le château de
Rastignac est brûlé par les troupes allemandes de la division Brehmar le 30
mars 1944 ainsi qu’une trentaine de tableaux de la collection de la galerie
Berheim-Jeune : des Cézanne, des Manet, des Renoir, des Toulouse-Lautrec,
un Matisse, un Van Gogh…. Le bâtiment est restauré en 1952 par l’architecte des Monuments Historiques Yves-Marie Froidevaux. Il passa de main en main, subit
des pillages. Des Hollandais le rachetèrent en 2000 et en firent cinq
appartements dans le bâtiment et deux
dans l’orangerie.
Le château de
Rastignac, façades, toitures, communs et son parc sont classés au titre des
monuments historiques depuis le 16 janvier 1946 et le vestibule, l’escalier de
pierre par décision du 15 juin 1951.
En 1971, un
américain Leslie-E Acsay offre un prix de 1 000 frs à qui trouvera la date
de construction et le nom de l’architecte de Rastignac. Le conservateur des
Archives Départementales de la Dordogne Noël Becquart remporte le prix en 1972.
Il avait pu étudier les cinq cahiers du régisseur pour les années 1811 à 1817
conservés aux archives.
Peut-être faut-il voir dans cette similitude architecturale simplement une synthèse, une mode de styles architecturaux de différents architectes,
une humeur du moment, une envie de changements.
Mais l’enquête continue !!
Sources : www.grandsudinsolite.fr/671-24-dordogne-rastignac-ou-jefferson.html--- Base Mérimé , sous la référence PA00082331-- Noël Becquart, Du nouveau sur le château de Rastignac, p. 16-26, Bulletin de la Societé Historique et archéologique du Périgord Périgueux, tome XCIX, 1972 +photos---François-Georges Pariset, Le château de Rastignac, p. 73-80, dans Congrès archéologique de France. 137e session. Périgord Noir. 1979, Société Française d'Archéologie, Paris, 1982—Historia janvier 1981 Actualités historiques p110-111+photo-- Guy Penand p. 201-209, Les crimes de la Division "Brehmer", éditions la Lauze, mars 2004, ISBN2-91032-65-2 -- Dominique Richard, Le mystère des toiles de Dordogne Sud Ouest du 6 novembre 2013. –décès AD24etat-civilLa Bachellerie vue 10/15-- wikipédia.com---
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